Une Maladie Morale
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E.-SIS
ns attirer, sans grouper près de soi d'autres intelligences moindres, mais qui peuvent être encore remarquables. A
ouleurs, la perte d'un père, était la cause de sa maladie; des circonstances cruelles, des scrupules délicats aigrissaient encore ses regrets et l'imagination y mêlait ses fant?mes. A vingt-cinq ans, il était découragé de la vie; son esprit jugeait tout d'avance, et sa sensibilité bl
n distingue la figure d'un autre écrivain, Suisse d'
même aucun remède. Il rencontrait au contraire dans sa pensée, sa correspondance l'atteste, d'autres sujets d'angoisses. Le 28 mai 1809, il écrivait à Mme d'Albany: ?Vous pouvez juger quelle est notre tristesse habituelle; aucun de nous n'a plus le courage de travailler. Il prend un dégo?t de la littérature, de l'étude, de la pensée, lorsque la vie est si pesante; il prend un sentiment de mort universelle, et je voudrais dormir toujours pour m'?ter à la fin et aux nouvelles du jour et aux retours sur soi-même qu'une philosophie impuissante nous fait faire sans résultat.? A charge à lui-même, il éprouve une agitation fatigante qu'il ne peut apaiser qu'en s'oubliant pour d'autres. ?Ce n'est que par ces affections, dit-il, le 30 juin 1810, que j'évite d'être ennuyé de moi-même, et encore Dieu sait si je l'évite entièrement; il me semble que je tiens si peu de place, que j'ai si peu de motif pour vivre, qu'il faut me dire ou me faire croire que je suis nécessaire à un autre, pour que je sois nécessaire à moi-mêm
part d'avoir cru et d'avoir dit qu'on pouvait s'y soustraire en quittant volontairement la vie. Du moins, il a cherché à le combattre en lui par
qu'à son dernier jour dans une agitation stérile. Mais ce personnage a trop d'importance pour être apprécié dans un rang secondaire