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Une Maladie Morale

Chapter 3 No.3

Word Count: 3805    |    Released on: 06/12/2017

l'Allemagne au

le génie national, l'auteur trouvait des mots profonds. Ainsi, frappé de l'inanité de l'être humain si vite détruit, il posait cette question: ?Où est la poussière qui n'ait pas vécu?? Après lui, citons des génies moins sombres: C'est Thomson, qui célèbre la solitude. C'est Pope dont Lamartine n'a jamais oublié quelques strophes attristées. C'est aussi cet aimable Thomas Gray, qui selon l'expression de Chateaubriand, a trouvé sur sa lyre, surtout dans so

supercherie savante, l'habile restauration de quelques débris antiques combinés avec une création récente, sans m'appesantir sur ce problème, je dois relever le caractère de la publication de Macpherson. On n'y trouve que chants de guerre, hymnes de mort, mélancolie rêveuse et vague religiosité. De la nature, on ne sent, on ne reproduit, que les spectacles

'explication de Montesquieu, le résultat d'une maladie physique, ou, comme l'a pensé G?the, l'effet des passions politiques et de l'esprit de parti? N'y faut-il pas plut?t voir les suites d'un climat brumeu

ssions malheureuses. Tra?ner son existence dans les langueurs d'une vie vulgaire, était sa seule perspective. Un orgueil chagrin saisissait donc avec empressement l'espoir de se délivrer à volonté de ce fardeau, dès qu'il deviendrait trop pesant. Les contrariétés, les ennuis que chaque jour amène, ne pouvaient que fortifier cette dispositi

e femme très positive, donnait entièrement dans cette mode. Elle avait fait batir dans son jardin un tombeau qu'elle entourait de rosiers; elle élevait un agneau dont elle faisait le compagnon de sa table, et quand il mourut, elle donna sa place à un petit chien. Elle écrivait à son fiancé qu'un soir, au fond des bois, elle était tombée à genoux en regardant la lune, qui brillait à travers les arbres, et elle l'entretenait des vagues épanchements d'un besoin d'aime

fugitives, célèbre avec les charmes de la nature ceux de la mélancolie, et consacre aussi sa plume aux sépultures. Gerstemberg publie deux volumes, intitulés: l'Homme morose ou le mélancoli

porté à la mélancolie. Ses ennuis, au milieu de la société étroite et jalouse d'une petite ville, avaient accru ce penchant, que des chagrins domestiques et des douleurs physiques vinrent tra

retranchant les soins inutiles, enfin qu'elle apaise le c?ur et élève les sentiments. D'un autre c?té, il est le premier à en proclamer les dangers. Il en indique même plusieurs qui semblent en contradiction avec les bienfaits qu'il lui attribue ailleurs; et il avoue que l'isolement fomente les mauvaises passions, imprime à l'esprit des allures trop absolues, irrite les forces du cerveau, enfin éveille ou fortifi

t le dernier mot de sa philosophie, le fruit suprême de sa cruelle expérience, a été de proclamer que pour vaincre la mélancolie il ne faut chercher ni les agitations du monde, ni la solitude absolue, mais l'emploi régulier des facultés, le travail habitu

ens d'esquisser, l'Allemagne, la véritable Allemagne, du XVIIIe siècle, présen

ec exaltation, que n'est-il enfoncé dans la profondeur d'un désert sauvage, ce superbe palais de verdure! que ne pouvons nous y dresser une tente, nous y sanctifier par la contemplation, y vivre séparés du monde!? Sa santé mal gouvernée s'altère; il subit une maladie grave. Quelques essais d'amour ne lui laissent que des regrets ou des remords. Il se lie, à Wetzlar, avec un jeune homme d'un caractère droit et positif, lequel était fiancé à une jeune personne

, avait soupé gaiement avec ses amis, et le lendemain avait été trouvé percé d'un poignard qu'il s'était enfoncé dans le c?ur. Mais ces méditations approfondies loin de pousser G?the au suicide, l'en détournent. La perfection de la mort d'Othon lui paraissant inimitable, il est conduit à penser que ?quiconque n'est pas appel

. Il se mit à écrire une ?uvre poétique réunissant ?tous les éléments de tristesse qu'il avait rencontrés dans la vie.? La fin déplorable du jeune Jérusalem, dont la situation lui rappelait, d'a

iment qui le porte à se heurter contre l'impossible. La tristesse est l'état habituel de son ame; mais cette tristesse, il la chérit, il l'alimente avec soin; il avoue qu'il ?a toujours savouré jusqu'à la dernière goutte d'amertume que lui envoie le sort.? Aussi, ne fait-il nul effort pour s'arracher à ses maux imaginaires. Peintre, il ne demande aucune consolation à son art; diplomate, à la vérité malgré lui, il se rebute au premier incident qui blesse sa s

pathétique. C'est aussi la personne extérieure de Jérusalem que G?the décrit dans Werther. On y retrouve jusqu'au costume de ce jeune homme, costume qui devait plus tard devenir célèbre, et qui d'après les mémoires de G?the était celui de la basse Allemagne, ?frac bleu, gilet de peau jaune, et bottes à revers bruns.? La fiction n'était donc pas le seul, ni même

icide. L'erreur de quelques personnes, s'étendit bient?t au public, et cet opuscule qui m'avait fait si grand bien fut décrié comme un événement dangereux.? Dangereux, il l'était en effet et l'expérience ne l'a que trop prouvé. A la suite de cet écrit, sévit une déplorable épidémie de suicide. Lenz en fut atteint l'un des premiers, Lenz, ce personnage que nous font conna?tre les mémoires de G?the, et qui poussa le fanatisme de l'imitation jusqu'à vouloir finir par la démence et le suicide. ?On conna?t, a-t-on dit, quelques-unes des victimes de Werther, on ne les conna?t pas toutes.? Un jeune homme, fils de Mme de Hohenhausen, femme de lettres, se tire à Berne un coup de pistolet, après avoir lu Werther et souligné quelques passages d

ma vie, je ne voudrais pas révoquer Werther. Il faut que Werther existe, il le faut!? Pour ma part, je ne connais aucune nécessité qui autorise à jeter dans le public des germes de désordre moral. Le génie, et c'est lui sans doute dont G?the entendait revendiquer

ette définition d'une justesse frappante. Par cette création, comme par celle de Werther, G?the para?t avoir cherché à se délivrer de soucis qui pesaient alors sur son ame, et qui étaient nés, croit-on, de sa situation difficile d'artiste et de poète dans une société d'hommes de cour. Mais il convient d'ajouter que Torquato ne présente pas les dangers de Werther, que

toujours inassouvie, il poursuit un but qui le fuit sans cesse. ?Je le sens, hélas! s'écrie-t-il, l'homme ne peut atteindre à rien de parfait. A c?té de ces délices qui me rapprochent des dieux, il faut que je supporte le compagnon froid, indifférent et hautain, qui m'humilie à mes propres yeux, et d'un mot réduit au néant tous ces dons que j'ai re?us. Il allume dans mon sein un feu désordonné qui m'attire vers la beauté; je passe avec ivresse du désir au bonheur; mais, au sein du bonheur même, bient?t un vague ennui me fait regretter le désir.? Qui ne se souvient de ce beau monologue de Faust, quand

arties de son propre caractère.? Avouons à notre tour, que présentées sous cette forme poétique et légendaire, et adoucies par l'abandon de la tentative de suicide,

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