Histoire des Musulmans d'Espagne, t. 1/4
ville de Tibérias, dont l'antique splendeur n'est attestée aujourd'hui que par des ruines, mais qui, à l'époq
ondes limpides et transparentes du lac, cette mer de Galilée qui rappelle au chrétien tant de souvenirs chers à son
sonnes de qualité; cependant, rien n'annon?ait en eux des courtisans du calife, qui d'ordinaire n'admet
s mot dire. Enfin l'un des
t? Avouons du moins qu'il a été généreux envers nous. N'est-ce
ands chemins; il commet des incestes avec ses s?urs et ses filles, il ne prie jamais[89], enfin, il n'a point de religion, c'est évident. Que ferons-nous, mes frères? Croyez-vous qu'il nous soit permis de tolérer plus longtem
, nous devrons déclarer solennellement que nous n'obéirons plus à ce libertin, f
e son manteau, rabattu sur sa figure, aurait dérobé ses traits aux regards des voyageurs, lors même que
e; d'ailleurs la haine et la férocité se peignaient dans le terrible regard qu'il lan?a de son ?il unique à ces hommes qui se perdaient dans le lointain, quand il dit d'un
ommes les plus distingués de cette ville, presque tous Défenseurs ou Em
de ce qu'elles valaient[91]. Le gouverneur Othman, se flattant de l'espoir que le calife, son cousin germain, saurait bien assoupir ce différend d'une manière ou d'une autre, et qu'il se concilierait les nobles médinois par ses manières aimables et sa générosité bien connue, avait proposé à ces nobles de faire le voyage de Tibérias, et ils y avaient consenti. Mais, animé des m
était mort à Ohod en combattant pour Mahomet), cent mille pièces d'argent; il en avait donné vingt ou dix mille, selon leur rang, aux autres députés[92]; mais comme il ne se gênait jamais pour qui que ce f?t et que sa cour n'était pas tout à fait un modèle de ret
bient?t une scène extraordinaire se passa dans la mosquée. Les Médinois s'y étant réunis, l'un d'eux s'écria: ?Je rejette Yéz?d ainsi que je rejette maintenant mon turban;? et en disant ces mots, il ?ta sa coiffure. Puis il ajouta: ?Yéz?d m'a comblé de présents, j'en conviens, mais c'est un ivrogne, un ennemi de Die
int rentrer dans la ville avec les troupes syriennes. Othman, le gouverneur, essaya, mais sans succès, de faire sentir aux rebelles le danger auquel ils s'exposaient en l'expulsant. ?Bient?t, leur dit-il, une armée nombreuse va arriver ici pour vous écraser, et alors vous vous féliciterez de pouvoir dire qu'au moins vous n'avez pas chassé votre gouverneur. Attendez pour me faire pa
ts. Il fallait toutefois se plier aux circonstances. Après avoir prêté le serment voulu, les Omaiyades se mirent donc en route, poursuivis par les huées de la populace; on alla même jusqu'à leur jeter des pierres, et l'affranchi Horaith le Sauteur, ainsi nommé parce que, l'un des anciens gouverneu
de Défenseurs qui avait facilité le meurtre du calife Othman en mettant sa maison à la disposition des rebelles) piquaient le chameau que montait Merwan avec tant de rigueur, que l'animal faillit jeter son cavalier par terre. Moitié crainte, moitié compassion, Merwan descendit de son chameau en disant: ?Va-t-en et sauve-toi!? Quand on fut arrivé à un endroit nommé Sowaida, Merwan vit venir à lui un de ses
pas cessé un seul instant de régner parmi tous les habitants de la ville; mais il en fut autrement lorsqu'il fallut élire un calife. Les Coraichites ne voulaient pas d'un Défenseur, et les Défenseurs ne voulaient pas d'
e de ce qui était arrivé. En apprenant ces nouvelles, il fut plut?t surpris e
réunir un millier d'hommes en rasse
messager; ils auraient pu en
bles, ils n'ont pas même tenté de r
t trop grand; toute résistan
ulant encore tenter la voie de la douceur, il envoya à Médine le Défenseur Noman, fils de Bach?r. Ce fut en vain. Les Défenseurs, il est vrai, ne demeurèrent pas tout à fait insensibles aux sages conseils de leur contribule, qui leur représentait qu'ils étaient trop faibles, trop peu nombreux, pour pouvoir résister aux armées de la Syrie; mais les Coraichites ne voulaient que la guerre, et leur chef, Abdallah, fils de Mot?, dit à Noman: ?Pars d'ici, car tu n'es venu que pour détruire la concorde qui, grace à Dieu, règne à présent parmi nous.-Ah! tu es bien brave, bien hardi, en ce mom
?d en avait confié le commandement venait de mourir, les autres généraux, br?lant d'anéantir une fois pour toutes la nouvelle aristocratie, se disputèrent l'honneur de prendre sa pl
vons déjà rencontré sur la g
re à réduire les Médinois, dans le cas où ils se révolteraient[103]. Cependant, s'il ne croyait pas à la mission divine de Mahomet, il n'en croyait que plus fermement aux préjugés superstitieux du paganisme, aux songes prophétiques, aux mystérieuses paroles qui sortaient des gharcad, espèces de grandes ronces épineuses qui, pendant le paganisme et dans certaines contrées de l'Arabie, passai
jours de se soumettre; attaque-les, s'ils refusent de le faire, et si tu remportes la victoire, tu livreras la ville pendant trois jours au pillage; tout ce que tes soldats y trouveron
d'un autre c?té, il craignait pour sa tête, car chez Moslim l'effet suivait de près la menace, et puis sa haine des Médinois était trop forte pour qu'il manquat l'occasion de l'assouvir. Par bonheur, il savait qu'on trouve avec le ciel des accommodements, qu'on peut violer un serment sans en avoir l'air. Il donna ses instructions à son fils Abdalmélic qui n'avait pas juré. ?Entre avant moi, ajouta-t-il; peut-être Moslim ne me demandera-t-il rien quand il t'aura entendu.? Introduit auprès du général, Abdalmélic lui conseilla d'avancer avec ses troupes jusqu'aux premières plantations de palmiers: là l'armée devrait passer la nuit, et le lendemain matin elle devrait se porter à Harra, à l'est de Médine, de sorte que les Médinois, qui
hdja, avait assisté à la prise de la Mecque, et qui doit avoir joui d'une grande considération à Médine, puisque les Emigrés lui avaient donné le commandement encore qu'il ne f?t pas de leur tribu. Ceux des Coraichites que l'on ne comptait pas parmi les Emigrés, mais qui, à différentes époques et après la prise de la Mecque, s'étaient établis à Médine, ét
ge un peu en avant des rangs, confia sa bannière à un brave page, Grec d'origine, et cria à ses s
u'à Moslim, et que ce soit lui ou moi, l'un de nous deux y laissera la vie.? Abdallah y ayant consenti, Fadhl chargea si vigoureusement, que les Syriens reculèrent de nouveau. ?Encore une charge comme celle-là, mes chers et braves amis, cria-t-il alors; par Dieu! si j'aper?ois leur général, l'un de nous deux ne survivra pas à ce jour. Souvenez-vous que la victoire est la récompense de la bravoure!? Ses soldats attaquèrent de nouveau avec un redoublement de courage, rompirent les rangs de la cavalerie syrienne, et pénétrèrent jusq
té qui a donné asile au Prophète, un jour nous devrons tous cesser de vivre, et la plus belle mort est celle du martyr. Laissons-nous donc tuer aujourd'hui, aujourd'hui que Dieu nous offre l'occasion de mourir pour sa sainte cause!? Déjà les flèches des Syriens pleuvaient de tous c?tés, lorsqu'il s'écria de nouveau: ?Que ceux qui désirent entrer immédiatement dans le paradis, suivent ma bannière!? Tous la suivirent; tous combattirent en désespérés, résolus à vendre chèrement leur vie. Abdallah lan?a ses fils, l'un après l'autre, au plus fort de la mêlée: il les vit immoler tous. Tandis que Moslim promettait de l'or à quiconque lui apporterait une tête ennemie, Abdallah abattait des têtes à droite et à gauche, et la conviction qu'un chatiment bien plus terrible attendait ses victimes au delà de la tombe, lui causait une joie féroce. D'après la coutume arabe il récitait des vers en combatt
re; c'était Sa?d, fils de Mosaiyab, le plus savant théologien de son époque. Il vit les Syriens entrer dans la mosquée et attacher leurs chevaux dans l'espace compris entre la chaire du Prophète et son tombeau, endroit sacré que Mahomet avait appelé un jardin du paradis!... A la vue de
les femmes violées; dans la suite un millier de ces malheureuses donnèr
de soif et s'en plaignait amèrement. Moslim se le fit amener et l
ce pas, fils de Sin
, gé
calife nous a donnée, dit Moslim
ut été exécuté et
oif maintenant?
n'ai pl
t à coup de ton et de visage, tu as bu po
mit à genoux e
et n'est-ce pas toi à qui j'ai entendu dire: ?Dès que nous serons de retour à Médine, nous devrons déclarer solennellement que nous n'obéirons plus à ce libertin, fils d'un libertin; ensuite nous ferons bien de prêter h
ut exécuté
onna?tre un pouvoir illimité sur tout ce qu'ils possédaient, sur leurs femmes, sur leurs enfants, sur leur vie. La mort attendait ceux qui refuseraient de prêter cet horrible serment. Pourtant deux Coraichites déclarèrent avec fermeté qu'ils ne prêteraient que le serment qui avait toujours été en usage. Moslim ordonna aussit?t de leur couper la tête. Coraichite lui-même, Merwan osa blamer cet ordre; mais Moslim, le piquant avec son baton dans le ventre, lui dit rudement: ?Par Dieu, si tu avais di
eur de la province, fit subir la marque à plusieurs saints vieillards qui avaient été compagnons de Mahomet. Pour lui chaque Médinois était un meurtrier d'Othman, comme si ce crime, supposé même que les Défenseurs en eussent été plus coupables qu'ils ne l'étaient, n'e?t pas été expié suffisamment par le massacre de Harra et le sac de Médine! Et quand Haddjadj quitta la ville: ?Dieu soit loué, s'écria-t-il, puisqu'il me permet de m'éloigner de la plus impure de toutes les cités, de celle qui a toujours récompensé les bontés du calife par des perfidies et des révoltes! Par Dieu, si mon souverain ne m'ordonnait pas dans chacune de ses lettres d'épargner ces infames, je détruirais leur ville et je leur ferais pousser des gémissements autour de la chaire du Prophète!? Ces paroles ayant été rapportées à l'un des vieillards que Haddjadj avait fait flétrir, il dit: ?Un terrible chatiment l'attend dans l'autre vie! Ce qu'il a dit est digne de Pharaon[115].? Hélas! la conviction que leurs tyrans seraient torturés dans les flammes éternelles, c'était dorénavant l'unique consolation de ces malheureux et leur unique espérance. Mais cette
ouvaient dans l'armée avec laquelle Mousa passa le Détroit. C'est en Espagne qu'ils s'établirent, principalement dans les provinces de l'est et de l'ouest, où leur tribu devint la plus nombreuse de toutes[118]. A Médine ils avaient disparu. Lorsqu'un voyageur du XIIIe siècle arriva dans cette ville et qu'il s'informa par curiosité si des
ous verrons la lutte recommencer, à une époque où l'Espagne avait pour gouverneur un Coraichite qui, dans la désastreuse bataille de H
sule espagnole. En la racontant, nous aurons l'occasion de reparler en passant d'Abdallah, fils de Zobair, et de voir que le