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Histoire des Musulmans d'Espagne, t. 1/4

Chapter 3 No.3

Word Count: 6469    |    Released on: 06/12/2017

ls on distinguait Al?, Othman, Zobair et Talha. Quand Omar eut rendu le dernier soupir, cette espèce de conclave se prolongea pendant deux jours sans produire aucun résultat, chacun de ses membres n

?, de Zobair et de Talha, il

t qu'il était la bonhomie et la modestie mêmes, l'on a énuméré à peu près tous ses mérites. Son esprit, qui n'avait jamais été d'une bien grande portée, s'était encore affaibli par l'age-il comptait soixante-dix ans-,

ire et son vizir, lui fit épouser une de ses filles, et l'enrichit au moyen du butin fait en Afrique. Ardents à profiter de l'occasion, d'autres Omaiyades, jeunes hommes aussi intelligents qu'ambitieux, mais fils des ennemis les plus acharnés de Mahomet, s'emparèrent des postes les plus lucratifs, à la grande satisfaction des masses, trop heureuses d'échanger de vieux dévots sévères, rigides, maussades et tristes, contre des gentilshommes gais et spirituels, mais au grand déplaisir des musulmans sincèrement attachés à la religion, qui éprouvaient pour les nouveaux gouverneurs des provinces une aversion invincible. Qui d'entre eux ne se rappelait pas avec horreur qu'Abou-Sofyan, le père de ce Moawia qu'Othman avait promu au gouvernement de toute la Syrie, avait commandé l'armée qui avait battu Mahomet à Ohod, et celle qui l'avait assiégé dans Médine? Chef principal des Mecquois, il ne s'était soumis qu'au moment où il voyait sa cause pe

geait les mots et en dénaturait le sens. Ce sacrilége ayant été découvert, il avait pris la fuite et était retourné à l'idolatrie. Le jour de la prise de la Mecque, Mahomet avait ordonné aux siens de le tuer, d?t-on le trouver abrité derrière les voiles qui couvraient le temple. L'apostat se mit sous la protection d'Othman, qui le conduisit au Prophète et sollicita son pa

tre vêtement que sa tunique, il alla à la mosquée, et y récita, mieux que l'on n'avait le droit de s'y attendre, la prière d'usage qui, du reste, ne dure que trois ou quatre minutes; mais quand il l'eut terminée, il demanda à l'assemblée, probablement pour montrer qu'il n'avait pas bu trop: ?Est-ce que j'y en ajouterai une autre?-Par Dieu! s'écria alors un pieux musulman qui se tenait derrière lui sur la première ligne, je n'attendais rien d'autre d'un homme tel que toi; mais je n'avais pas pensé que l'on nous enverrait de Médine un tel gouverneur!? Et aussit?t il se mit à arracher le pavé de la mosquée. Son exemple fut suivi par ceux des assistants qui partageaient son zèle, et Wal?d, pour ne pas être lapidé, retourna précipitamment dans son palais. Il y entra d'un pas chancelant, récitant ce vers d'un poète pa?en: ?Vous pouvez être s?r de me trouver là où il y a du vin et des chanteuses. C'est que je ne suis pas un dur caillou, insensible aux bonnes choses.? Le grand

it aboli, de songer à établir sa résidence à la Mecque, et ce qu'on lui pardonnait moins encore, c'était la nouvelle rédaction du Coran, faite sur son ordre, non par les hommes les plus instruits (même celui que Mahomet avait

is, les conspirateurs firent venir dans la capitale quelques centaines de ces Bédouins à la stature colossale et au visage basané, qui, moyennant finances, étaient toujours prêts à assassiner qui que ce f?t[58]. Ces soi-disant vengeurs de la religion outragée, après avoir maltraité le calife dans le temple, vinrent l'assiéger dans son palais, lequel n'était défendu que par cinq cents hommes, la plupart esclaves, commandés par Merwan. On espérait qu'Othman renoncerait volontairement au tr?ne; cette attente fu

sa haine contre les Omaiyades. Cette neutralité intempestive, qui ne ressemblait que trop à de la complicité, leur fut durement reprochée par leur poète Hassan ibn-Thabit, qui avait été partisan dévoué d'Othman et qui craignait avec raison que les Omaiyades ne vengeassen

ille roche, par des Défenseurs surtout. Les orthodoxes triomphaient; ils allaient ressaisir le pouvoir, écraser les noble

té contraints, le sabre sur la gorge, à prêter serment à leur heureux compétiteur, quittèrent Médine pour joindre l'ambitieuse et perfide A?cha, la veuve du Prophète, qui auparavant avait conspiré contre Othman,

Les confédérés n'avaient encore qu'un fort petit nombre de soldats; Al? ne comptait sous sa bannière que le

n à Zobair, n'as-tu pas appelé les habitants de Coufa à la révolte?? Il n'y eut donc à peu près personne qui voul?t se battre pour l'un ou pour l'autre de ces hypocrites, que l'on confondait dans un commun mépris. En attendant, on cherchait à conserver, autant que possible, l'état de choses établi par Othman, et les gouverneurs nommés par lui. Quand l'officier auquel Al? avait donné le gouvernement de Coufa, voulut se rendre à son poste, les Arabes de cette ville vinrent à sa rencontre et lui déclarèrent nettement qu'ils exigeaient la punition des meurtriers d'Othman, qu'il

ville et de l'élever ainsi au rang de capitale de l'empire. Avec leur secours il gagna la bataille du chameau qui le délivra de ses compétiteurs; Talha fut blessé à mort, Zobair périt a

es; mais si on le servait, c'était avec une froideur extrême et une aversion évidente. Les Arabes de l'Irac, dont le concours lui importait le plus, savai

il pouvait enfin tout oser. Son dessein allait s'accomplir! Plus de contrainte! plus de scrupule! Il avait une juste cause en main, et il pouvait compter sur ses Arabes de Syrie; ils étaient à lui corps et ame. Poli, aimable, généreux, connaissant le c?ur humain, doux ou sévère selon les circonstances, il avait su se concilier leur respect et leur amour par ses qualités personnelles. Il y avait d'ailleurs entre eux et lui communauté de vues, de sentiments et d'intérêts. Pour les Syriens l'islamisme était resté une lettre morte, une formule vague et confuse dont ils ne tachaient nullement d'approfondir le sens; ils répugnaient aux devoirs et aux rites qu'impose cette religion; ils avaient une haine invétérée contre les nouveaux nobles qui, pour les commander, n'avaient d'autre titre que d'avoir été les compagnons de Mahomet; ils regrettaient la prépondérance des chefs de tribu. Si on les e?t laissés faire, ils auraient marché droit sur les deux villes saintes pour les piller, les incendier, et y massacrer les habitants. Le fils d'Abou-Sofyan et de Hind

emanda leur avis. Tant qu'il parla, on l'écouta dans un silence respectueux et solennel; puis, quand il eut fini, l'un des nobles, prenant la parole au nom de tous: ?Prince, dit-il avec cette déférence qui vient du c?ur, c'est à vous de conseiller et de commander, à nous, d'obéir et d'agir.? Et bient?t l'on proclama partout cette ordonnance: ?Que chaque individu en état de porter les armes aille se ranger sans délai sous les drapeaux; celui qui, dans trois jours, ne se trouvera pas à son poste, sera puni de mort.? A

ieu. Les vieux compagnons de Mahomet combattirent à cette occasion avec la même rage fanatique qu'au temps où ils for?aient les Bédouins à choisir entre la foi mahométane ou la mort. C'est qu'à leurs yeux les Arabes de Syrie étaient réellement des pa?ens. ?Je le jure! disait Ammar, vieillard nonagénaire alors; rien ne saurait être plus méritoire devant Dieu que de combattre ces impies. Si leurs lances me tuent, je meurs en martyr pour la vraie foi. Suivez-moi, compagnons du Prophète! Les porte

as-tu trouvé quelque remède au malheur qui nous menace? Souviens-toi que je t'ai promis le

oldats qui possèdent un exemplaire du Coran, de l'attacher au bout de leurs lances; vous annoncerez en

cette époque, était le principal. Il n'avait guère de raison pour être fort attaché à l'islamisme et à ses fondateurs, cet Achath, qui, alors qu'il était encore pa?en et chef de la tribu

était rare dans cette armée forte de quatre-vingt mille hommes: on en trouva à peine cinq cents exemplaires

du livre de Dieu; nous vou

indignation; ils savent à peine ce que c'est que le Coran,

pour le livre de Dieu, force

ivre. Croyez-vous donc que ce Moawia, et cet Amr, et ce fils de l'enfer, et tous ces autres, croyez-vous qu'ils se soucient de la religion ou du Coran? Je les connais

ent au livre de Dieu, et

les restes de la coalition formée autrefois pour combattre notre Prophète! Allez vous réu

éral de la cavalerie-l'ordre de battre en retr

tar refusa d'obéir. Alors il s'éleva un nouveau tumulte. Al? réitéra son ordre. ?Mais le calife ne sait-il donc pas, s'écria le brave Achtar, que la victoire est à nous? Me faut-il donc retourner en a

t, le général fit

ent massacré ses contribules à Nodjair. Al? l'envoya à Moawia pour demander à celui-ci de quelle manière il entendait que le débat f?t décidé par le Coran. ?Al? et moi, répondit Mo

monde en feu si ce n'est Achtar?? s'écria-t-on. ?Nous ne voulons, dit le perfide Achath, nous ne voulons d'autre arbitre qu'Abou-Mousa.-Mais cet homme me garde rancune parce que je lui ai ?té le gouvernement de Coufa, s'écria Al?; il m'a trahi, il a

plupart c'étaient de pieux lecteurs du Coran, des hommes de bonne foi, fort attachés à la religion, fort orthodoxes, mais comprenant l'orthodoxie d'une autre manière qu'Al? et la noblesse médinoise. Indignés depuis longtemps de la dépravation et de l'hypocrisie des compagnons de Mahomet, qui se servaient de la religion comme d'un moyen pour réaliser leurs projets d'ambiti

gypte, ensuite l'Arabie. Ma?tre de Médine, le général syrien dit du haut de la chaire: ?Ausites et Khazradjites! Où est-il maintenant, le vénérable vieillard qui autrefois occupait cette place?... Par Dieu! si je ne craignais la colère de Moawia,

ste, dont il avait fait décapiter le père et le frère, et qui, demandée en mari

vie. Un jour qu'il s'était incliné en faisant sa prière, il aper?ut un grand serpent à l'endroit où il allait poser la tête. Trop scrupuleux pour interrompre sa prière, il la continua et posa tranquillement la tête à c?té du reptile. Le serpent se tortilla autour de son cou, mais sans lui faire du mal. Quand il eut fini de prier, il saisit le serpent et le lan?a loin de lui[76]. Ce dévot musulman ha?ssait Moawia, non-seulement parce qu'il le regardait comme l'ennemi de ses contribules en général et de sa famille en particulier, mais encore parce qu'il le tenait

ez la paix quand moi je la ferai.? On lui prêta serment, mais ses paroles avaient produit un fort mauvais effet. ?Ce n'est pas là l'homme qu'il nous faut, se disait-on; il ne veut pas la guerre.? Pour les Défenseurs tout était perdu si Moawia l'emportait. Leurs craintes ne tardèrent pas à se réaliser. Pendant plusieurs mois Hasan, quoiqu'il p?t disposer d'une armée assez considérable, resta inactif à Mada?n; probablement il traitait déjà avec Moawia. Enfin il envoy

e que les Défenseurs s'estimeraient heureux s'il voulait accepter leurs services; car, malgré leur dévotion, malgré leur répugnance à servir un incrédule, ils ne pouvaient se faire à l'idée de perdre leurs postes élevés et lucratifs. Moawia répondit en ces termes: ?Je ne con?ois pas, Défenseurs, quels titres vous pourriez avoir à mes bonnes graces. Par Dieu! vous avez été mes ennemis les plus acharnés! C'est vous qui, dans la bataille de Ciff?n, avez failli causer ma perte, alors que vos lances étincelantes jetaient la mort dans les rangs de mes soldats. Les satires de vos poètes ont été pour moi autant de piq?res d'épingle. Et maintenant que Dieu a affermi ce que vous vouliez renverser, vous me dites: Respectez la recommandation du Prophète? Non, il y a incompatibilité entre nous.? Blessé dans sa fierté, Cais changea de ton. ?Notre titre à vos bontés, dit-il, c'est celui d'être bons musulmans, et aux

ation de Moawia ne le leur permit point; mais un jour viendrait où il faudrait recommencer, ils le savaient bien, et, ce jour venu, ce serait un combat à mort. Quant aux Défenseurs, ils se rongeaient les entrailles de dépit, de colère et de r

Et puis on se taquinait sans relache; c'étaient des tracasseries journalières, des vexations incessantes; les Syriens et les princes de la maison

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