Histoire des Musulmans d'Espagne, t. 1/4
oint qui, en Asie comme en Europe, parmi les musulmans comme parmi les chrétiens, aient eu plus de persistance que celles qui provenaient de l'anti
it de deux peuples distincts et ennemis l'un de l'autre; mais c'est ici l'endroi
ance avec la Bible, ont identifié avec Yoctan, l'un des descendants de Sem selon la Genèse. La postérité de Cahtan avait envahi l'Arabie méridionale, plusieurs siècles avant notre ère, et subjugué la race, d'origin
est-à-dire le vaste plateau, parsemé de quelques ondulations de terrain, qui occupe toute l'Arabie centrale; bref, le nord de l'Arabie. On lui donne le nom de Ma?ddites, de Nizarites, de Modharites ou de Caisites; noms qui
ervissement. En Arabie, au contraire, l'une des deux races n'avait point été opprimée par l'autre. Anciennement, il est vrai, une partie des Ma?ddites, ceux du Nadjd, reconnaissaient la souveraineté du roi du Yémen et lui payaient un tribut; mais c'est qu'ils le voulaient bien; c'est qu'il fallait à ces hordes anarchiques un ma?tre qui les empêchat de s'entre-tuer, et que ce ma?tre ne pouvait être choisi dans l'une de leurs familles, parce que les autres auraient refusé de lui obéir. Aussi quand les tribus ma?ddites, après s'être réunies momentanément sous un chef de leur choix, s'étaient affranchies de cette dépendance, comme cela arrivait de temps en temps, des guerres civiles les for?ai
a place à l'arabe pur, la langue des Ma?ddites, lesquels avaient acquis une certaine prépondérance intellectuelle. Sauf quelques légères différences de dialecte, les deux peuples parlaient donc la même langue, et jamais l'on ne trouve que, dans les armées musulmanes, un Ma?ddite ait eu de la peine à comprendre un Yéménite[124]. Ils avaient en outre les mêmes go?ts, le
jours elle est encore loin d'être éteinte[125]. ?L'hostilité originelle, disait un ancien poète, nous vient de nos ancêtres, et tant que ceux-ci auront des descendants, elle subsistera[126].? Et puis elle n'a point eu en Europe ce caractère atroce qu'elle a eu en Orient; elle n'a point étouffé chez nos a?eux les sentiments les plus doux et les plus sacrés de la nature; un fils n'a point méprisé
ne s'explique point par des antécédents, elle est dans le sang, c'est tout ce que l'on peut en dire; et probablement les Arabes du VIIe siècle auraient été aussi peu capables d'en déterminer la véritable cause, que les Yéménites qui parcourent aujourd'hui les déserts de la
nquête, et ces relations continuelles, ces rapports journaliers, engendrèrent autant de disputes et de rixes. En même temps cette inimitié acquit un intérêt et une importance qu'elle ne pouvait avoir alors qu'elle était restreinte à un coin presque ignoré de l'Asie. Dorénavant elle ensanglanta l'Espagne et la Sicile comme les
tés aux deux tribus qui, dans la localité où l'on se combattait, étaient les plus nombreuses, différaient presque partout. Dans le Khorasan, par exemple, les Yéménites portaient le nom d'Azdites et les Ma?ddites celui de Tém?mites, parce que les tribus d'Azd et de Tém?m y étaient les plus considérables[129]. En Syrie, province dont nous aur
ibu des Caisites, se livrèrent même une bataille à Banat-Cain[132], et Moawia éprouva des difficultés de la part des Caisites lorsqu'il voulut faire reconna?tre Yéz?d pour son successeur, car la mère de Yéz?d était une Kelbite; elle était fille de Malic ibn-Bahdal, le chef de cette tribu, et pour les Caisites, Yéz?d, élevé dans le désert de Semawa, parmi la famille de sa mère, n'étai
u califat. Cependant il aurait probablement réussi à se faire reconna?tre, si les Syriens, les faiseurs de califes à cette époque, eussent été d'accord pour le soutenir. Ils ne l'étaient pas, et Moawia lui-même, dit-on, ne voulait pas du tr?ne. Le plus profond mystère enveloppe les sentiments de ce jeune homme. S'il fallait en croire les historiens musulmans, Moawia n'aurait ressemblé en rien à son père; à ses yeux la bonne cause aurait été celle que défendaient les Médinois, et, ayant appris la victoire de Harra, le pillage de Médine et la mort des vieux compagnons de Mahomet, il aurait fondu en larmes[135]. Mais ces historiens qui, prévenus d'idées théologiques, ont quelquefois faussé l'histoire, se trouvent en opposition avec un chroniqueur espagnol presque contemporain[136] qui, pour ainsi dire, écrivait sous la dictée des Syriens établis en Espagne, et qui affirme que Moawia était la fidèle image de son père. Quoi qu'il en soit, les Caisites ne voulaient pas obéir à un prince qui avait une Kelbite pour a?eule et une Kelbite pour mère; ils ne voulaien
-ci, qui croyait la cause de sa famille entièrement perdue, refusa, et alla joindre l'heureux prétendant Ibn-Zobair, dont le parti s'augmentait de jour en jour. En Syrie tous les Caisites se déclarèrent pour lui. Déjà ma?tres de Kinnesr?n, ils le devinrent bient?t de la Palestine, et le gouverneur d'Emèse, Noman, fils de Bach?r, le Défenseur, se déclara aussi pour Ibn-Zobair[142]. Ibn-Bahdal, au contraire, ne pouvait compter que sur un seul district, celui du Jourdain, le moins considérable des cinq districts de la Syrie[143]. Là on avait juré de lui obéir, mais à condition qu'il ne donnerait pas le califat à un fils de Yéz?d, puisqu'ils étaient trop jeunes. Quant au district de Damas, le plus important de tous, son gouverneur Dhahhac, de la tribu de Fihr[144], n'était d'aucun parti. Il n'était pas d'accord avec soi-même: ancien commandant de la garde de Moawia Ier et l'un de ses confidents les plus intimes, il ne voulait pas du prétendant mecquois; Ma?ddite, il ne voulait pas faire cause commune avec le chef des Kelbites; de là ses hésitations et sa neutralité. Afin de sonder ses intentions et celles du peuple de Damas,
ntrèrent dans leur pays natal. Mais ce n'était plus Moslim qui les com
é désigné par Yéz?d pour commander l'armée dans le cas où Moslim viendrait à mourir. Ho?ain était de la tribu de Sacoun et par conséquent Kelbite comme Moslim; mais Moslim le méprisait, car il doutait de sa pénétration et de sa fermeté. L'apostrophant donc avec cette franchise brutale qui formait le fond de son caractère et qu'il ne nous est pas permis de pallier, il lui dit: ?Ane que tu es, tu vas prendre le commandement à ma place. Je ne te le conf
communiquée aux voiles qui enveloppaient le temple, la sainte Caba, la plus révérée de toutes les mosquées musulmanes, fut entièrement consumée[148].... De leur c?té les Mecquois, secondés par une foule de non-conformistes qui, oubliant momentanément leur haine contre la haute Eglise, étaient accourus pleins d'enthousiasme pour défendre le territoire sacré, soutenaient le siége avec un grand courage, lorsque la nouvelle de la mort de Yéz?d vint changer tout à coup la face des affaires. Au fils de Zobair cette nouvelle inattendue causa une joie indicible; pour Ho?ain elle fut un coup de foudre. Ce général, esprit froid, égo?ste et calculateur,
gages à proclamer une amnistie générale et à ne tirer aucune vengeance d
e ne serais point encore satisfait, si je tua
lors Ho?ain. J'avais cru jusqu'à présent à ta prudence; mais quand je te parle b
ouvé la cause de sa famille à peu près désespérée, et dans une entrevue avec Dhahhac, il s'était engagé à se rendre à la Mecque, afin d'annoncer à Ibn-Zobair que les Syriens étaient prêts à obéir à ses ordres[149]: c'était le meilleur moyen pour gagner les bonnes graces de son ancien ennemi. Ce fut donc pendant son voyage de Damas à la Mecque que Merwan
, refusèrent d'aller plus loin. Dhahhac retourna donc sur ses pas et alla se camper dans la prairie de Rahit, à l'est de Damas[151]. Cependant les Caisites comprirent que leur querelle avec les Kelbites allait bient?t se vider par les armes, et plus le moment décisif approchait, plus ils sentaient la monstruosité de leur coalition avec le chef du parti pieux. Comme il
branche des Omaiyades à laquelle appartenait Khalid était naturalisée en Syrie, mais Merwan et sa famille avaient toujours habité Médine[154]. Toutefois Ibn-Bahdal et ses amis cédèrent enfin; ils acceptèrent Merwan, mais ils lui firent sentir qu'en lui conférant le califat, ils lui montraient une grande faveur, et ils lui prescrivirent des conditions aussi dures qu'humiliantes. Merwan dut s'engager solennellement à confier tous les emplois importants aux Kelbites, à ne gouverner que d'après leurs conseils, à leur payer annuellement une somme fort considérable[155]. Ibn-Bahdal fit décréter en outre que le jeune Khalid serait le
andait en personne les soldats de Kinnesr?n, sa province. Pendant sa marche, Merwan re?ut une nouvelle aussi inattendue qu'agréable: Damas s'était déclaré pour lui. Un chef de la tribu de Ghassan, au lieu de se rendre à Djabia, s'était tenu caché dans la capitale. Ayant rassemblé les Yéménites quand il eut appris l'élection de Merwan, i
ouches et en duels. Enfin le combat devint général. Il fut sanglant comme nul autre ne l'avait jamais été, dit un historien arabe, et les
mmen?a, pour ainsi dire, en Espagne. C'était là le sujet que les poètes des deux factions rivales traitaient de préfére
vitesse avec ceux des Kelbites qui les poursuivaient, et ses deux compagnons, voyant que les ennemis allaient les atteindre,
là j'ai abandonné mes deux amis et je me suis sauvé en lache!... Un seul jour de faiblesse effacera-t-il donc tous mes exploits, toutes mes actions héro?ques? Laisserons-nous les Kelbites en repos? Nos lances ne les frapperont-elles pas? Nos frères tombés à Rahit, ne seront-ils pas vengés?... Sans doute, l'herbe r
t dans un poème dont il ne n
essera de pleurer les Solaim, les Amir et les Dhobyan, tués dans ce combat, et, trompé dans ses plus ch
oiseaux qui, quand ils ont soif, décrivent d'abord plusieurs cercles dans les airs, puis fondent sur l'eau.? Le poète énumère un à un les chefs caisites,-chaque tribu pleure la perte du sien! Les laches! ils avaien