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Charlie

Chapter 3 No.3

Word Count: 7008    |    Released on: 06/12/2017

change près la Bourse de Paris, éta

ité à celles de Compiègne, quand une lettre anonyme vint modifier, pour la vie, ses opin

a femme, Mme Pauline Brodin, née de Tence, le trompait presque chaque après-midi, dan

M. Brodin put acquérir la preuve que la lettre ne mentait pas

sive. Il prétendait tra?ner les coupables devant la

n sous des prières, des dissertations. On fit appel à ses sentiments de père, à ses sentiments de patriote. Et trop faible, dans son chagrin, contre tant de

ses engagements. Il garda Mme Brodin,

t encore d'une fougueuse tendresse, d'une ardeur de chair jamais assoupie,-et l'Empire

haines muettes, féroces, rapidement

ait surpris d'une si foudroyante douleur, et le régime dont un fonctionnaire avait j

aine une forme discrète, silencieuse, distinguée; il la dis

lieu de débauches indicibles; il ne voulut plus s'occuper des affaires de sa femme, qu'

journées, lui permit, dans les salons, la liberté d'allures ou de causerie la plus absolue. Et tandis que jusqu'en 1870 Mme Brodin s'imposait une conduite à peu près régulière, ne se laissait séduire qu'à deux brèves aventures

e lui inspirait Mme Brodin

nt à croire que toutes les femmes, même les plus pudiques d'extérieur, les plus réputé

à l'image de tous les adultères qui germaient là ou fleurissaient parmi le satin et les lumières. Dans la rue, il était persuadé que t

volontaire qu'il s'infligeait d'avec s

cocottes, au hasard des promenades nocturnes, des rencontres au Bois, aux courses; et il eut le plaisir de s'aperc

de les reporter sur sa fille Hélène, une bambine de douz

dessinée, était le seul souci

nait avec elle, l'emmenait au théatre sans que rien gatat sa fi

fixait longuement, jusqu'au plus lointain fond de ses larges yeux marrons comme pour y déchiffrer sa destinée, et il murmurait: ?Pauvre petite!... Pauvre

reuses distractions d'ironie que M. Brodin guetta patie

isirent presqu

Anjou, chez une parente où M. Brodin lui avait commandé

e re?ut une grande

long de la lettre, tout au travers, c'était un défilé, un dédale complexe d'allusions sarcastiques à

t de venir la rejoindre. M. B

refusa à sortir de Paris que mena?ait l'ennemi, s'engagea dans la garde nation

sailles sa femme et son enfant, une autre joie

lle revenait la taille épaisse, carrée, la poitrine débordante, les joues gonflées d'une graisse hative où les traits disparus devaient s'être peu à peu comme ensevelis; et avec sa chevelure bouclée qu'elle persistait à teindre en rougeatre, avec la crémeuse couche de poudre de riz dont elle continuait à enduire son visage flasque, elle avait un air vaincu, gêné, frileux de grosse chatte rousse, de grosse chatte p

la plupart réfugiés à Versailles, lui assurèrent qu'il rajeunissait. Il avait, pendant le siège, laissé pousser sa barbe, une barbe en bross

le vérité. Il apporta, dans les salons, une figure moins sombre, moins diaboliquement méprisante. Il y menait le plus souvent Hélène, sans Mme Brodin que le diabète retenait

'entrée de la route de Paris, pour assister à l'arrivée des

t, dans une effervescence de ressentiment et d'émotion, dans

sanguinolents, le regard direct et virant de rage, des insultes isolées partirent de la foule, comme des co

es clameurs retentissaient, des huées éclatèrent; c'était l'explosion de tout ce que peuv

qui bordait, en arrière, le trottoir, auprès des grands arbres séculaires. Il s'inclinait vers elle, l'inte

s'écria M. Brodin

à la rumeur des canons tonnant au loin, ils avaient lié intimité, une intimité guère moins superficielle et éphémère, malgré la gravité du moment, que cel

propositions cordiales, le présenta à Hél

?ner, fit une seconde visite, une troisième; et au

e ans, neveu d'un homme d'état célèbre, Pierre Lahonce réunissait en lui ces avantages de ra

tout de suite son consentement,

e hostilité suprême et inavouée contre tout ce qui avait touché au monde

ntipathie, et le mariage eut lieu

Il sut même accueillir de sourires empressés les notabili

ille qui s'était donné chez lui, Hélène vint

séparation, et tout le monde fut ému de cette

nnes dames de la cour et particulièrement la figure d'un proche cousin de Pierre qui ressemblait d'une fa?on frappante, avec sa moustache cirée et sa barbiche en forme de fla

eantes remarques accumulées sur la corruption des femmes, et ces amertumes de naguère se joignaient pour l'angoisser à des pressentiments indécis, des craintes confuses a

tendresse dont Lahonce et Hélène lui offraient le spectacle, se réveillèrent après la naissance

par une impérieuse habitude, il s'occupa à soup?onner sa fille, à

e causer dans le monde, les préférences qu'elle avouait envers tel ou tel; et là-dessus il dressait des hypothèses, édifiait des romans, invent

es observations, malgré l'envie

aignant Lahonce de n'être pas plus avisé, plus clairvoyant, plus soucieux de sa défense, il e?t rougi de dénonc

quisition ouatée de mystère ne lui avaient procuré aucun

uestions tortueuses; et il se demandait s'il fallait apercevoir, dans cette impatience à ê

ait d'une pourchasse aussi difficile et infructueuse. Il fallut la survenu

amant d'Hélène, l'inéluctable et premier amant qu'il redoutait tant pour sa fille, il s'installa, se terra dans cette conviction comme dans un inexpugnable refuge de pensée d'où il verrait l'aventure se dérouler

e; achevaient de savourer leur dessert

nna Mme Brodin de la voix somnolente qu'elle avait av

. Pierre nous fait dire de ne pas venir... Tenez

marchait autour de la table, s'effor?ant de déterminer jusqu'à quel point étaient ennuyeuses ces choses dont Lahonce s'autor

in lorsqu'elle eut terminé... Qu'est-ce que cela peut b

les doléances de sa femme,

it que c'est une pauvre enfant? Qui vous dit qu'elle n'a

à jadis, mais, de plus comme une mainmise sur une hypothèse en voie de réalisation et

eux autres amants, effigies effacées, aux contours palis et troubles, qui se brouillèrent enc

raquement de la porte que M.

errogea-t-elle en cligna

epartit d'u

s chez

a dit qu'il viendrait demain... Vou

haussa l

... Si je vais chez Lahonce, c'est que probablement je ju

enfin les soup?ons de son mari. Mais je suis s?re qu'il n'

tarder à discuter, s

ce que j'

l appela

onne... Et bon tr

atée par le parfum d'adultère possible, d'adultère avéré qu'ex

nt,-se rassurer si ses craintes étaient mal fondées, s'in

écrasait la poitrine. A l'approche du danger imminent, ses instincts de père, de bourgeois reprenaient le dessus sur sa vanité de maniaque prédiseur; et maintenant, il aurait donné volontiers une

nné de son gendre, M. Brodin pressentit que tout espoir de conciliation était perdu, qu'il fallait se résigner, accepter qu'

une homme, vous n'avez do

i... Nous étions tellement inquiets... Je n'ai pas eu la pati

osta d'un t

che pas, très contrarié... Il se passe que j'ai surpris une l

l'étouffaient de leur grosseur insolite. M. Brodin, complaisamment, vint à son seco

aurait un amant?... Est-ce q

clama avec s

ment le savez-vous?...

t prudemment de

en!... Mais je suppose!... Je fais err

ce dé

.. Vous êtes, hélas! dans le vrai... Hélène

vez la

O

vous me

; il les lisait avec une colère grandissante et illusionnée, comme une lettre de Mme Brodin au baron Carlier, comme l'éternelle lettre de l'éternelle adultère à l'éternel amant; et avant même d'avoir terminé, il se sentait déjà gagné d'une arde

nvie de commander, et repliant la lettre soigneusement

.. La conduite d'Hélène est inqualifiable... Mais dites-moi, je vous en prie, dites

rce que le monsieur en question doit venir tout à l'heure... Oui, il doit venir prendre le thé... Le thé! Ha! Ha!..

ta hypocritement

êtes ma?tre chez vous. Dieu me garde de m'immiscer dan

eant, son ton de bon docteur

us... Il s'agit de l'avenir... Parlons franchement, mon ch

e tout faire: corriger Favierres en premier lieu,-après, la séparation, et

ia, chicanant d'a

suis avec le plus vif intérêt... Dans deux ans?... Dites quatre ans, cinq ans... Peut-être jamais! Tenez,

années et des années lointaines, il s'évertua à détruire, à ébrécher une à une les autres ar

rop lourde, car il se contraignait pour excuser cette femme coupable, sa fille,-cette adversaire satani

er même prononcées par sa voix, cela lui faisait l'impression d'une de ces mélodies anciennes, entendues aux temps malheureux, et dont les notes plus tard r

ces interminables atroces moments de jadis, et sa voix tremblait, charriait des larmes,

'un jour il l'apprenne, qu'un jour quelqu'un vienne lui dire: ?Votre père a quitté votre mère parce qu'elle...?... Imaginez-vous cela, mon cher Pierre? Non, vous ne pouvez pas permettre que votre fils ait un jour une doul

il ajouta d'un ton co

seul, je vous jure, vous

comment repara?tre dans le monde, connaissant ce que je connais?... Comment séparer Hélène

un certain laps... Affaire de quelques semaines, croyez-moi, de quelques heures de réflexion... J'ajouterai même que si vous vouliez sui

outré,

ie!... Je veux lui faire son affaire moi-même et je la

ifler, vous battre avec lui, est-ce que je sais, moi?... Non, vous n'êtes pas conséquent... Mettons que nous n'avons rien dit... Allez, faites comme vous voudrez!... Déshonorez-nous... Brisez l'avenir de votre

basourdi

e que j'ai bien le droit de... il me

aisit la main e

arfait!... Ah! vous allez faire de la jolie besogne, un joli

te l'interrompit

et d'une voix chaude et basse, d'une v

ce crime... Pierre!... Pierre!... Mon enfant, mon cher enfant, je vous en suppli

refoulait peu à peu vers une

i... Rentrez chez vous! Fiez-vous donc à moi!... Je lui ?terai pour longt

étourdi, bégayant d

out m'est égal! Je vous dis que j

rejeta hors de la pièce, et il avait à peine

pprochant, la main tendue, sa figure avenante rehaussée même de ga?té par l'air de fête, d'é

ps de s'adosser, debout, à la cheminée, dans une attitude de hargneuse défensive

. Je l'ignore, Monsieur... Mais j'ai à vous entretenir de choses autrement g

ppuyé sur le genou, et s'extirpant encore la ruse

... Qu'y a-t-il donc de si g

d'un ton plus ass

rave et ce qui peut en effet vous effrayer, c'est que mon gendre sait

ressaillit

ous j

us me jurez, non votre parole d'amant, oh! non, cela ne serait pas assez! mais votre parole d'honnête homme, cette fois, que vous me rendrez cette lettre aussit?t après l'avoir lue, je co

à la moustache brun roux et finement emmêlée, cet homme aux cheveux en brosse et tout gris vers les tempes, ce jeune homme à la beauté énergique et nerveuse, à la tête pleine de secrets et de mélodies, c'en était un, c'était un amant, un de ceux qui chassent la femme d'autrui, qui la poursuivent, la traquent et la prennent; oui, c'était l'un d'eux, un de ces insaisissables et félons ennemis que M

ntérieure de sa redingote... Eh bien! Monsieur? Vous avez lu?... Le contenu de cette let

es lèvres d'impatience, éle

n suis fort aise! Je vous dirai même que le contraire ne m'

nt qui provoqua de la part de M. Brodin un peti

ent que vous ne niez plus, cela va beaucoup simplifier les choses... Je ne vous retiendrai pas longtemps à vous dire ce que

lui coupa

ur!... Je ne puis

ogea d'un air gog

s reprit

sur ce ton... Je vous prie de garder pour vous vos appréciations

qu'il ne par?t pas dans cette lamentable aventure... Et il n'y para?tra pas!... J'ai obtenu de lui à grand'peine qu'il me chargeat de ses intérêts.

rougeoyante palpitation du bois qui luisait, dans la cheminée, derrière les jambes écartées de M. Brodin. Il n'écoutait plus le vieillard, retenu par une idée folle, absorbé dans le désir absurde d'essayer

lence, poursuivit, en piétinant

chez lui, de manger ses d?ners, et enfin de lui détourner sa femme... Oui, vous trouviez ?a propre, élégant, honnête! Ha! ha!... C'est ce que vous appelez, vous autres, de l'amour, de la passion... C'e

ait saisi par le bras, l'arrêtant court dans son

isez-vous... taisez-vo

e? protesta mol

vous savez bien que je n'aurais rien entendu de tout ce que vous m'avez dit, que j'aurais couru chercher votre gendre derrière ces portes, je ne

te le maigre bras de M. Brodin. Le vieillard

eur!... Voulez-vous me

'était dégagé. Il maugréa en s

ir du toupet, dans votre bande!... Non, c'est trop fort!... Et d'abord, appren

t, comme baillonné par un

donner... Je ne discute pas avec les butors... Vous ête

M. Brodin, ne s'en allant pas, ne pouvant se décider à s'en aller

Je croyais pourtant m'être exprimé clairement, vous avoir

res ba

e regrette beaucoup... Je suis très nerveux, très susceptible... Et ce que vous me

nt son audace méprisante. Il suffit! Je vous tiens quitte de vos excuses... J'ai mon opinion sur votre co

rres

mande profondément pardon de tout ce qu'elle souffre à cause de moi et de tout ce qu'elle endurera peut-être par la suite... C'est

rai... Je n'y vois pas d'inconvénient... Non, vraiment, je n'en vois pas! Seuleme

n donne ma

é, poussa plus lo

uoi qu'il arrive, vous ne tentere

ne répon

M. Brodin, vous oser

ait incliné en un salut correct,

in le r

tous! Mais vous avez donc le diable au corps tous les deux!... Voyons, Monsieur Favierres, ce n'est pas pour moi, ce n'est même pas pour ma fille, c'est pour mon p

tourné le bout

ter tout ce qui risquerait de faire du tort à Mme Lahonce

t encore,

de l'antichambre, L

? questi

ers le salon, en frottant machinal

ent d'éducation, ce gar?on! Mais tout est arrangé... J'ai dit son fait au mis

un récit acceptable, un récit à son honneu

rd... Maintenant, venez avec moi

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