Biribi
s ne sommes plus guère que trois cents quand nous levons les tentes, le lendemain de notre débarquement, à trois heures
ol poussiéreux par les pieds des chameaux. Il fait frais, sous ce d?me de feuillage, dont les découpures bizarres nous apparaissent toutes noires quand nous levons les yeux en haut, mais l'air est lourd; on respire difficilement, la poitrine tendue violemment par le poids du sac dont les courroies coupent les épaules, la main gauche engourdie, la main droite fatiguée de tenir la bretelle du fusil dont la crosse frappe à chaque pas sur la cuisse, les oreilles agacées par le tintement du quart de fer bl
rapets de terre fleuris de branches d'arbustes aux odeurs fortes et derrière lesquels on entend de loin en loin le clapotement d'un ruisseau. Tout d'un coup, après un dernier détour de la route, le rideau
hant des Camisards, un chant monotone et plaintif dont j'entendrai bien des fois encore retentir les couplets; un
ce qu'il
ce
ut voir et
e Die
s, qui sont
dent, nous
eur gourit
d on
, ils se mettent à
ons à
ain san
'amour e
les joye
t cela r
t cela r
diable
'écrie le
vraiment pas si, tout à l'heure, je serai capable d'arriver à la pause en même temps que les autres et si je ne serai pas forcé de rester en route, comme les tra?nards qu'on a laissés en arrière et qui sortent
ier, mais ?a ne va pas durer longtemps
commence à envoyer ses rayons sur l'oasis dont il fait claquer les verdures puissantes, ensanglante les mont
-t-il rejoints et a-t-il déposé son sa
aisceaux! Par sections
e faire? dis-je au Crocodile,
faire marcher comme ?a, par sections, en
s fait les quinze ou seize kilomètres qui nous restaient encore à faire, alignés comme à la parade, les sections à distance entière, ainsi que sur le champ de manoeuvres. Chaque fois qu'un homme tombait ou restait en arrière, le capitaine arrêtait la compagnie et
crosses! Ils resteront sac au dos tant que l'alignement ne sera pas correct! Rap
taine? crie l'Amiral, à la seconde pause, c
as en route! L'eau
homérique, secoue la comp
eaux! En avan
ral, mais il ne sera pas dit qu'on s'est fichu de la
? crie un sergent qui m
x, l'oeil morne, des regards effrayants. Ils vont à grands pas, maintenant, irrités, rageurs, sombres, comme les bêtes cruelles, mises en fureur par les coups de fouet et les coups de fourche des valets, réveillées de leur abattement par le cinglement des cravaches, et qui r?dent à grandes enjambées dans leurs cages, voyant rouge, n'attendant que l'arrivée du dompteur pour lui sauter
coup, le sifflet du cap
al
essayent de le remettre sur ses pieds. Il retombe, inerte. Nous avons eu le temps de le reconna?tre. C'est Palet, ce pauvre diable qui revient de Sandouch, miné par la fièvre et la dysenterie, misérable qu'on force à tr
orcez-le à marcher! C'est dans son intérêt
erre, des exclamatio
lets, derrière
s pieds-de-banc, il y aura
affreux!-C'est une hon
ociférations augmentent, le tumulte devient é
tte... on! En avant... P
Acajou dont la voix vrillarde de v
pale est belle, vraiment, agrandie par la détente des nerfs toujours irrités du
que sur place. On n'ava
marcher? Vous avez droit de vie et de mort sur eux! Vous a
ilieu du silence effrayant, on entend le
saule s'approche de lui et lui parle à voix
sur le mulet. Les chaouchs ramassent leurs sacs et en passent les courroies sur leurs épaules, au milieu des éc
ien qu'aucun des chaouchs n'ait eu le coeur de décharger son revo
uille, que le départ précipité du principal acteur ait fait ma
rouve Rabasse. C'est vr
t que le capiston ne nous y repincera pas demain, à sa petite
te du capitaine et a fait sonner la visite. C'est un petit freluquet, tout récemment sorti du Val-de-Grace, très fier de son méchant galon d'or qu
t dont l'épuisement évident lui a paru quelque peu douteux. Quant aux vingt autres, il s'est décidé à les examiner un peu plus sérieusement. Le capitaine a apporté son pliant et est venu s
Vous dites, major, que vous êtes disposé à faire monter cet homme-là sur les cacolets... Voyons un peu... Lenoir... Lenoir... Voilà; oui, assez bon soldat. Cependant, j
voudrez, m
ivre: ?Exempt de sac?, tandis
celu
hose; un un peu de fièvre, voilà tout
à... Pas une punition. Très bon soldat. S
ait d'ailleurs mon intenti
près. Un homme seul reste encore à visiter; il
voulez-vous venir? deman
ve avec peine
s ne devez pas être trop fatigué, puisque vous avez achevé l'étape d'aujou
sur le capitaine ses grands yeux
rsque j'ai été à bout de forces. Si mes camarades m'ont mis sur un mulet, ce n'est pas ma faute. D'ailleurs, j'aurais autant aimé crever où j'étais. Maintenant, je n'en peux plus. Je viens vous demander de me reconna?tre malade et de me faire mettre sur les cacolets ou au moins de m'exempter
du malade et hoche la tête. Le capitaine, deva
quand vos supérieurs vous l'ordonnaient. Rien que pour cela, je devrais vous faire passer au conseil de guerre... Et puis, vous venez d'exprimer des sentiments dont un chr
mon ca
même vous exempter de sac; mais, comme je veux me montrer bon et compatissant, je vous retire votre seconde paire de souliers.
souriant d'un s
nne le réveil, et, aussit?t le caf
ends ton fusil et
ù
s tou
exations de la veille, partent en avant pour faire l'étap
r la compagnie. Après quoi, nous nous remettrons en marche tranquillement, et nous arriverons à Sidi-Ahmed, où nous devons coucher ce soir, une de
remières c?tes de la montagne et, au lever du soleil, nous
cro?te? demandent l
ttes. L'Amiral ouvre son sac et en tire un litre d'absin
cher, et l'absinthe à un mercanti de Gabès. Du
ai deux litre
iplinaires n'avaient pas d'ar
ous payons en nature. Nous payon
coudre ses ballots, ajoute Acajou. Il faut qu'un ba
Nous montons à tour de r?le sur une grosse pierre d'où nous pouvons, sans être vus, examiner, à travers une coupure du roc, ce qui se passe sur la rout
azaquo, Cavalli, Monsoti,
jou. S'il n'y a pas de quoi assaisonner ?a avec
pierre avec l'agilit
ande des pierrots qui le suit. Ah! là, là! il y a de quoi se gondoler. Ils font des enjambées comme s'ils voulaient se dévisser les jambes... Et les corsicos, par-derrière, qui les menacent de les ficher au bloc... Tiens, je n'aper?ois pas mon ami Craponi... C'est bien dommage.
te à m
s à la compagnie, sans doute, peu habitués à la marche, et que je ne connais pas. J'entends les pas
s diables qui viennent de secouer leurs bidons vides d'un air désespéré, dites-
oui; p
Ils seraient forcés de suivr
é des autres qui attendent, à l'ombre des rochers, q
s pesants qui frappent les cailloux, le clique
iral au bout d'une
se la montagne. A un détour du chemin un homme est assis, s'essuyant la figure avec son mouchoir. Je le reconnais; il me reconna?t aussi. C'est celui qui couchait dans mon marabout, à Zous-el-Souk, et auquel Queslier avait refusé de répondre, le soir de mon arrivée. Il me demande si
ilà ce qu'on le
ourne v
ite!... Ah! il ne faut pas faire le difficile, ici; il ne faut pas faire la petite bouche! Je t'ai vu tout à l'heure faire la grimace quand Barnoux t'a expliqué d'où provenaient les dattes que nous avons mangées. Nous avons volé le magasin, c'est vrai; mais, est-ce qu'on ne nous vole pas tous les jours, nous? Depuis plus de deux mois que tu es à la compagnie, combien de fois as-tu touché ton quart de vin? Pas une. Combien de prêts t'a-t-on payés? Pas un. Qu'est-ce qu'on met dans ta gamelle? De l'eau chaude. A qui profite ton travail
coude de la route qui, longue et droite maintenant, traverse un plateau étroit entr
courant. Nou
baguette à la main, cingle la croupe du mulet qui, impassible, ignorant la honteuse besogne qu'on lui fait faire, continue son chemin du même pas régulier. Tout d'un coup, l'homme bute contre un caillou. Il tombe sur les genoux et, entra?né par le mulet qui marche toujours, se renverse sur le c?té, les jambes étendues, les bras raidis dans une tens
bits déchirés, couvert de poussière, les poignets tuméfiés et bleuis par la pression des cordes. Nous nous empressons auto
ail à nous tous, lui dit Barno
.. en me reposant
pied qui ét
t Cra
la canaille! s'il avait eu le coeur de rester là, au moins! J'ai justement un compte à régler avec lui... Ah! ces Corses,
hommes, vois-tu, ?a n'avance pas à grand'chose
l fait observer qu'on se débarrasse bien de
s la guerre éclate et qu'on soit conduit par des êtres pareils
des derniers tra?nards, au nombre d'une soixantaine, et qui allait occuper le poste d'El-Gatous. Nous ne devons donc plus ma
s appeler pour l'affaire de tant?t, dit
à justement qui
nt féroce, s'approche en effet de l'e
e capitaine
t revient trois
bi
dép?t en qualité de mécanicien. Il prétend qu'
pas parlé d
pas
, murmure le Crocodi
apiston, c'est un rancunier; il aime à laisser m?rir sa vengeance, comme on dit dans les romans. Moi,