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Biribi

Chapter 3 No.3

Word Count: 2721    |    Released on: 06/12/2017

revu

Kroumirs, un contre-ordre est arrivé. On nous a démobilisés et l'on nous a versés dans les différ

ger que leur ombre. Puis, sous l'influence de l'atmosphère alourdissante dans laquelle je vivais, me livrais chaque jour au même trantran monotone, je m'étais laissé aller peu à peu à l'observation animale des règlements, à l'accoutumance irréfléchie des prescriptions, à l'acceptation d'une vie toute machinale de bête de somme qui prend tous les matins le mê

e degré de respect que la discipline leur inspire et par la somme de terreur qu'elle fait peser sur eux.-On avait eu le temps de s'apercevoir que je n'avais pas la foi. Je ne pouvais plus guère me sauver, même par les oeuvres. Un ambitieux a tout à gagner, dans l'armée, à se laisser déprimer le cerveau, dès les premiers jours, par le coup de pouce des règlements. D'ailleurs, à moins d

à trois cent mille hommes, en même temps que leurs vêtements en mauvais drap et leurs chaussures en cuir factice. Ma

Vincennes a

is pas u

un soldat! Vous ê

fficiers du régiment, qui vient de me d

es: soldat et malheureux, étaient synon

reux comme vous, on les fait passer par

Je m'y attendais: le colonel avait l'air furieux. S'il avait eu l

e de priser. Je suis convaincu que, chaque fois qu'il a

in? Je l'ignore, mais je sais très bien qu'il ne me conduira pas à Rome, quoi qu'en dise le proverbe

e espèce d'armoire mal fermée. Cette armoire est l'antre de Jules. Jules, l'inséparable compagnon des prisonniers, l'urne lacrymatoire des affligés. On le blague bien, ce pauvre Jules, mais comme, au bout du compte, il est indispensable, on ne lui en veut pas de faire sentir trop autocratiquement sa présence; et c'est tout au plus si on lui tire un

ons au balayage. Le balayage est notre occupation dominante; nous balayons partout, nous n'oublions rien; nous nous montrons impitoyables; le moindre fétu de paille ne trouve pas grace devant nous; et si, par hasard, un crottin appara?t, nous n

i plus faire ?mes cinq ans? comme les autres, courbant la tête sous les règlements, respectant les consignes, m'habituant à l'épouvantable banalité des tableaux de service. Je ne pourrai plus exécuter, sans les examiner-les yeux fermés-les ordres absurdes de brigadiers ou de sous-officiers stupidifiés par le métier imb

sation d'ennui, c'est une sensation de dégo?t. Dégo?t terrible, conti

gêne énorme, les épaules dégagées du manteau de plomb des règlements,-libre.-Je m'étais trouvé tout étonné de pouvoir agir à ma guise, sans nulle contrainte, me demandant presque si c'était bien vrai, me secouant et regardant en dessous, comme le chien longtemps encha?né à qui l'on vient de retirer son collier. Chose étrange! en dépouillant mon uniforme, j'avais

ranquillement, les cinq années que je ne pouvais passer ailleurs. Et maintenant, j'en suis à me demander s'il n'aurait pas mieux valu faire le soldat imbécile, le numéro matricule que j'aurais fait si j'étais resté à Nantes, que de venir à Paris chercher l'aversion de ma profession, la haine de mon esclavage. Car, maintenant,

r de moi. Ma famille, je ne la voyais pas, naturellement. Quant au reste, je n'avais jamais connu que deux ou trois gamines, belles de la beauté du diable et bêtes comme des enseignes de modistes, qui s'étaient envolées je ne savais où. Pendant des journées, j'allais par les rues, flanant, me laissant guider par ma fantaisie, buvant avidement l'air libre. Là seulement je me sentais vivre, et bien des fois, en pensa

e principal motif de mes punitions. J'en ai encore quelques-unes

d'un coup, à la suite d'avanies faites de ga?té de coeur, de vexations idiotes, d'affronts de toutes sortes que longtemps j'avais avalés sans rien dire. Un beau jour, j'ai découvert q

'existence de ces hommes, mes camarades, que je vois aller et venir par la chambre, depuis que le colonel est sorti, marchant su

essions et les mêmes locutions revenant sans cesse dans leur langage imbécile, ils n'ont plus que deux préoccupations, ils n'éprouvent plus que deux besoins: manger et dormir. Et, aujourd'hui, dimanche, comme ils ont la permission de sortir, ils vont aller tra?ner leurs sabres dans les rues, bêtement, deux par deux ou trois par trois, s'entretenant encore-exclusivement-pendant ces quelques heures de pseudo-liberté, des détails du ser

re qu'il no

eulant bien fort et se tenant par les bras, dans ces bouges où il faut f

ent?t. Le rapport me portant ce matin huit jours de prison pour réponse insolente. Plut?t la prison que le spectacle de cet avachissement stupide, de l'écoeurante banalité de cette vie misérable! Plut?t la désertion-le seul vrai remède peut-être-plut?t tout que de j

raient plus à moi, par hasard? Je m'étends sur mon lit, mon lit que je ne fatigue pas beaucoup, d'ordinaire; ce qui d'ailleurs, n'empêche

ard, au

l gauche. C'est le m

e qu'il

ieurs. Hum!... Réunissez tous vos effets et portez-les au magasin d'habillement. Vous êtes désigné pour faire partie d'u

t plus compliqué: il fallait faire cinq ou six fois le tour de la France pour se f

dit que vous partez demain soir et que

sur l'eau, au mo

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