Biribi
:-Je laisse des blancs tout en donnant aux Cortamberts, qui ne sont jam
ffet d'une dégringolade de fromage blanc entre des murailles en nougat; le tout dominé
longs poils noirs, les bourriques aux petites jambes nerveuses, au garrot ensanglanté, à l'échine meurtrie, les moutons sales et maigres, portant toute leur graisse dans une queue énorme qui se balance entre leurs pattes de derrière comme une grosse sabretache. C'est là que s'étalent, par terre, sous des lambeaux de toile, sur des tréteaux, l'or blond des céréales, le brun glacé des dattes, le vert criard et frais des pastèques aux chairs blanches et roses, le velours bleuatre des figues, le violet des aubergines, l'incarnat des grenades, le
etiers arabes, l'antre d'un marchand de cacaou?t ou de beignets à l'huile-une huile infecte dont l'acre parfum vous poursuit. Elles passent devant des cafés maures où des Arabes accroupis sur des nattes, silencieux, vident à petits coups une tasse minuscule en jouant aux cartes ou en égrenant leur chapelet, pendant que le cafetier, impassible, entretient le feu de son fourneau en agitant doucement un petit écran d'alfa. Elles longent des cimetières où des taupinières étroites et pressées, couvertes de cailloux, indiquent les tombes, d'étroites terrasses où les dévots, le soir, font la prière; des porches larges et bas sous lesquels viennent s'asseoir parfois, les jambes croisées, des mendiants chanteurs. Ignobles, pouilleux, le capuchon d'un burnous en loques rabattu sur leur face simiesque, frappant de leurs longs doigts décharnés la peau jaunie
ur la vie plus supportable des camps, à aller et venir à droite et à gauche. Je me reprends peu à peu. Et, pendant mes heures de libert
e dans les quartiers arabes, je va
pla?t
e le plus communément en France; des cartes et des billards, des cafés et des caboulots. De grandes pancartes indiquent à chaque pas les prix-très rai
e sous les plus riantes couleurs, à ces braves Arabes; ils se le représentent sous la forme des tonneaux de liqueurs que nous tra?nons derrière nos convois et à la queue de nos colonnes; ils l'incar
e de tous les peuples, bandits de toutes les nations, usuriers et voleurs, les épaules tuméfiées par l'ap
acheté à crédit, ils se hatent, avant l'échéance, d'en boire une partie et de manger l'autre. Ils finissent généralement par la faill
avoir, pendant un certain temps, servi des pompiers et des perroquets dans une salle d'où madame s'échappe quelquefois pour aller visiter l'arrière-boutique en compagnie d'habitués, ils pourr
devant les yeux l'exemple de certains de leurs confrères d'Algérie, d'anciens honnêtes gens qui sont redevenus de très braves gens depuis qu'ils ont les poches pleines, que les gendarmes sal
routine, encro?tées au possible, qui ne comprennent pas quelle utilité il peut y avoir à tuer le ver tous les matins et à faire précéder chaque repas d'un ou de plusieurs verres d'extrait de vert-de-gris. Raisonner avec des animaux pareils, c'est perdre son temps. Je parle d'une partie de la jeune génération qui commence à se laisser dessiller les yeux, à rejeter des doctrine
s-et vous taillent des basanes-en fran?ais.-On en trouve même qui commencent par parler argot; qui ne savent pas dir
t. Il para?t même qu'ils retienne
que le gouvernement f?t un peu
n dont j'ai fait la connaissance, il y a quelque temps. Ses concessions sont établies à une bonne journ
s pensez, vous, de gens qui veulent à toute force avoir des colonies et qui, une fois qu'il
un ges
crois, déjà raco
le est é
à exploiter une concession qu'on m'a fait payer à beaux deniers comptant,
ter sur les bénédictions de ce marab
marchés pour la fourniture des gr
trop secs,
oyant sur les souks. J'ai donc entrepris de tracer une route directe et commode entre mes terrains et
h
acheté ces terres, et qui les a peut-être achetées à un prix dérisoire qu'elle n'a probablement pas payé, ne veut en céder la moindre partie que contre des sommes exorbitantes. De sorte que si, plus tard, le gouvernement fran?ais-ou celui du
du franc,
ministère pour lui demander le prêt d'une somme peu considérable, garantie d'ailleurs, et que je me faisais fort de rembourser en peu de temps. J'aurais pu marcher, avec ?a... Au bout d'u
par voie h
lus e
e satisfaisant
de l'intéressé que le gouvernement, quel que soit son désir de venir en aide aux colons, se voit dans l'obli
ls n'ont p
poids-aux palefreniers du Bardo, qu'on avait versé le sang et dépensé les millions de la France. Ce que c'est que d'être na?f!... Mes terres sont bonnes pourtant; on pourrait faire deux récoltes par an... Quand je pense à tous ces beaux terrains que l'imbécillité de nos gouvernants laisse en friche, je me demande réellement comment il peut se trouver des gens assez simples pour ne pas éclater de rire en entendant prononcer ces deux mots: Colonies fran?aises. Moi, maintenant, je ne sais pas si je ne ferais pas mieux de m'acheter une corde pour me p
ris par
e se faire de la bile? Quand je m'en fourrerais les quatre doigts e
il est déjà tard, et comme je dois
s les quinze jours. Venez donc; si vous rentrez une demi-h
commandant la batterie vient de
os bonhomme toujours essoufflé, tapotant sans cesse avec
ce n'est pas moi qui le punis, c'est le règlement. Le général m'a recommandé d'être très sévère et, ma foi,
de recommandations morales et de prescriptions hygiéniques. L'exorde et le fond de la harangue varient un peu, suivant les circonstances, mais la péroraison est toujours la même: ?Je ne saurais trop vous recommander d'être très propres. Ainsi, quand vous allez aux cabinets, n'oubliez jamais... (Il fait un geste) vous comprenez? C'est très nécessaire dans ces pays-ci. Moi, je porte toujours dans ma poche une petite éponge destinée à cet usage-là. Tenez, la voilà. (Il sort
eté par les pieds des bêtes de somme, qui se déroule comme un long ruban pour dispara?tre, tout là-bas, après l'apre montée d'une c?te rude, derrière le col de Gardimaou. Elle est bordée de l'autre c?té, cette route, par des figuiers de Barbarie, aux larges feuilles épineuses d'un vert bleuatre, dont les troncs rugueux s'enfoncent dans un amoncellement de feuilles mortes qui, tombées, ont l'air de grands écrans fauves. Derrière, tout en bas, on aper?oit la plaine, immense comme une mer, qui conduit en Algérie, et dont les aspérités et les déclivités disparaissent
capi
es bottes, un cliquetis d'é
encouru beaucoup de punitions, m'a fait demander votre livret. Je crois qu'il a l'intention de vous faire passer devant un Consei
ati et
e les regarde pas tout à fait comme des animaux. Il n'a pas l'air de se figurer qu'il est pétri d'une autre pate qu'eux; il a certainement le coeur moins racorni que tous ceux que j'ai rencontrés jusqu
... rentré en France... p'tits