Biribi
brigadier, sabre au poing. J'attends dans la cour, un rectangle chauffé à blanc par le soleil q
il? Un planton, qui promène les
lieutenant et un capitaine d'infanterie et un commandant des ch
nfluence de ce que ces messieurs appellent un mauvais esprit, comparait devant ceux mêmes qui lui ont infligé les punitions qui l'amènent devant eux, il y a au moins quatre-vingt-dix-neuf chances sur cent pour que ces accusateurs transformés subitement en juges reconnaissent qu'il y a lieu d'expédier le délinquant aux compagnies de discipline. ?a simplifie énormément les choses. ?a évite une perte de temps toujours désagréable. Pas de défense possible de la part de l'inc
nt pas tenir outre mesure à faire preuve à mon égard de la plus grande sévérité. Il y a bien le sous-lieutenant et le lieutenant de ma batterie, deux pi
es en
La porte
s, me dit le
ecouverte du tapis vert traditionnel. Le commandant me regarde-d'un air assez bienveillant. Ma têt
. Vous avez encouru un grand nombre de punitions. Nous sommes réunis, vous le savez, pour d
nnés; que, d'ailleurs, dans l'armée, quand un homme a commencé à mettre le pied dans le bourbier des punitions, on n'essaye pas de le retirer, on l'enfonce. 2° Que, si j'ai commis des fautes-et, je le fais remarquer en passant, toutes fautes contre la discipline-je les ai expiées et que je ne crois
ain derrière une malle. Quant au commandant, il a ouvert de grands yeux; il semble très étonné, ne s'étant jamais imaginé, probablement, qu'on p?t envisager la question à un point de vue pareil. Il ne para?t pas furieux, tout au contraire; on dirait même qu'il n'est pas faché, mais pas faché du tout, en vieux s
us lire vos
comm
n a été obligé d'ajouter plusieurs rallonges. Et des motifs d'une longueur! Quand il n'y
chargés et sauter à pieds joints par dessus des punitions tout entières, il manque de salive, il
rie, lisez donc la suite. C'est
l'oreille de ses auditeurs; il lit les motifs d'une voix indignée de procureur général qui énumère les méfaits de l'accusé, et tra?ne sur le texte des réponses inconvenantes, qu'il épelle p
ivret, s'il ne pourrait pas présenter quelques observations personnelles.
reste profondément vexé d'avoir été obligé de s'interrompre au plus bea
ournant
cture de vos punitions.
es à la suite de fautes que j'ai commises; je crois donc avoir expié
avec mon livret, ce livret dont les quatre ou cinq pages de rallonges lui restent sur le coeur. Quand on a un pareil nombre de puni
e petit sous-lieutenant.
z-vous, mon
siffl
s?r. Pas un
itaine et le lieutenant d'infanterie qui se sont assoupis, la tête dans la main,
it punir aussi souvent que vous mérite d'être puni sérieusement. Du reste, on vous l'a dit, no
je m'écrie, d'une voix qui réveille les deux dormeur
arce que j'ai déjà souffert beaucoup de la méchanceté acharnée de mes supérieurs, parce que vous savez qu'ils ne me lacheront pas, parce que vous savez que je serai puni demain, comme je l'ai été hier, comme je le suis au
ez! s
hors et l'on a r
ent les hommes de garde qui me recondu
?Des infamies!? M
t dit des
ais je trouvais le temps long. J'aurais préféré être fixé tout de suite. J'aurais voulu pouvoir avancer le cours du temps pour bannir toute incertitude, et j'
al commandant, la division Nord de la Tunisie, le nommé Froissard (Jean), canonnier de 2e clas
qui va à Zous-el-Souk, où se trouve le dép?t de la co
, en effet, on m'
grand équipement et je ne conser
Enfin, vous avouerez que, moi, je n'y ai pas mis de méchanceté. Je n'ai même pas voulu aller dire ce que j'aurais été forcé de raconter; je ne pouvais pas jurer que vous êtes un ange, n'est-ce pas?... Et puis, cette idée d'alle
s ou isolément, me faire leurs adieux et me remonter le moral. Ils ont une fa?on à eux, par exemple, de vous r
e des corvées abominables; tiens, j'ai entendu dire qu'ils distribuaient aux nouveaux arrivés des manches à balais,-tu entends, des manches à balais,-et qu'ils les for?aient
ut ?a, c'est pour s'assurer du caractère des individus qu'on leur envoie. Si vous avez le malheur de renauder le premier jour, vous êtes classés parmi les mauvaises têtes, et il y a bien des chanc
es Disciplinaires en passant, en allant à A?n-Meleg. Il
il ne faut pas non plus charger le tableau de ga?té de coeur. On n'est pas bien à Biribi, c'es
ant la fin d
ut d'un an, de six m
e serrant la main un de mes compagnons de prison qui vient de s'échapper du marabout des hommes punis. Moi aussi, j'ai pas m
te réserverai une pioche et je t
. J'essaye de dormir, m
ois quelque chose dans un
t, c'est évident, mais je me mets à le lire avec conviction, à la lueur vacillante d'un lampion. Je tourne les pages, sans comprendre grand'chose, ne cherchant même pas à comprendre, tellement l'histoire m'intéresse, mais m'évertuant à dénicher le sommeil que le feuilletoniste a certainement diss
de causer avec le factionnaire; c'est justement un croquant, un Limousin pateux qui n'est pas fichu d'expectorer deux mots en trois heures. De rage, je rentre et je reprends mon feuilleton. Cette fois-ci, quand le diable y serait, il me donnera le sommeil moral, puisqu'il n'a pas voulu m'acc
élucubration inepte. Pendant trois ans, probablement, il me faudra vivre d'une véritable vie de brute, sans a
nts. L'artillerie ne fournira que trois prolonges pour le convoi. Elles sont attelées; elles sont prêtes à part
éj
re les chargements et se joindre aux arabas de l'
a me laisser libre j
ous-officier en montant la rampe qui mène à la vieille forte
merie? Pour
'introduire dans une salle dont la porte s'ouvre sur
noires, des képis bleus à tresse et à grenade blanches, et ces espèces de gibecières en cuir fauve
table, donne des instructions à un de ses satellites debout à c?té d
t s'est mis ensuite à fouiller dans un tas de ferrailles, derrière la porte. Il ne semble pas s'occuper énormément de moi; pourtant, il
de de dire votre ch
chape
couchés se tordent dans leurs couvertures et celui
ir l'air de faire bande à part de ne pas trouver de sel à une plaisanterie
ien! approchez ici;
... Est-ce que vous me prene
ns, que je vous dis
s de l
is un voleur, pour qu'on m'attache les poignets? Est-ce que je suis un malfaiteur, pour qu'on m'encha?ne? Est
aucun acte tombant sous le coup des répressions de la loi? Moi, présenter les mains aux menottes, tranquillement, de bon
n vous le
atre, m'ont ramené les bras en avant et m'o
peur de tirer dessus. ?a
s mes effets de civil pour endosser l'habit militaire, j'ai dépouillé en même temps ma qualité de citoyen et que, étant soldat
ntrée de la cour, devant la route qui traverse la
ndez-
eur des fourrages, un voleur retour du bagne, condamné jadis à vingt ans de travaux forcés pour viol et incendie, passe à cheval et me lance un regard méprisant, je n'en veux pas à cette canaille. Il es
rquois qui s'accentue chez le premier et qui se change, chez les deux autres, en une grimace de dégo?t. Ils laissent tomber sur mes menottes un co
ngerait pas sa conscience contre la leur et qu'il ne voudrait, pour rien au monde, troquer ses mains encha?n
on gendarme-a
de mon cheval, et tache
branle, trave
ous regarder: quelques Arabes seulement et des mouchachous qui ont
; mais c'est très gênant pour la marche, d'avoir les mains attachée
nous sommes trop
e dix kilomètres à
us échappiez, mais je veux que vous restiez à c?té de moi. Comme je suis responsable de vous, vous comprenez... Ainsi, maintenant, en attendant
ai pas envi
e fai
s à eux, ces gendarmes. Vouloir forcer le
ps non plus ne para?t pas trouver facilement le sommeil. Il
ne dormirai pas!
t sur so
lus, vous n
N
raconté pourquoi l'on vous envoie à Biribi.
lconques: beaucoup de puniti
gne de
ui, je connais ?a. Il y
os de quoi?... Après
femme... u
rnison dans les environs de Paris; car vous êtes de Paris, n'est-c
is tout à c
z, je devine, vous de
uvaise humeur; je lui déclare que j'étais à Versa
éjà quelques temps, par exemple. J'étais dans la garde mobile. Vous savez, la garde mobile?... Nous faision
! o
ère... la fille d'un charcutier... au coin de l'avenue de Paris et de la rue des Chantiers. Vous
nuer longtemps? Le meilleur moyen de le faire ta
semble me rappeler...
é plus de quatre fois par dessus le mur, allez!... Ce que c'est que la vie, tout de même! Dire que, si je m'étais fait p
a poitrine ave
n est g
se v
je vais vous ?ter les menottes. Je ne devrais pas, mais enfin... par exemple, il ne faut pas essayer de vous sauver... Là, ?a y est. Vous pouv
mmes du convoi. Ce n'est vraiment pas malheureux. Nou
vallée, le long d'un ruisseau. On a bu à ma bonne chance, à l'écoulement rapide du temps. Et je me suis senti le coeur serré, des larmes me sont venues
tout d'un coup, après la descente d'une dernière c?te rude, de l'autre c?té d'une rivière qu'on traverse à gué, on voit se dérouler une longue plaine
re et demie
emis les menottes et vient de c
z ave
quelle s'élèvent quelques maisons à l'européenne, auberges et cantines. Brusquement, devant nous, appara?t le parapet en terre des r
p. Et le gendarme,-qui est plus gendarme qu
crie à un sous-officier qui se pr
seau que j'