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Musiciens d'autrefois

Chapter 6 LA REPRéSENTATION D'ORFEO A PARIS

Word Count: 2806    |    Released on: 04/12/2017

ON RELIGIEUSE

'OP

Antonio Pasqualini, le célèbre sopraniste romain, tenait le r?le d'Aristeo; une protégée du prince Mattias, munie d'une lettre de recommandations pour Mazarin, ?la signora Rossina Mart

errompus par les austérités du carême, et ne reprirent qu'après Paques. La reine fit encore jouer Orfeo le 29 avril, en l'honneur de l'ambassadrice de Danemark, le 6 mai et le 8 mai, pour la duchesse de Long

la première représentation q

s jours qu'elle voulait communier, elle avait accoutumé de se retirer à meilleure heure, pour se lever le lendemain plus matin. Elle ne voulut pas tout à fait perdre ce plaisir, pour obliger celui qui le donnait; mais ne voulant pas aussi manquer à ce qu'elle croyait être de son devoir, elle quitta la comédie à moitié, et se retira pour prier Dieu, pour se coucher et souper à l'heure qu'il convenait, pour ne rien troubler de l'ordre de sa vie. Le cardinal Mazarin en témoigna quelque déplaisir; et, quoique ce ne

i, la Reine était devenue beaucoup plus passionnée de musique et de théatre que Mazarin même n'e?t voulu. Les représentations alternaient avec les concerts; et, en 1647, la Reine, qui jusque-là se cachait pour entendre la comédie, à cause de son deuil, y alla publiquement tous les soirs[109]. Les ennemis de Mazarin ne manquèrent pas de crier au scandale; ils poussèrent en avant un prêtre, le curé de Saint-Germain. Celui-ci se plaignit fort haut.

nne principalement, jugea à propos de ne rien dire, sachant qu'il avoit assez de complaisants à la cour et de gens de passe-temps qui soutiendroient son intérêt en cette rencontre[112].?-Mais, ajoute Goulas, ?il connut que la dévot

lle en voyage, à Amiens; bien que son congé f?t terminé et qu'on l'attend?t à Florence, elle ne pouvait se décider à le laisser partir; elle écrivait à Mattias de Médicis des lettres gauches, pour qu'il lui perm?t de garder quelque temps encore le séduisant castrat[113]. Elle finit par s'attirer une verte le?on de son h?tesse, l'orgueilleuse princesse de Palestrina, dona Anna Colonna Barberina[114]. L'une des comédiennes italiennes qui chantèrent dans l'Orfeo, ?ayant eu réputation de vendre sa beauté en Italie, ne laissa pas, dit Goulas, d'estre re?ue

petite manifestation dévote du 2 mars 1647, à la première représentation d'Orfeo, ne pouvait donc

la fin de l'article de Renaudot, dans sa Gazette. Après avoir fait u

t Eurydice n'ayant pas seulement été constants en leurs chastes amours, malgré les efforts de Vénus et de Bacchus, les deux plus puissants auteurs de débauches, mais l'Amour même ayant résisté à sa mère pour ne pas vouloir indu

le, comme celles qu'aujourd'hui élèvent périodiquement quelques hommes isolés, qui crient dans le désert, et que personne n'écoute. Le puritanisme d'alors avait des s

Mme de Motteville; et ceux qui, par un esprit déréglé, blament tout ce qui se fait, ne manquèrent pas à

rydice de ses devoirs conjugaux, et où Eurydice meurt par un excès de pudeur véritablement rare et digne d'une habituée du Salon Bleu: mordue à la jambe par un serpent, en l'abse

aient surprenants[121]?. Il insinue bien, dans sa mauvaise foi, que si ?la Reine ne perdait pas une fois sa représentation, c'est qu'elle prenait soin de plaire au cardinal, et par la crainte qu'elle avait de le facher?.-En réalité, la Reine, qui, dès le lendemain, revit la pièce de Rossi, et cette fois en entier, assista à toutes les représentations, ?sans jamais s'en lasser?. C'est Mme de Motteville qui nous le dit; et elle est peu suspecte d'amitié pour Mazarin[122]. Le petit Roi ?y apporta tant d'attention qu'encor que S. M. l'eust desja veue deux fois, elle y voulut encore assister une troisième, n'ayant donné aucun tesmoignage de s'y ennuyer, bien qu'elle deust estre fatiguée du bal du jour précédent, auquel elle fit tant de merveilles?[123]. Le succès fut éclatant. Les machines émerveillaient les spectateurs, au point ?qu'ils doutoyent s'ils ne changeoyent point eux-mesmes de place[124]?; et la musique les bouleversa. Surtout le ch?ur qui suit la mort d'Eurydice,-le lamento des Nymphes et d'Apollon sur le malheur ?de la pauvre deffunte?-arracha les larmes. ?La force de cette musique vocale jointe à celle des ins

ens. Ils ne pouvaient manquer de signaler à la nation affamée les dépenses excessives du cardinal pour les plaisirs de la cour et les spectacles italiens. Le reproche, ici, était fondé; mais ils l'exagérèrent, et grossirent formidablement le chiffre des sommes gaspillées pour l'Orfeo. Naudé proteste en vain qu'on ne dépensa que 30 000 écus[129]. Les 30 000 écus deviennent 400 000 livres chez Montglat, et 500 000 écus chez Guy Joly.-?La comédie en musique, dit ce dernier, co?ta plus de 500 000 écus, et fit faire beaucoup de réflexions à tout le monde, mais particulièrement à ceux des compagnies souveraines qu'on tourmentait, et

rfeo[132]. Mazarin s'y opposa. ?Il combattit, l'année suivante, dit Naudé, les sentimens de toute la cour, et empescha absolument que l'on ne fist une autre comédie, qui n'auroit esté de gueres moindre despe

d'aller leur train. Les dépenses d'Orfeo restèrent, pendant les guerres civiles, le principal grief contre la prodigalité du cardinal:

io nata thea

teur de la pièce, aux yeux du gros public. Il fut poursuivi, emprisonné, ruiné pendant la Fronde; et sa vie fut men

emier opéra italien à Paris, il ait fallu attendre tant d'

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