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Musiciens d'autrefois

Chapter 9 LE MUSICIEN

Word Count: 5950    |    Released on: 04/12/2017

on?, ce ?paillard?, ce ?matin?,-de quelque nom qu'il ait plu à ses contemporains

nt les ressources, jusque-là séparées, de la Chapelle et de la Chambre, en réformant l'une et l'autre, en introduisant dans la musique religieuse de Versailles le style et les moyens instrumentaux et vocaux du théatre[211], en donnant même aux divertissements de la Chambre le caractère fastueux et triomphal, qui s'accordait si bien avec l'esprit du Roi[212]; mais il agrandit d'une fa?on prodigieuse son domaine musical, en y annexant cette province nouvelle, qui allait sur-le-champ devenir plus importante, à elle seule, que toutes les autres ensemble: l'Opéra. Et cette province, il s'y constitua une sorte de fief héréditaire,-s'en assurant le privilège exclusif, ?pour en jouir, sa vie durant, et après lui, celui de ses enfants qui sera

rriver là, ce petit paysan florentin[216], don

'age de douze ou treize ans, avec le chevalier de Guise. Un cordelier de Florence av

uquel il faisait plus que les autres n'en font. Il faisait dess

talent: il racla du violon. Le comte de Nogent le remarqua et le fit

jouer d'une manière médiocre.... Mille gens lui en demandaient par grace quelque petit air; il en refusait et les grands seigneurs et ses amis de débauches, n'étant rien moins que timide ou complaisant, et s'étant mis sur le pied de ne conna?tre qu'un ma?tre. M. le Maréchal de Grammont fut le seul qui trouva le moyen de l'en faire jouer, de temps en temps. Il avait un laquais, nommé La Lande, qui devint un des m

elle dit ?qu'il joue mieux du violon que Baptiste?. Ce fut par le violon que commen?a la fortune de Lully. Il entra d'abord dans la Grande Bande des vio

essous de son génie, il y renon?a pour s'adonner au clavecin et à la composition de musique s

e symphonique. Gigault et Roberday avaient le go?t large et beaucoup de curiosité d'esprit. Roberday était un italianisant, enthousiaste de Frescobaldi, en relations avec Cambert, avec Bertalli, ma?tre de musique de l'Empereur, avec Cavalli, organiste comme lui[222]. Il était certainement au courant des premières tentatives d'opéra italien en France. Gigault, dont l'éclectisme s'appuyait aussi bien sur l'exemple du vieil organiste de Rouen, Titelo

t, des modèles accomplis du beau chant fran?ais. Il suffit d'ouvrir un livre d'airs de Lambert pour être frappé des analogies de son style avec celui de Lully: ce sont les mêmes types mélodiques, les mêmes formules de déclamation chantée, qui ne reposent pas tant sur l'observation de la nature-car elles sont souven

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étique noble et tendre, d'une majestueuse mélancolie. Certains de ses beaux airs, amples, largement déclamés, sont

son abondance de musique, ni à sa vigueur de passions; à cette force démoniaque, qui annonce H?ndel et Gluck[229]. Mais la vis comica[230], le don d'évocation pittoresque, l'intensité psychologique de Cavalli[231], devaient frapper Lully, non moins que la fra?che poésie de ses visions pastorales[232].-Peut-être connaissait-il aussi quelque? ?uvres du Florentin Cesti, ma?tre de chapelle de l'Empereur. Il y avait, aux premiers temps du règne de Louis XIV, une émulation constante entre les deux cours de Paris et de Vienne; chacune cherchait à surpasser l'autre en magnificence, et leurs artistes étaient rivaux. Cesti était certainement très informé du go?t fran?ais[233]. Paresseux, très bie

ans avant lui, avait importé l'opéra italien à Paris, et q

it conservateur, il l'était à tel point que, tandis que les Italiens, inventeurs de l'opéra, le propageaient à travers l'Europe, Lully, jusqu'à la quarantaine, en resta l'adversaire déclaré. Personne ne dénigra plus obstinément les premières tentatives de Perrin et Cambert. Jusqu'en 1672,-l'année même où il donna son premier opéra,-il soutint, au dire de Guichard et de Sablières[23

, nul ne s'y consacra avec plus d'énergie et de persévérance. De 1672, date de l'inauguration de so

x, de fois à autre, des nuits qu'il ne pouvait dormir, des matinées inutiles à ses plaisirs. Il avait pourtant toute l'année l'imagination fixée sur l'opéra qui étai

à composer: la composition n'était qu'une des parties de sa tache

n'avaient pas encore l'ambition d'être leurs propres poètes. Ce n'était pas que Lull

erfection, quoique avec un bruit moins fran?ais qu'italien... On connaissait de lui de jolis

s d'opéra. Mais il ne se fiait pas à sa facilité; et, trop paresseux pou

ement il sut faire choix, entre d'autres plus grands, du poète dont l'art pouvait le mieux s'unir à sa musique, et il lui maintint sa faveur exclusive, en dépit de l'opini

n ?uvre poétique. C'était, comme dit Perrault, ?un de ces génies

ir male, le nez bien et la bouche agréable, il avait plus d'esprit qu'on ne pouvait dire, adroit et insinuant, tendre et passionné. Il parl

s Comptes, auteur fécond, capable d'écrire jusqu'à trois c

e, surtout des absents, ou palliait leurs défauts ou les excusait: ce qui lui avait fait bea

lui, jamais il ne lui en voulut; bien plus: il chercha et réussit à devenir son ami[242]. Boileau v

e Lully, les affaires et l'art; cette douceur, cette complaisance, qui devait faire de lui l'instrument docile d'une volonté f

ailler pour Lully. ?Il s'était attaché Quinault, dit Lecerf, c'était son poète.? Il lui

in et de la suite de la pièce. Il donnait une copie de ce plan à Lully, qui, d'après cela, préparait, à sa fantaisie, des divertissement

en informés prétendaient qu'il prenait aussi conseil de Mlle Ser

et point d'appel de sa critique! Dans Phaéton, il renvoya vingt fois Quinault changer des scènes entières, approuvées par l'Académie. Quinault faisait Phaéton dur à l'excès, et qui disait de vraies injures à Théone. Autant de rayé par Lully. Il voulait que Quinault f?

aisait changer, c'étaient les caractères mêmes. En réalité, le poète, sous ses ordres, était un peu comme l'aide d'un de ces grands pe

l le prix d'un tel collaborateur et lui resta-t-il obstiném

e monde. Un jour qu'ils soupaient ensemble, ils s'en vinrent, sur la fin du repas, vers Lully, qui était du souper, chacun le verre à la main; et, lui appuyant le verre sur la gorge, ils se mirent à crier:

ue Quinault était le plus capable de traduire en vers ses intentions musicales. Il était si s?r de l'aptitude de son libre

usique des airs d'abord. Ensuite, il fais

t. Il envoyait la brochure à Quinaul

une scène. Voyo

lement dans la tête qu'il ne s'y serait pas mépris d'une note. Lalouette ou Colasse (ses secrétaires) venaient, auxquels il le dictait. Le lendemain, il ne s'en souvenait plus guère. Il faisait de même les symphonies liées aux paroles; et, dans les jours où Quinault ne lui avait rien donné, c'était aux airs

t tirer parti des bruits qui l'entourent et découvrir sous

al; le pas de son cheval lui donn

cessait d'épi

s nature; il fait de la nature même le fond de sa sympho

ssure qu'il lui est arrivé à lui-même, l'hiver, à la camp

tes d'une grande maison, il fait un bruit qui

s, imitation de la nature,-tel était le principe tout réaliste de composition,

nseils possibles, il n'en était pas de même de Lully. Il n'allait p

eu à lui remontrer. Il avouait que si on lui avait dit que sa musique ne valait rien, il aurait tué celui qui lui aurait fait un pareil compliment[255].-Défaut qui aurait

n l'aidat. En artiste paresseux et orgueilleux, qui méprise le travail appl

importants. En dehors de ces grands morceaux, il ne faisait que le dessus et la basse, et laiss

r ce qu'ils avaient ébauché et qui installaient chez eux de vraies fabriques de tableaux. Il ne s'en regardait pas moins comme l'auteur unique de l'?uvre. Malheur à l'aide qui aurait eu la prétention de passer pour son collaborateur! Comme Michel-Ange, chassant les comp

anter au Roi. ?Le Roi voulait avoir l'étrenne de ses ?uv

he. Lully n'était pas seulement compositeur; il était directeur de l'Opéra, chef d'orchestre, directeur de la scène, directeur des écoles d

aient, sous sa direction: Lalouette, Collasse et Marais[259]. Il p

ligeait pas, on tachait d'aller droit en besogne, et surtout les instruments ne s'avisaient guère de rien broder. Il ne le leur aurait pas plus souffert, qu'il ne le souffrait aux chanteuses. Il ne trouvait point bon qu'ils prétendissent en savoir plus que lui, et ajouter des notes d'agrément à leur tablature. C'était alors qu'il s'échauffait, faisant des co

l'exécution instrumentale, surtout des violons, et il créa une tradition de la direction d'orchestre, qui devint rapidement classique, s'imposa en France, et fut même un modèle en Europe. Un des nombreux étrangers qui vinrent à Paris, pour étudier sous sa direction, l'Alsacien Georges Muffat, admirait surtout la discipline parfaite et la mesure inflexible de l'orchestre de Lully[262].

ons musiciens et de bons comédiens. Une partie de son personnel lui venait de la troupe de Perrin et de Camber

t content lui était tombé entre les mains, il s'att

it d'après lui le personnage de Protée dans Phaéton, qu'il lui avait montré geste pour geste. On répétait enfin. Il ne souffrait là que les gens nécessaires, le poète, le machiniste. Il avait la libert

avait tout à apprendre; et Lully l'instruisit patiemment, pendant des années, lui donnant d'abord à chanter de petits r?les, puis peu à peu l'essayant aux emplois plus importants, et faisant de lui enfin le parfait interprète de tous ses grands, r?les de ténor: Persée, Phaéton, Amadis, Médor, Renaud.-Ainsi, surtout, la fameuse Marthe Le Rochois, la gloire du théatre lyrique du XVIIe siècle, ?la plus grande artiste, dit Titon du Tillet, et le plus parfait modèle pour la déclamation qui ait jamais paru sur le théatre?. Collasse la découvrit en 1678, et Lully la forma. Petite, maigre, très brune, point belle, la voix un peu dure, mais d'admirabl

nt dramatique de Clédière était à peine moindre. Enfin la Saint-Christophle et la Le Rochois semblent avoir égalé en noblesse et en passion tragique les plus

out?-Pas

s, imaginait des pas d'expression, et qui convinssent au sujet; et, quand il en était besoin, il se mettait à danser devant ses danseurs, pour leur faire comprendre plus t?t ses idées. Il n'avait pourtant pas appris, et il ne dansait ainsi

'il ne dirigeat. Et dans ce monde du théatre, si difficile à conduire, et qui devait faire enrager par son indiscipline tous les musiciens et les directeurs de l'Opéra, au

sion de la part de ce peuple musicien, qui est d'ordinaire pour ses conducteurs ce que les Anglais et les Polonais sont pour leurs princes. Lully payait à merveille; et point de familiarité!... Sans doute, il

endait, comme lui, imposer à ces dames la vertu, o

de sa maison. L'Opéra d'alors n'était pas

être laissée séduire. Si cette brutalité, qui était assez dans le caractère de Lully, n'est pas prouvée, d'autres faits plus certains attestent qu'il

s été enrhumées six mois l'année, et les chanteurs ivres quatre jo

est enrhumée et ne chantera de huit jours?.-Du moins ces rhumes étaient-ils moins redoutables pour l'art qu'ils ne le furent plus tard; et la malice des comédiens se heurtait à un plus gran

ut imaginer quelle volonté il fallut à Lully pour exercer et maintenir une dictature inébranlable sur tout le peuple des musiciens. Ce n'est pas un mince titre d'éloges pour lui que Gluck, dans la plu

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