Musiciens d'autrefois
inexacts. Ni Mme de Motteville, ni Guy Joly, ni Goulas, ni Montglat, ni Lefèvre d'Ormesson n'en parlent dans leurs notes sur la représentation du Palais-Royal, qui les avait pourtant frappés. L
reli;-Francesco Caffi et Hugo Riemann, dans l'édition de 1887 de son dictionnaire: à Gius. Zarlino, du XVIe siècle, ou à un musicien
ent de lui dans sa Comparaison de la musique italienne et de la musique fran?aise[86] et résume la grande musique italienne en son nom, celui de Carissimi, et celui de Lully. Bacilly, qui fut un de ceux, d'après Lecerf, qui firent le plus pour perfectionner le chant fran?ais, n'a que deux noms à la bouche: Antoine Bo?sset et ?l'illustre Luigi?[87]. Mais la source de leurs renseignements à to
t à Rome le r?le de protecteur des artistes, comme, un siècle plus t?t, le grand banquier Chigi, patron de Rapha?l. Carlo Rossi se mêlait lui-même de l
let des pensées de ce cénacle musical dans les Satires de Salvator. Il y attaque avec violence la corruption des artistes, les m?urs infames des chanteurs, l'engouement du monde romain pour cette canaglia, et surtout l'abaissement de l'art religieux, le chant mondain à l'église, ?le miserere qui devient une chaconne, ce style de farce et de comédie, avec des gigues et des sarabandes[92]...?-Carissimi réagissait alors contre ce style, au Collège germanique, où il était installé depuis 1630 environ. Quant à Luigi, bien qu'il e?t écrit en 1640 (d'après lady Morgan), un opéra spirituale: Giuseppe figlio di Giacobbe[93], dont le titre fait songer a
ique dramatique de chambre. Elle était donc sortie tout naturellement des Madrigaux de la fin du XVIe siècle, qui avaient souvent le caractère de monologues dramatiques, ou de scènes dialoguées. La cantate s'était peu à peu séparée du madrigal par l'introduction, dans ces pièces vocales à plusieurs parties, de chants soli, depuis les pr
e dans un volume d'airs de Francesco Manelli, de Tivoli, intitulé: Musiche varie a una due e tre voci, cioè Cantate, Arie, Canzonette et Ciaccone, etc. (1636)[96]. Manelli est le musicien romain qui vint à Venise avec Benedetto Ferrari,
624, dans le palais de Girolamo Mozzenigo, à Venise, ?en présence de toute la noblesse, qui en fut si émue, dit Monteverde lui-même, qu'elle en versa des pleurs?. Ce ne fut pas le seul essai tenté par Monteverde dans ce genre, où son génie subtil, raffiné, aristocratique, devait se plaire, peut-être davantage qu'au genre plus large et moin
ui mit en musique des scènes de Tasso et de Virgile[100]. D'une fa?on générale, il semble que la Cantate ait été la création propre des ma?tres de l'opéra romain et vénitien, à l'exception peut-être de Cavalli, trop hom
rites pour des soirées mondaines, pour des chanteurs à la mode, des fragments détachés de scènes musicales, exécutées au milieu des conversations et des petites intrigues de salons, sont fatalement condamnées à perdre tout sérieux de sentiment et à refléter l'aimable banalité, qui se dégage de la société des gens d'esprit. Bien pis: il y a un lyrisme fade qui fleurit là, une sorte d'idéalisme correct et distingué, sans accent, sans vérité, ayant même peur au fond de la vérité, et qui n'a pas plus de rapports avec l'idéalisme vrai que la dévotion avec la piété intime. Cet i
musicien pouvait d'autant plus facilement la réaliser dans cette forme d'art, qu'il n'y était pas gêné, comme dans l'opéra, par la tyrannie de la s
de construction, à laquelle elle vise, fera bient?t tort au sentiment[103]. Certes, un Luigi Rossi, un Carissimi ont été de grands constructeurs; ils ont bati de beaux types d'airs, de suites d'airs et de récitatifs, de scènes chantées. Ils ont créé un style clair, simple, logique, d'une élégance incomparable. Mais ce sont trop souvent de belles phrases to
si, ce fut parce qu'il n'y avait plus en Italie de personnalité assez robuste et assez primesautière pour se débarrasser d'un tel joug,-parce que les artistes italiens étaient devenus trop ?civilisés?, trop domestiqués. Tout se tient. Et ce qu'il importe de marquer ici, c'est que les ma?tres de la forme musicale, au milieu du XVIIe siècle, les Carissimi et les
gloires de la musique?, les appellera Giac. Ant. Perti, en 1688?[104],-sacrifiant ainsi aux trois grands ma?tres
le r?le artistique de ce Luigi, qui alla
aire la curiosité d'un public superficiel, offrir beaucoup de soli, beaucoup d'airs de concert, et des épisodes variés. L'Orfeo appartiendra aussi à ce genre d'?uvres émiettées en une multitude de scènes, sans unité, sans logique, faites bien plus pour le plaisir des yeux et de l'oreille que de l'esprit. L'auteur du poème du Palazzo incantato était Mgr Ruspigliosi. Si l'on se rappelle qu'il était le libr
enfuir de Rome, et passa à Florence, où l'appelait depuis quelque temps le prince Mattias de Médici, le patron d'Atto Melani. La même année, Luigi