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L'Ame de Pierre

Chapter 6 No.6

Word Count: 6224    |    Released on: 30/11/2017

à écumer les flots de la c?te méditerranéenne, et il apportait six mille francs à sa future. Celle-ci, brune et vigoureuse montagnarde de seize ans, possédait une ma

dans le cortège, les figures rayonnaient de joie, et, sous ce grand soleil, dans la chaleur de l'été, à l'odeur de la poudre, une sorte d'ivresse s'emparait des cerveaux. Pierre donnant le bras à la petite Marietta, a

tait tout au ravissement de voir heureux ces gens qu'il aimait et dans la patriarcale existence

au brave curé de Torrevecchio, s'élan?a à travers la foule, et, courant au vénérable prêtre, lui tendit une enveloppe bleue, qui avait été déposée au presbytère. Pour franchir la distance de Torrevecchio à

nt, dit-il affectueus

i, le front soucieux, les lèvres soudainement crispées

onc? demanda A

l, était pressée.... Alors Maddalena, la servante de M. le curé, m'a dit: Cours tout d'un trait, ne t'arrête pas avant d'avoir parlé à monsieur.... I

avec le revers de sa manche, riant de ses belles den

copo, dit Agostino. Il poussa l'enfant vers son beau-père et ses par

e donc? r

'appel impérieux que lui adressait son ami. Il palit, son coeur se

r? demanda

e l'espère. Mais il faut que je p

t le marié.... Nous quitter avant la fin de c

a mer, que ta fiancée souffrait et pouvait mourir de ton abse

main de son sauveur, et,

is vous devez comprendre q

nt avec une émotion soudaine, qui ouvrit à Agostino un j

u, le temps que j'ai passé dans ce pays, au milieu de vous. J'étais bien malade, du cerveau et du coeur.... Vous m'avez guéri par votre saine et sage tranquillité.... J'ai oublié les chagrins dont j'avais cru mourir.... Et c'est à vous que je le dois: à ta mère, qui a été si bonne pour moi; à ta petite soeur, qui m'a si souvent rappelé, par sa grace na?ve et touchante, la je

des siens, il se mit à sangloter, pendant que les gens de la noce, tout au plaisir, chantai

sois à Paris le plus t?t possible. Quand part de

ndant ce soir à la ville, vous retiendrez votre place, et demain, à la première h

endant près d'un an, sous des habits de paysan, mais je ne suis pas pauvre.... Fais taire ta fierté corse: de ton frère, tu peux tout accepter pour ta mère, ta soeur et ta femme.... Pense à moi et sois s?r q

nt roulés par les vagues lourdes et profondes, sous la lune blafarde,

it à Bastia. Il descendit à l'auberge où il avait passé sa première nuit sur le sol de la Corse, courut payer son passage à bord du bateau à vapeur, p

aurier, libre, rajeuni, qui avait si délicieusement travaillé, dix heures par jour, sous le ciel clair, dans le parfum vivifiant des sapin

forêts, tiède et embaumé, passa sur le front du jeune homme, ainsi que la caresse d'une aile. Il se sentit ranimé comme par un réconfortant souvenir. Il regarda la mer, qui ondulait calme et sourde; il murmura: ?Tu

'odeur subtile de la femme l'enveloppa tout à coup, perfide rappel du passé. Rien ne s'émut dans sa chair, il demeura indifférent et dédaigneux. Il n'aimait plus, c'était fini, le charme avait cessé, le philtre restait inoffensif. Il rentrait en possession de lui-même, et s

qu'il repeignait son patron de bois sculpté, le m?le, le bastion du Dragon, et, successivement, le cap Corse, Giraglia, puis la c?te d'I

e personne, qui est près de Jacques, a failli mourir de votre mort....? La phrase qui avait tout changé dans sa vie. était-ce donc Juliette, dont l'état s'était aggravé? Allait-il arriver pour la voir s'éteindre, au moment où, en elle, résidait son unique espérance?... Cependant, dans la lettre, il y avait aussi ces mots: ?Vou

et qui tue. Une hate de savoir le dévora. A bord du navire, qui fendait les lames vertes, il e?t voulu posséder un moyen de correspondre avec Davidoff. Il tendait les mains vers la terre, comme si les rassurantes nouvelles, qu'il espérait, l'y att

de loin le chateau d'If, sombre dans la nuit, et Marseille, avec les feux de ses phares, allumés comme des yeux qui regardent dans l'immensité. Il n'avait qu'un petit bagage, il le mit sur le dos d'un portefaix, il traversa la passerelle d'un pied leste, prit une voiture sur le quai, et se fit cond

ngea sans appétit, pour tuer le temps. Enfin les portes de la gare étant ouvertes, et le train formé, il grimpa dans un compartiment, et se livra, avec une jouissance toute spéciale, à la volupté de la vitesse. Enfo

ait une nature qui, depuis un an, lui était inconnue. Plus d'oliviers, de pins et de cactus, poussant sur l'herbe rare et jaune, plus de rochers rougeatres et de torrents écumeux. Point de bergers armés de leur fusil, perchés sur un tertre, et surveillant, avec un air altier et grave, le parcours de leurs moutons épars ou de leurs chèvres indisciplinées. Mais des paysans à la fois pesants et actifs, po

ce qui avait contraint Davidoff à le rappeler si brusquement. Et une agitation fébrile le reprit aux environs de Paris. Il tira sa montre plus de vingt fois, entre Melun et la grande ville. En passant les fortifications

ui le serrèrent fortement. Il leva les yeux, reconnut Davidoff, poussa un cri de

mant toutes ses curiosité

it l'angoisse de Laurier... Il n'y a

d comme si on lui débarrassait

ues? dem

st lui surtout qui m'inquiète... Mai

u milieu de la foule qui s'écoula

agage a

moi, et une caiss

vous attendre, ainsi que je vous le disais dans ma dépêche, j'ai préféré venir au-devant de vous... J'ai craint quelque imprude

in, qui l'avait secoué pendant vingt heures, après le roulis du bateau, pendant deux jours, cette agitation, succédant brusquement au calme profond et recueilli de son existence à Torrevecchio,

pendant il me semble que je

mettre votre organisme en ordre... Fiez-vous à moi... Si je

de Laurier, ils montèrent à l'appartement de Davidoff. Un salon séparait la chambre de Laurier de celle du Russ

rdant, et si vous êtes raisonnable, peut-être

Pierre s'i

urrais la voir?... D

ous pleure, dans le mystère de son ame... Dès les premiers mots prononcés par moi, et émettant l'ombre d'un doute sur la certitude de votre mort, elle s'est ranimée, mais de fa?on à nous effrayer sa mère et moi... Une fièvre ardente s'est emparée d'elle... Sa faiblesse est si grande!... Par un phénomène incr

ndre, sur le compte de Jacq

mmunes à sa mère, à sa soeur et à lui... Les observations du notaire, les sollicitations de Mme de Vignes, tout a été inutile! Il veut réaliser, à n'importe

ie, causée par

ce malheureux qui n'était que tr

ne puisse le détacher d'elle? Si f

plus dangereuse de toutes les femmes!

er, pour prononcer un nom, qu'il devinait sur les lèvres du docteur. Il n'en eut pas

aimée... comme on l'aime. Elle, au bout de trois mois, est redevenue froide comme un marbre. Lui est plus passionné, plus enfl

t muet, la tête penchée sur sa poi

a adorée, toute chaude encore de vos cares

et, d'une voix triste, ave

il a tout oublié, tout compromis!... Mais il faut le pl

laira, ses yeux pétillèrent de joie, il a

r, vous ne trouvez pour

t autre voulez-vo

lus faible et plus coupable que lui?

n de Pierre, et la s

e l'amour ancien?... Pas une émotion dans votre esprit? A

s vous demandiez si j'étais bien guéri de ma passion insensée, et vous m'avez fait sub

ermeté. J'ai voulu savoir

ais pas senti digne d'une affection pure, capable d'y répondre par une tendresse inaltérable, vous ne m'auriez jamais revu. Ne redoutez donc rien de moi, Davidoff. Le

n'avais pas pu compter absolument sur vous, je ne sais comment je me serais tiré de l'oeuvre que j

ire, je m'y résoudrai, mais

evons arracher Jacques de ses griffes. Et il ne faudra pas moins que votre intervention pour que nous y ré

dant son absence, ils purent, de la sorte, acquérir la certitude, Davidoff, que Laurier était, ainsi qu'il l'avait affirmé, radicalement guéri de sa dangereuse passion, et Laurier, que Davidoff, en le rappelant à la hate, avait agi avec autant de décision que de sagesse.

raindre pour sa fille, la possibilité de rendre à Juliette le calme et la santé lui offrait une satisfaction bien douce. Qu'étaient les soucis d'argent, comparés aux inquiétudes que lui causait l'abattement, de plus en plus profond, de la jeune fille? Davidoff avait été accueilli comme un sauveur. Graduant savamment ses confidences, il avait jeté, dans la pensée de Mme de Vignes, un tout petit grain d'es

é par ces voyageurs qui déclaraient l'avoir vu? Pourquoi, honteux de son suicide annoncé et non exécuté, Pierre ne serait-il pas resté à l'écart, près de moitié d'une année? Pourquoi n'aurait-il

e ame engourdie et glacée. C'était un spectacle charmant que celui de cette floraison timide. Juliette espérait, mais elle avait peur d'espérer, et, par instants, elle se retenait sur la pen

ccepté le doute comme une espérance. Mais, maintenant, n'était-il pas évident que si la mer ne l'avait pas rejeté au rivage, c'est qu'il avait échappé à ses vagues méchantes, qu'il était sorti de ses glauques profondeurs et qu'il existait? Quel trajet; dans c

Davidoff s'étai

notre ami en Italie et qui lui ont parlé. On peu

t regardé le docteur, avec une fixité

à moi.... J'ai voulu lui crier: Pierre, assez de chagrins, assez d'éloignement; revenez, nous vous attendons, et nous serions si heureux de vous accueillir.... Mais une sorte de brouillard s'est élevé entre lui et moi, et je ne le distinguais plus que très effacé, pareil à une silhouette vague, et nettement j'entendais le bruit des flots, comme lorsqu'à Beaulieu, par une mer

rigué, demanda alo

écrire l'église d

ès rouge, surmonté d'un auvent en briques.... L'intérieur, blanchi à la chaux et très pauvre

lait Pierre, l'avez-vous rega

ert.... Et le mort se dressait

pensée, avait fait voir à Mme de Vignes l'église de Torrevecchio, et la Résurrection.... Mais le bruit des

rochain. Le docteur laissa la jeune fille dans une agitation, qui lui parut favorable, et partit. Le soir, vers neuf heures, arrivé à la porte de Mme de Vignes, en compag

'y verrez para?tre, montez. Mais, à ce moment seulement.... Je vais, moi, pré

mblable à celle qu'il avait éprouvée sur le promontoire de Torrevecchio, en face de la mer, quand, aprè

fille. Il était recueilli et grave, avec le sentiment qu'il accomplissait un devoir de réparation. Pas d'impatience, la

eurait muet. Un immense apaisement régna dans l'ame du jeune homme. En lui un seul sentiment subsistait: sa tendresse pour Juliette. Il se rappela l'amour na?f et timi

Laurier s'élan?a, et, palpitant, gravit l'escalier. La porte était ouverte, il traversa le vestibule, entra dans le salon, et, de

rillaient lumineux et doux. Elle souriait et regardait Pierre, comme Pierre la regardait. Elle le trouvait mieux que jamais, avec son visage halé et sa barbe qu'il avait laissée pousser. Elle découvrait, sur son front, les traces

de Vignes, inquiète, s'était approchée de sa fille; mais Davidoff la rassura d'un coup d'oeil. Alors la mère et le médecin, voyant que les deux jeu

s de l'autre, la main dans la main. C'était Juliette qui parlait, racontant son chagrin et son déses

que nous avions pris envers vous: vous êtes heureux. C'

de ne pas lui doser même ses satisfactions. En voilà donc assez po

visage qui rayonnait, pour la première fois, depuis si longtemps. Elle sentait bien que le triomphe de cette jeunesse, sur la mort qui déjà l'entra?nait, était désormais assuré

orse. Juliette aima Agostino, Marietta, la vieille mère, et le bon curé. Et la promesse, que Pierre avait faite à ses amis de Torrevecchi

s demain, dit Davidoff,

e s'attrista

Nous avons une autre cure à faire, plus grave et plus difficile que la v

va le sentiment de la situation douloureuse dans laquelle sa mère et elle étaient placées. Et, en mê

ce que vous avez fait pour moi! En réussissant, vous ne pourrez pas me ren

sa mère. Mme de Vignes tendit les bras à l'enfant prodigue, et, en

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