Auguste Comte et Herbert Spencer
ceptions relatives à l'homme et celles se rapportant au monde extérieur?, antagonisme qui, selo
utre était la situation de Comte, l'un des plus énergiques pionniers de la nouvelle science sociale. La loi des trois états, la classification des disciplines abstraites, la détermination des principales méthodes du raisonnement général, ces servic
suprématie intellectuelle du point de vue social?
croissante de ce système primordial, devaient exclusivement émaner des plus simples études inorganiques? (première ébauche du matérialisme); que plus tard encore ?la science inorganique s'est élevée contre l'ancienne unité théologique, dès lors intellectuellement dissoute, quoique son aptitude sociale d?t
l'impulsion mathématique avait justement en vue d'introduire, quoique par une marche vicieuse, dans toutes les spéculations réelles, y est irrévocablement établie.? La science particulière peut donc se déclarer satisfaite. Mais la philosophie ou science générale n'a pas non plus de motifs pour être mécontente. Car ?la généralité dont la résistance théologico-métaphysique stipulait avec raison, mais sans force, les indispensables garanties, y devient nécessairement plus compl
les de Comte. ?Les propriétés morales inhérentes à la grande conception de Dieu, dit-il, ne sauraient être, sans doute, convenablement remplacées par celles que comporte la vague entité de la Nature; mais elles sont, au contraire, nécessairement inférieures, en intensité comme e
?ncide dans ses lignes essentielles avec celui auquel tendaient toutes les métaphysiques et toutes les religions. L'unité morale qu'il nous recommande n'est qu'un développement ultérieur, et souvent un pastiche, de l'ancienne
e. Il s'y élargit, il s'y acière, il prétend y régner en ma?tre absolu. Mais donner à cette méthode une prépondérance marquée dans la conception théorique du monde, distinc
s philosophies éclectiques elles-mêmes, il est facile de dégager l'ascendant, pour employer le langage de Comte, soit de l'esprit mathématique, soit de l'esprit biologique, soit de l'esprit sociologique. A son tour, la théologie n'a jamais été qu'une métaphysique avant la lettre, une philosophie non différenciée scientifiquement, une conception de l'univers propre aux époques où la science, demeur
novateur, si fier de sa belle vie de travail, si justement orgueilleux de son savoir encyclopédique. Certes, Comte ne s'aveuglait pas jusqu'à nier l'évidence. Il comprenait que la différenciation métaphysique avait été un progrès nécessaire. Mais l'idée même de progrès s'associait chez lui, d'une fa?on à peu près constante, avec l'idée de désordre. Le fondateur du positivisme a manifestement subi la forte influence du milieu social. Ses premières et ses plus durables
son monisme matérialiste, proclamant l'universelle valeur des lois mécaniques qui gouvernent la nature; puis de son monisme idéaliste proposant l'uni
p large au scepticisme effréné de la recherche philosophique, au heurt désordonné des convictions, à l'anarchie morale et sociale. Le néo-criticisme, avec ses allures équivoques et sa pointilleuse discussion des thèses ?à c?té?, ne fit rien pour parer aux multiples dangers de cet état des consciences. A la métaphysique affaiblie par l'age des idées, épuisée par l'excès des controverses, quelques esprits tentèrent d'infuser un sang nouvea
tive fait nettement ressortir l'un des principaux caractères du monisme
directement conduire qu'à une stérile utopie fondée sur une vicieuse exagération des relations nécessaires entre la biologie et la sociologie.... De quelque manière, soit métaphysique, soit même positive, que se trouve instituée la science de l'individu, elle doit être impuissante à construire aucune philosophie générale, parce qu'elle reste encore étrangère à l'unique point de vue susceptible d'une véritable universalité. C'est, au contraire, de l'ascendant sociologique que la biologie, comme toutes les autres sciences préliminaires, quoique par une correspondance plus directe et plus étendue, doit exclu
raisse la philosophie positive. Mais il se demande, en outre, ce que sera cette dernière doctrine, comment elle accomplira son r?le de conception générale du monde, par quel lien universel elle reliera entre e
avec les philosophes qui accordent la préséance au point de vue biologique (préparation dernière, progrès indiscutable, et en même temps utopie basée sur l'exagération des liens qui unissent la biologie et la sociologie);-mais dans quelque chose que Comte ne nomme pas, comme il n'a pas nommé la matière et la vie, dans quelque chose qui, à son tour, fait passer le sceptre philosophique aux mains de la science des collectivités humaines. En quoi consiste donc ce troisième pri
s, les doctrines de la science et les enseignements de la philosophie. Chaque époque enfante une conception du monde à son image. Le fondateur du positivisme avoue noblement sa dette au passé: ?Mon effort philosophique, dit-il, résulte essentiellement de l'intime combinaison de ces deux évolutions préliminaires, la tentative de Bacon et ce