Auguste Comte et Herbert Spencer
e une autre face de la contradiction fonda
ous les évangiles se ressemble, d'une fa?on étonnante. Celui que divulguent aujourd'hui les ap?tres de l'évolution s'accompagne d'une espérance robuste, d'une foi na?ve. Ainsi évoque-t-il le souvenir de la bonne nouvelle qui, partie jadis d'une infime bourgade de Judée, rayonna dans le monde antique. Un Dieu nous est né, annon?ait-on alors avec un enthousiasme plus sincère et plus
théorie qui aspire à la dissiper en l'expliquant, elle s'empare de la doctrine qui enseigne que tout a son germe
s sociétés humaines. C'est là, au contraire, une vérité très ancienne, très éprouvée et très générale, qui suscita des luttes innombrables, qui eut ses périodes de vigueur et ses époques de défaillance, ses éclipses et ses réapparitions
le; car c'est au mécanisme que les théories évolutives modernes, forcées dans leurs derniers refuges métaphysiques, ramènent les changements quelconques et les mutations d'existence si allègrement résumés par elles en leur vocable préféré. Un second témoignage, et non moins précieux, nous est fourni par la métaphysique édifiant sur le concept du ?devenir? une foule de déductions extrêmement ingén
mprunta l'abstraction correspondante. Succédant à la théologie, elle installa sur les ruines des croyances confusément intégrales des premiers ages de la pensé
cipe encore, que toutes deux pla?aient, clans l'échelle abstractive, au-dessus de l'idée d'évolution, et que to
Le principe inférieur symbolisait l'ensemble des méthodes rationnelles capables de nous conduire à une telle fin. Il se p
générale. Un rapport logiquement nécessaire, expérimentalement vérifiable, relie l'idée d'unité à, l'idée d'évolution. Si l'une constitue l'ame de la philosophie, l'autre en forme le corps, la condition apparente, le revêtement sensible. Accumuler les données et les faits différentiels, multiplier les expériences, s
rée prétendit pouvoir se passer de la méthode expérimentale, de l'examen attentif des faits concrets, individuels. Telles s'offrent à nos yeux la biologie avant l'épanouissement des connaissances physico-chimiques, et, a fortiori, la sociologie et la psychologie; et telle se dévoile surtout la synthèse philosophique qui jamais ne réalisa les conditions exigibles d'une formule savante de l'univers. Conception batarde, rivale déjà trop faible de la théologie plus simpliste, plus vivante, elle se sépara des sciences pleinement constitu
t qui en décuple la valeur. Le monisme scientifique s'arrêta même brusquement dans sa marche vers le conquête de l'inconnu; il n'osa pas franchir les écueris mystérieux qui se dressent entre le
efficace pour justifier et vérifier ce critérium suprême. Car l'unité se pose tout d'abord en postulat, en hypothèse; mais peu à peu elle se transforme e
s n'y pouvons voir qu'une agitation factice et inféconde, et quelquefois même un recul, un véritable retour à l'ignorance des temps primitifs. En effet, un troisième él
stère, fond intime des conceptions religieuses et de toute foi a priori. Ainsi s'expliquent les nombreux essais qui prétendirent concilier l'infini, l'absolu, l'inconnaissable avec l'évolution et l'unité. Ces tentatives devaient demeurer vaines, logiquement parlant. Mais elles remplirent de leur bruit l'histoire de la philosophie, elles donnèrent naissance à une interminable suit
ier, l'idée de transcendance, destructive de tout vrai savoir envisagé dans ses conclusions ultimes, et essentiellem
ire sur la pensée. Elle est la survivance des ages lointains de l'humanité, le reliquat des fausses certitudes, des illogismes, des craintes superstitieuses des temps écoulés, le signe gé