Auguste Comte et Herbert Spencer
doctrine. Mais, appliqué à Comte, un tel critérium se montre insuffisant. Ce philosophe est tout l'opposé d'un sceptique. Aussi, lorsqu'il touche au problème central
e entre l'agnosticisme qui mène au dédoublement de l'univers, et l'évolutionnisme qui conduit à son unification, se dissimule sous des sophismes plus ou moins captieux, chez lui elle éclate brusquement et au grand jour. L'auteur du Cours de philosophie positiv
e pas la contradiction; et, s'il la remarque, il ne lui attribue qu'une valeur secondaire. Pressé par sa besogne dogmatique et les exigences immédiates qu'elle soulève, il effleure à peine la question. En réalité, cependant, dans le duel engagé entre l'agnosticisme et le monisme, tous les avantages, de par la vo
taire qu'il soit, de l'héritier des traditions d'Aristot
purement logique, voilà pour lui; comme pour la presque totalité des métaphysiciens,
rie d'adaptations spéciales qui forment autant de modifications ou, plut?t, d'enrichissements, d'élargissements d'une
préhende et les transmue en concepts, en représentations idéales de la réalité. Ce lien se manifeste par l'universalité des lois naturelles, des nombreux r
s cas les moins complexes. Au bas de l'échelle apparaissent les phénomènes ou les propriétés des choses d'abord mathématiques, et ensuite mécaniques. Une telle division correspond à la différence entre l'aspect statique (existence ou équilibre) et l'aspect dynamique (activité ou force, énergie, mouvement) sous lesquels l'esprit considère les qualités générales. Cette distinction factice recouvre une unité réelle, comme l'a brillamment prouvé d'Alembert en rattachant les q
ment. Partant, on peut dire, selon une formule aujourd'hui consacrée, que les mêmes règles gouvernent l'univers, depuis le plus petit grain de sable jusqu'aux manifestations sociales
sur tous les ordres de faits, y compris les faits vitaux et sociaux, puisque ceux-ci persistent dans leur état, tant que ne survient
n par une telle ingérence. Par contre, le mouvement qui n'embrasse pas toutes les fractions d'un système, rompt toujours l'équilibre de ce dernier. Les phénomènes physiques, chimiques, les faits vitaux, sociaux manifestent également cette loi universelle. Mais citons les propres paroles de Comte, elles en valent la peine: ?Les études biologiques offrent la vérification continue de cette loi, aussi bien pour les phénomènes de sensibilité que pour ceux de contractilité, puisque, nos impressions étant purement comparatives, notre appréciation d
'est même la seule dont on ait quelquefois entrevu, quoique d'une manière très confuse et fort insuffisante, l'extension spontanée à toute économie naturelle?[13]. Les réactions ou les effets physiques, chimiques, biologiques et politiques sont, comme les réactions ou les effets
ine à la lumière de la loi universelle ce dogme favori du positivisme,-se trahirait donc comme une illusion de notre esprit. D'autre part, une extension très simple du même rapport permet facilement de réduire, dans n'importe quelle branche du savoir, d'après le célèbre pr
la philosophie abstraite, qui seules en font apercevoir le vrai caractère d'universalité?[15]. Les lois que découvre la mécanique sont les plus générales. Dans toutes les sciences, elles dominent ?les différentes lois plus spéciales relatives aux autres modes abstraits d'existence et d'activité, organiques ou inorganiques?. Cependant, ces rapports spéciaux, ?qui resteron
parenté du positivisme avec les autres courants de la pensée moderne ne se conteste plus. Longtemps, néanmoins, une telle similitude ne fut point soup?onnée. Les évolutionnistes surtout eurent le gr
sortir, le plus succinctement possible, l'esprit exact
ont des formules contingentes où s'exprime le contenu de la loi universelle; dépouillées de leur caractère casuel, elles s'appliquent à tous les phénomènes sans exception. La science le prouvera un jour, au moins pour les plus importantes parmi ces formules. Or, une loi ne signifiant jamais plus qu'un rapport, une relation constante entre tels faits et
mes? Et cela non seulement parce qu'un phénomène s'offre toujours tel qu'une somme, un ensemble, un système de relations, mais aussi en vertu du principe logique d'identité qui se manifeste dans la nature et s'impose à l'esprit sous l'aspect tant?t de la loi psychique de causalité,
oujours entrava la marche de la pensée vers l'idéal. En effet, après avoir gravi des hauteurs qui, vraisemblablement, devaient lui para?tre vertigineuses, Comte fait volte-face et descend d'un pas rapide la pente de la montagne. Il redevient le grand proph
e l'identité réelle des phénomènes. Notre esprit est tellement borné, tellement impuissant, semble vouloir dire Comte, que ?si cette transition n'existait pas, il serait impossible de concevoir l'unité de la science? qui resterait ?formée de deux éléments radicalement hétérogènes, entre lesquels aucune relation permanente ne saurait être instituée?. Mais ce ?mode intermédiaire? de l'existence univ
aphysique qui depuis des siècles s'épuise à cette fin en vaines divinations. C'est le voile compact qui couvre la nudité de l'Isis scientifique et la défend contre les velléités indiscrètes. Le philosophe, le théologien, puis le métaphysicien, apparaissent comme les éternels poursuivants de la science, subjugués par le charme toujours renaissant de son immarcescible pureté. Car l'histoire des systèmes et peut-être aussi des croyances générales témoigne de ce fait qui sans cesse se renouvelle: les hardiesses de l'esprit philosophique furent passagères, et ses victoires sur l'esprit scientifique eurent peu de durée. Aux élans audacieux des premières heures se substituaient des lassitudes profondes. Aux printemps fougueux succédaient les étés laborieux, les automnes calmes, les hivers mélancoliques et pessimistes
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ive, t. VI, 1re édition, 59e le?on, passi
d., pp.
., p. 796
., p. 797
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