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Les pilotes de l'Iroise

Chapter 6 6

Word Count: 6630    |    Released on: 30/11/2017

baraterie du Pa

irat

tous un air grave et une contenance impassible. Plus de ga?té dans leurs propos, plus d'abandon dans leurs gestes. Leurs yeux, r?dant autour du bord et sur tous les points de l'horizon qui s'étend devant eux, semblent chercher à découvrir la proie dont ils veulent se saisir. Leur conver

te chasse le corsaire qui l'amuse ainsi jusqu'à la nuit. Puis quand l'obscurité enveloppe et le batiment chasseur et le batiment chassé, celui-ci revient sur sa route, rejoint les navires du convoi, et

ner, épuisent le nombre d'hommes du corsaire. Le lendemain il faudra songer à là retraite, et

lui donne dix hommes. Il saute à bord du brick, et vogue la barque! Le corsaire l'escorte pendant quelque temps: le mauvais temps vient, et sépare le lougre du brick. Mais celui-ci, avec les premiers vents d'Ouest, laisse courir au Sud-Sud-Est, et au bout de quelque temps Palafox découvre les roches des épées de Tréguier. Tréguier, bel attérage pour des corsaires qui, garantis par les dangers que présente cette c?te, peuvent braver les croiseurs trop prudents pour s'engager dans de tels parages! Un soir enfin, la prise laisse les Sept-Iles par tribord à elle, et va s'enfoncer dans les roches qui s'étendent sur l'avant: son capitaine conna?t toute cette c?te, dont l'aspect fait dres

pousser par un vent qui grossit les lames, passe entre tous les dangers qu'il e

es, ses profusions, ses folies. Arrivent du vin, des amis qu'il n'a jamais vus, des femmes dont il ne se soucie guère! Il est corsaire, corsaire heureux, et de plus, un des mieux batis des jolis gar?ons que l'on ait vus sous une chemise de molleton rouge! Qu'avec plaisir les jeunes filles promènent leurs regards animés sur ses traits hardis et son front expressif! Il entend et parle leur langage bas-breton. Il fait mieux encore, il comprend cet autre langage plus tendre qui ne se pa

s d'argent à dépenser, que notre je

semble, en mugissant au loin, le rappeler sur son sein maternel. Jamais le bruit des vagues n'avait retenti si harmonieusement pour lui. ?Ah! dit-il, en ouvrant une fenêtre qui donne sur les flots, c'est là qu'est ma vocation, ma vie! La terre m'a trompé, elle m'a toujours repoussé. Les hommes, là, sont trop méprisables, leur existence trop fade. J'ai éprouvé déjà leur injustice, leur égo?sme. J'ai voulu go?ter de leurs plaisirs. Les femmes, qu'ils estiment et qu'ils flattent avec délicatesse, auraient peut-être consenti à jeter un regard de bienveillance sur ma figure; mais sur mon sort aucune d'elles n'aurait gémi. J'aurais pu être l'amant caché de quelques-unes: aucune

route comme un vil piéton!... Oui, sans doute, il marche, sans bagage même, mais aussi sans souci, sans regret, sans pénible prévoyance de l'avenir. Il ne lui reste plus rien; mais l'avenir se déroule riant devant lui, comme ce chemin sinueux et long, dont les blancs contours semblent se perdre capricieusement au sein des forêts qui le borde

r jusqu'aux fatigues de la journée. L'h?tesse me questionnait avec bonté sur mon age, ma vie et mes projets, et je me couchais heureux d'avoir rencontré de braves gens qu'avaient intéressés ma jeunesse, ma figure, mon na?f langage. Plus tard, j'ai voyagé moins modestement. Une voiture, louée à grands frais, m'a quelquefois transporté avec vivacité, avec éclat, d'une

ante et guerrière. Oh! c'était bien alors une ville de corsaires. Des matelots, en grosses bottes et en bonnets rouges, inondaient ses rues, remplissaient ses cafés et ses cabarets. C'était un bruit, une activité, un mouvement!

qui se consolait de la capture de son corsaire en

ick anglais, dont vous m'avez payé mes parts de pri

e. Il y a à bord du Grand-Napol

lieutenant, en considération d

occupées; mais je crois pouvoir vous promettre que v

me donnerez-

ts, selon

place. Accordez-moi quatre parts, et qu'il n'en soit plus question:

ustice, mais je ne puis vous offrir que

rai ailleur

n corsaire sera le meilleur marcheur de la Manche p

c son armateur, mais en se promettant tout bas de rétablir, à la première occasion, l'équ

. On jette d'un c?té et d'autre quelques dizaines d'hommes sur les batiments amarinés. Cavet demande à commander une des prises. Le gaillard avait prouvé qu'il était marin. On lui donne à conduire en France un petit trois-mats char

s marchands et trois passagers, que le corsaire n'avai

unes, et qui, après les premiers instants accordés à la douleur, parurent écouter nos écumeurs de mer avec moins d

apitaine, si, au lieu de chercher à crocher la terre avec ce batiment, qui était si richement chargé pour la Colombie, je lui faisais suivre sa première destination, et si j'allais m'enrichir moi-même plut?t que contribuer à augmenter assez inutilement pour moi, la f

il avait laissé prendre, dans la jo

dans le cas où nous terririons la prise que nous avons sous les pieds, recevrait p

it tout au plus à quatr

as trop, n'

as assez, c

ripler, de quadrupler, de décupler

nfant, quoi! Mais il faudrait un moyen honnête

t simple, c'est de terrir la prise en Colo

oyez-vous, pour ce qui est de ?a, nous ne nous y connaissons pas b

s conduire un navire partout. Nous avons des vivres, des femmes, et un bon batime

qui pourrait blesser leurs scrupules. Au bout de quelques minutes de discussion sur le gaillar

décidés devant, et ils ont dit q

capitaine. Nous allons mettre le cap au Ouest

ès que le capitaine avait trouvé le sang-froid nécessaire pour donner chaque jour la route à suivre. Jamais travers n'alla mieux au gré d'un équipage. C'étaient des chants et des cris continuels. Chacun des actes d'insubordination, qui se multipliaient à bord, était puni comme on le pouvait, à coups de poing, à coups de barre d'anspect; et la discipline temporaire, que ce genre de répression rétablissait tant bien que mal, permettait quelquefois au capitaine de faire exécuter les manoeuvres nécessa

ndait l'équipage, quand il était à jeun, au c

lieu où il n'y a ni pri

core, où

ure, et si vous ne vous so?lez pas de manière à ne p

mauvais tour, tu la goberas le premier, car nous ne voulons pas être trahis. Nous voulons seu

lsain d'accoster, comme disaient nos écumeurs de mer. La c?te sur laquelle courait la prise était haute; chacun la contemplait avec un peu de préoccupation: l'équipage ne

au nom de ses camarades. Il est plus que temps

s qui se trouvent à bord de notre navire. La nécessité la forcera à nous accueillir avec bienveillance. D'ailleurs des forbans s

cherches pas à no

re foi de je ne sais plus trop q

laisser voir le compas de l'habitacle, et à veiller à la manoeuvre; que nous ferions faction auprès de toi, un couteau de cuisine à la main; qu'une fois mouillés au large, nous en

une lacheté qui me compromettrait autant que vous. Mettez-moi seulement une carte de Cart

a?tres à punir.-Au surplus, dit-il à ceux qui le garrottaient, l'homme immortel qui découvrit cette terre que j'aper?ois valait mieux que moi, et il fut traité comme je le suis par des gens qui valaient mieux que vous: je n'ai pas à me plaindr

raidi par deux matelots furieux, qui veulent le pendre avant que le canot qui chasse la prise ait accosté. Les deux passagères se jettent aux genoux des plus forcenés pour obtenir la grace du malheureux capitaine. Quelques minutes se passent en menaces, en contestations, et l'embarcation aborde enfin le navire. C'est Cavet lui-même qui cr

pont où quelques minutes auparavant le sang allait ruisseler. Les Colombiens montent à bord de la prise, et ils sourient en voyant tous les mate

e! Pour prix de les avoir conduits ici et de leur avoir sauvé la vie, ils me garrottent comme un tra?tre, et quand i

dégager. C'était un bon b..... que notre petit capitaine!

vaient été des Espagnols, vous vous seriez laissé aborder, avec les paroles qu'ils vous ont dites, n'est-ce pas? e

u bon coin... Mais c'est égal: ce qui n'est pas arrivé n'est pas arrivé. P

disputait l'honneur de coller ses chaudes lèvres sur les joues du capitaine. C'était à qui le tirerait à soi pour lui tenir la main, lui toucher le pied, lui appliquer un lourd baiser. Pour lui, assez indifférent à cette ovation, il ne s'adressait à ses gens que po

rivière près de laquelle se trouvait le petit corps d'armée de Bolivar. On suivit leur conseil.

les vêtements que contenait la cale du batiment. Mais qui nous paiera tout cela? demandait l'équipage.-La république, lui répondaient ies soldats.-Mais où est votre république?-Nous ne savons pas encore où; nous cherchons à en faire une.? En attendant que la république

ur une cause dont ils ne comprenaient pas bien toute la noblesse. Mais ils se consolaient de leur mésaventure en répétant: Un voleur qui vole l'autre, le dia

ésenta à Bolivar, qui lui promit de le naturaliser colombien, en reconnaissance du service que sans le savoir il avait rendu à l'Indépendance. Il répondit qu'il était dispo

i-même,

ne prise faite sur les Anglais

fait moi-même: j'ai enlevé

au moins une

ise en me payant avec des bons-en-l'air les mar

à des matelots qui m'ont l'air

s Catons que l'on fait des actions blamables, c

ombé sur une terre ou chez un

ore la première des lois. On s'est emparé de la prise que j'avais volée; et, pour empêcher un bandit de crier à l'iniquité, on a proposé à ce bandit d'en faire un citoyen de la république

cette raison dans un homme si jeune, Bolivar regarde son int

déterminer à quitter l'Euro

ue supporter. Vous connaissez d'ailleurs cet

tiriez-vous la force d'

ir m'employer, mettez-moi à bord de ma prise avec quelques barils de poudre, une vingtaine d'hommes et trois

es préparatifs sont faits pour rendre le batiment redoutable à l'ennemi qui oserait s'approcher. Mais la nuit même de l'exécution de ce petit projet, les Espagnols attaquent à l'improviste les insurgés, qu'ils mettent en fuite. Cavet, surpris à bord de sa prise, est abandonné par les siens

és. Resté seul, et pouvant dire tout ce qu'il voulait sans qu'un témoin v?nt élever contre lui le souvenir de l'acte qu'il avait à se reprocher, notre jeune marin put fa

coupable. Quand une tentative condamnable leur réussit, quand le mensonge leur profite, comment voudriez-vous qu'ils s'arrêtassent sur la pente d'un ab?me qu'ils trouvent bordée d

lus assez de confiance pour qu'ils cherchassent à se l'attacher. Et lui, trop disposé à braver l'opinion qui pouvait s'attacher à sa personne, il employait l'argent qu'on lui avait donné, à s'enivr

tranges sybarites, ces sauvages enfants de la mer, si insouciants d'eux-mêmes, si indomptés dans les périls qui semblent les avoir endurcis? Eux bercés comme de faibles nourrissons par la main d'une femme! Eux s'endormant au bruit d'une chansonnette chantée par la bouche d'une fille!... Oui, mais qu'un cri de guerr

qu'il ne pouvait plus porter. ?C'est maintenant, pensa-t-il, que je me sens disposé à redevenir tout-à-fait homme en me livrant à la nécessité de gagner ma vie. Fait pour être, à le bien prendre, autre chose qu'un matelot, voyons si je vaux réellement ceux qui sont au-dessous de moi. Devenons matelot parmi des gens qui n'auront pour moi, ni indulgence, ni pitié, et qui me prendront pour ce que je pourrai valoir. Il y a ici des batiments anglais et américains; c'est à leur bord que je veux gagner rudement le pain amer de l'exil auquel je me suis condamné. Ils m'appelleront renégat, s'ils veulent, ces étrangers que je vais revoir; ils me traiteront en demi-forban si cela leur convient. Qu'importé, je m'élèverai à mes propres yeux, en m'abaissant jusqu'à leur être utile. Femmelettes de l'Europe qui n'avez pas voulu de moi, je vous apprendrai comme on gran

tait créé, d'aller chercher un emploi, r?dait sur les quais de Carthagène, abordant chaque cap

-vous pas par hasard

d'un vaillant gar?on; mais j'ai to

On m'a proposé trois bons matelots à huit gourdes, pour

rix pour un homme comme moi. A douze go

mon dernier mot. Décide-toi rondemen

rdes, et

e plus que ce

st impo

gar?on, va che

ose l'obligation de multiplier mes efforts et de doubler mon courage: tant mieux. Je grandirai en force et en détermination, par cela seul que l'on exigera plus de moi que de tout autre. J'aurai de la misère, mais suis-je né sur un lit de plume? Je ne le crois pas; et d'ailleurs ai-je été élevé dans la mollesse? Oh! pour cela,

nt les mains dans du goudron, et cachant sa noble figure sous un large chapeau de paille. Il allait naviguer comme matelot à onze gourdes par mois, et un coup d'eau-de-

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