Nouveaux souvenirs entomologiques - Livre II
vant la longueur; pour abdomen, une sorte de cornue de chimiste, qui se ballonne en cucurbite et se rattache au thorax par un long col, d'ab
ep., mesure près d'un pouce de longueur; l'autre, Eumenes pomiformi
quent le métier des armes, peu favorable aux arts; de l'aiguillon, ils piquent une proie; ils font butin, ils rapinent. Ce sont des hyménoptères ravisseurs, approvisionnant leurs larves de chenilles. L'intérêt doit être vif de comparer leurs m?urs av
érite dans le travail du domicile. Qu'est la demeure, en effet? Un couloir sous terre, avec une cellule au bout; une galerie, une excavation, un antre informe. C'est ?uvre de mineur, de terrassier, parfois vigoureux, jamais artiste. Avec eux, le pic ébranle, la pince détache, le rateau extrait et jamais
et chauffés par les ardeurs du soleil jusqu'à la température d'une salle d'étuve, et peut-être, les recherches ne se lassant pas, arriverez-vous à trouver l'édifice de l'Eumène d'Amédée. L'insecte est rare, il vit isolé; sa rencontre est un événement sur lequel il ne faut pas trop compter. C'est une espèce a
isolée, sur le bois à la face intérieure des contrevents à demi fermés; ou bien il adopte une base aérienne, menu rameau d'arbuste, brin desséché d'une plan
un goulot fort gracieusement évasé. Cela rappelle la hutte ronde de l'Esquimau ou bien de l'antique Ga?l, avec sa cheminée centrale. Deux centimètres et demi plus ou moins en mesurent le diamètre; et deux centimètres, la hauteur. Si l'appui est
omes nous ont montré pareille exploitation des chemins battus et du macadam tassé par le rouleau du cantonnier. à tous ces batisseurs en plein air, à ces constructeurs de monuments exposés aux intempéries, il faut une poudre des plus arides, sinon la matière, déjà humectée d'eau, ne s'imbiberait pas convenablement du liquide qui doit lui donner cohésion, et l'édifice serait à bref délai ruiné par les pluies. Ils ont le discernement du platrier, qui refuse le platre éventé par l'humidité. Nous verrons plus tard les constructeurs sou
tes déterminées par des cassures au hasard; il y en a d'arrondis, de polis par le frottement sous les eaux. Les graviers préférés, lorsque le voisinage du nid le permet, sont de petits noyaux de quartz, lisses et translucides
sans pénétrer jusqu'à l'intérieur, où la paroi doit rester unie pour la commode installation de la larve. Un peu de crépi adoucit au besoin les gibbosités intérieures. Avec le travail des moellons, solidement scellés, alterne le travail au mortier pur, dont chaque assise nouvelle re?oit son revêtement de petits caillo
vec un tampon de ciment; et dans ce tampon est enchassé un petit caillou, un seul, pas plus: le rite est sacramentel. Cet ouvrage d'architecture rustique n'a rien à craindre des intempéries; il ne cède pas à la pression des doigts, il résiste au cout
er la même cloison pour deux chambres contigu?s. L'élégante régularité du début dispara?t, et le tout forme un groupe où le premier regard ne voit qu'une motte de boue sèche, semée de petits cailloux. Examin
lules se juxtaposant, la construction totale dégénère en un bloc où semble n'avoir présidé aucune règle architecturale. De plus, l'Abeille ma?onne couvre l'amas de cellules d'une épaisse couche de ciment, sous laquelle dispara?t l'édifice en rocaille du début. L'Eumène
hs ne pourrait-il se complaire dans son ?uvre, la considérer avec quelque amour et ressentir satisfaction de ce témoignage de son savoir-faire? N'y aurait-il pas une esthétique pour l'insecte? Il me semble du moins entrevoir chez l'Eumène une pro
ée et de sortie; il y gagnerait en abrégeant le travail. C'est au contraire une embouchure d'amphore à courbure élégante, digne du tour d'un potier. Un ciment de choix,
. C'est poli, translucide; cela reluit un peu et flatte le regard. Pourquoi ces petits galets de préférence a
u soleil. Une de nos hélices de moindre taille, l'Hélice striée, fréquente sur les pentes arides, est l'espèce que choisit habituellement l'Eumèn
pose sur le seuil tout ce qu'il peut trouver de luisant, de poli, de vivement coloré. Chaque devant de porte est un cabinet de curiosités, où le collectionneur amasse de petits cailloux lisses, coquilles variées, escargots vides, plumes de perr
utilité pour l'oiseau, le mobile qui les fait amasser ne peut être qu'une satisfaction d'amateur. Notre vulgaire Pie a d
s à la construction de son nid, en même temps forteresse et musée. S'il trouve des noyaux de quartz translucide, il dédaigne le reste: l'édifice en sera plus beau. S'il rencontre une petite coquille blanche, il se
lot central, évasé en embouchure d'urne. Mais quand l'appui se réduit à un point, sur un rameau d'arbuste par exemple, le nid devient une capsule sphérique, surmontée toujours d'un goulot, bien entendu. C'est alors, en miniature, un spécimen de poterie exotique, un alcarazas pansu. Son épaisse
lieux. Le service est copieux, mais sans variété. Il se compose de chenilles de minime taille; j'entends par là des larves de petits papillons. La structure l'affirme, car on constate dans la proie adoptée par l'un et l'autre hyménoptère l'habituelle organisation des chenilles. Le corps est composé de douze
ge que le segment antérieur, d'un noir mat, également hérissée de cils. Longueur de 16 à 18 millimètres, largeur 3 millimètres environ. Un quart de siècle et plus s'est écoulé depuis que je tra?ais ce croquis
ne chenille du groupe des arpenteuses, à trois paires seulement de fausses pattes, placées sous les 8e, 9eet 12eanneaux. Le corps est un peu atténué aux deux bouts, étranglé à la jo
z nettement étranglé à la jonction des anneaux. Tête plus étroite que le reste du corps, maculée de brun. Des aréoles pales, ocellées, sont réparties en deux rangées transversales sur les segments m
n jaune pale, avec cinq bandes longitudinales d'un rouge de brique et quelques cils
ment de même taille. Pourquoi ce service inégal, qui donne double part à une larve et simple part à une autre? Les convives ont même appétit; ce que réclame un nourrisson, un second doit le réclamer, à moins qu'il n'y ait ici menu différent d'après le sexe. à l'état parfait, les males sont moindres que les femelles,
: la mère sait par avance le sexe de l'?uf qu'elle va pondre, et cette prévision lui permet de garnir le garde-manger suivant la mesure de l'appétit de la future larve. Quel singulier monde, si différent du n?tre! Nous invoquions un sens particulier pour expliquer la chasse de l'Ammoph
enseignements sur l'intégral menu de cet hyménoptère, que j'ai un peu négligé pour étudier de préférence son congénère, le conducteur de coupoles en rocaille. Comme les deux sexes diffèrent de grosseur, à un moindre degré cependant
ile. J'avais la main exercée à ce métier de père nourricier; la fréquentation des Bembex, des Ammophiles, des Sphex et tant d'autres avait fait de moi un éducateur passable. Je n'étais pas novice dans l'art de diviser une vieille bo?te à plumes en loges où je déposais un lit de sable, et sur ce lit la l
espérances; toutes mes tentatives échouaient; la larve
je le retirais de l'obscurité de sa cellule; l'air du dehors pouvait avoir tari sa moiteur. à toutes ces causes probables d'insuccès, je remédiais de mon mieux. Je procédais à l'effraction du logis avec toute la prudence possible, je projetais mon ombre sur le nid pour é
t toujours croire à quelque meurtrissure du ver sous les décombres. Quant à transporter chez soi le nid intact sur son support, pour procéder à son ouverture avec plus de soin que n'en comporte une opération improvisée à la campagne, il ne faut pas y songer; ce n
and on la chatouille avec la pointe d'une aiguille. En quel point est déposé l'?uf parmi cet amas grouillant, où trente mandibules peuvent trouer, où cent vingt paires de pattes peuvent déchirer? Lorsque l'approvisionnement consiste en une pièce unique, ces périls n'existent pas, et l'?uf est déposé sur la victime, non au hasard, mais en un point judicieusement choisi. C'est ainsi que l'Ammophile hérissée fixe le sien, par une extrémité, en travers du ver gris, sur le flanc du premier anneau muni de fausses pattes. L'?uf
e; elles doivent se contorsionner sous la morsure de la larve. Si l'?uf est pondu sur l'une d'elles, cette première pièce sera consommée sans péril, je l'admets, à la condition d'un choix prudent pour le point d'attaque; mais il r
des chenilles. Cet ?uf, menu cylindre, hyalin ainsi que du cristal, est d'une
traire quelques pièces à demi transformées en chrysalides. La transformation, c'est évident, s'était faite dans la cellule même, et par conséquent après l'opération que l'hyménoptère leur avait pratiquée. En quoi consiste cette opération? Je ne sais au juste, n'ayant pu voir le chasseur à l'?uvre. L'aiguillon, bien certainement, éta
lu voir, et j'ai vu. Voici la méthode. Avec la pointe d'un couteau et des pinces, je pratique une ouverture latérale, une fenêtre, sous la coupole de l'Eumène d'Amédée et de l'Eumène pomiforme. Une minutieuse circonspection
oyen de sauvegarde qui protège l'?uf et plus tard le vermisseau dans les conditions périlleuses que je viens d'exp
celui d'une toile d'araignée. Au moindre souffle, le délicat cylindre tremblote, oscille; il me rappelle le fameux p
n bas, il fouille le ventre flasque de l'une des chenilles. Avec un fétu de paille, je touche un peu le gibier encore intact. Les chenilles s'agitent. Aussit?t le ver se retire de la mêlée. Et comment! Merveille s'ajoutant à d'autres merveilles: ce que je prenais pour un cordon plat, pour un ruban à l'extrémité inférieure de la suspensoire, est une gaine, un fourreau, une sorte de couloir d'ascension dans lequel le ver rampe à reculons et
es par le je?ne, exténuées par une torpeur prolongée, sont de plus en plus inhabiles à la défense. Aux périls du tendre nouveau-né succède la sécurité du robuste a
'?uf, arrive au gibier, l'entame prudemment. S'il y a péril, il remonte à la vo?te en reculant dans le fourreau. Maintenant s'explique l'insuccès de mes premières tentatives. Ignorant le fil de sauvetage, si menu, si facile à rompre, je recueillais tant?t l'?uf, tant?t la jeune larve, alors que mon effraction par le haut les avait fait choir