Nouveaux souvenirs entomologiques - Livre II
?uf délicat et puis le vermisseau fixé en l'un de ses points; il faut en outre que cette proie inerte soit néanmoins vivante, car la
éalise au moyen de la paralysie, qui anéantit les mouvements et laisse intacte la vitalité organique. Avec une habileté qu'envieraient nos plus renommés vivisecteurs, l'insecte lèse de son dard empoisonné les centres nerveux, foyers de l'incita
ns leur action, occupent un à un les divers anneaux de l'animal. Cette chenille, très vigoureuse pièce, ne peut être emmagasinée dans la cellu
s d'innervation. Il faut alors que tous les anneaux soient opérés, l'un après l'autre, du premier au dernier, du moins les plus importants. Ce q
torpeur qui abolisse jusqu'aux velléités de défense. L'Ammophile y parvient en machonnant la tête. Elle se garde bien d'y plonger le stylet: blesser à mort les ganglions cervicaux, ce serait tuer du coup la chenille, maladresse qu'il faut absolument éviter. Elle comprime seulement le cerveau entre ses mandibules, à coups mesurés; et chaque fois elle s'arrête, elle s'informe
deux se ressemblent pour la multiplicité des coups d'aiguillon, distribués avec méthode, d'avant en arrière, à la face ventrale. Le nombre de piq?res est-il bien le même dans les deux cas? Actuellement il est juste de neuf. Pour la victime que je vis opérer sur le plateau des Angles, il me parut que le dard mult
ière, un fait aussi remarquable ne m'aurait pas échappé; il ne s'est donc pas produit. Alors la méthode de la compression cérébrale est une ressource que l'hy
vu assez souvent à l'?uvre après m'avoir co?té tant de peine jadis, n'a pratiqué qu'une seule fois cette opération, sous mes yeux, à la nuque de son éphippigère. Réduite à ses éléments invariables, absolument nécessaires, l
liers d'une douzaine d'années, on nous expliquait les infortunes de Mélibée, versant ses chagrins dans le sein de Tityre, qui lui offre ses chataignes, son fromage et sa couche de fougère fra?che;
que dans
appelle et, cer
nder raison d
si propres de costume, si corrects de toilette. Je connaissais la cuirasse bronzée du Carabe, le justaucorps en cuir de Russie du Cerf-volant; je savais que les moindres d'entre vous ont des reflets d'ébène, des éclats de métaux précieux; aussi la
lle encore après avoir fait peau neuve; je m'informais de l'époque exacte de l'arrivée des Hannetons; j'étais à la recherche de la première fleur de Coucou épanouie. L'animal et la plante, poème prodigieux dont un vague écho s'éveillait en ma jeune cervelle, faisaient très heureuse diversion à
nées, la vue d'une blessure saignante m'impressionnait au point de me faire tomber sans connaissance, ce qui plus d'une fois a failli me co?ter la vie. Comme
n'est pas l'étable; la terreur lui rougit l'?il; il résiste, il veut fuir. Mais un anneau est là, sur le parquet, solidement fixé à une dalle. L'homme y passe la corde et tire à lui. Le b?uf baisse le front; du mufle, il touche à terre. Tandis qu'un aide le maintient par la corde dans cette position, le boucher prend un couteau à
noix et peler mes chataignes, comment avec une lame de rien, un b?uf pouvait être tué, et si soudainement. Pas de blessure béante,
yeux quelques bribes d'anatomie, que j'eus le secret de l'abattoir. L'homme avait tranché la moelle épinière à sa sortie du crane, il avait sectionné ce que les p
toirs Saladeiros de l'Amérique du Sud, vastes établissements de tuerie et de manipulation de chai
l incliné, en briques, en planches ou en béton, est toujours très glissant. Un ouvrier spécial, placé sur une plate-forme extérieure qui longe le mur de la petite margueira, saisit au lasso, par la tête ou plus souvent par les cornes, une des bêtes rassemblées. La corde du lasso, longu
vriers spéciaux le saignent et le dépouillent. Mais comme la blessure faite à la moelle cervicale est assez variable de siège et d'étendue, il arrive souvent que ces malheureuses bêtes ont encore les mouvements du c?ur et de la respiration; et alors elles réagissent sous le c
analogue, avec cette différence que sa chirurgie est beaucoup plus compliquée, beaucoup plus difficile, à cause de l'organisation de la victime. L'avantage lui reste encore si l'on considère la dél
er dans l'atelier d'égorgement. Le desnucador et le boucher ont appris leur art, enseigné par la tradition et l'exemple; ils ont eu des ma?tres, et ceux-ci ont été élevés à l'école d'autres ma?tres, remontant par une cha?ne de traditions jusqu'au premier qui, servi sans doute par un événement de chasse, reconnut les redoutables effets d'une blessure faite à la nuque Qui nous dira si quelque pointe de silex, plongeant par hasard dans la moelle cervicale du Renne ou du Mammouth, n'a pas éveillé l
tout rapport cesse avec la descendance; l'insecte parfait de l'année présente périt, alors que l'insecte de l'année prochaine, encore à l'état de larve, sommeille en terre dans son berceau de soin Donc rien absolument de transmis par l'éducation de l'exemple. L'Ammophile na?t desnucador accompli comme nous naissons suceurs du sein maternel. Le nourrisso
cellules, un peu de protoplasme et un schéma pour illustration, et ils vous donneront raison de tout. Le monde organique, le monde intellectuel et moral, tout dérive de la cellule originelle, évoluant par ses propres énergies. Ce n'est pas plus difficile que cela. L'instinct, suscité par un acte fortuit qui s'est trouvé favorable à l'animal, est une habitu
délivrée d'une lutte non sans péril, que pour sa larve, approvisionnée d'un gibier frais, plein de vie et pourtant inoffensif, aurait doué sa race, par hérédité, d'une propension à répéter l'avantageuse tactique. Le don maternel n'avait pas également favorisé tous les descendants; il y avait des maladroits dans l'art naissant du stylet, il y avait de
n'y avait pas de raison pour un choix. Les coups de dard devaient s'adresser à la face supérieure de la proie saisie, à la face inférieure, aux flancs, à l'avant, à l'arrière indistinctement, d'après les chances d'une
possibles? Lorsque la difficulté devient par trop pressante, vous prenez refuge derrière le nuage des siècles, vous reculez dans les ténèbres du passé aussi loin que la fantaisie puisse conduire, vous invoquez le temps, le facteur dont nous disposons si peu et par cela même convient si bien à dissimuler nos chimères. Ici donnez-vous carrière et prodiguez les siècles. Brouillons dans une urne des centaines de signes de valeur différente, et tirons en neuf au hasard. Quand obtiendrons-nous de
degrés d'habileté. La sélection a fait un triage, éliminant les moins experts, conservant les mieux doués; et par le cumul des aptitud
en vigueur; possibilité pour le vermisseau nouvellement éclos de ronger en paix, dans l'étroite cellule, une proie vivante et relativement énorme. L'abolition du mouvement dans la victime est le seul moyen de les réaliser, et cette abolition, pour être totale, exige des coups de dard multiples, un dans chaque centre d'excitation motrice. Si la paralysie et la torpeur ne sont pas suffisantes, le ver gris bravera les efforts du cha
bête par la peau de la nuque, la poignarda en dessous en face de chacun des centres nerveux; et si le monstre faisait mine de résister encore, elle lui macha le cerveau. Cela dut se passer ainsi, car, répétons-le, un meurtrier
ie d'aujourd'hui. Avec un débile gibier, quelques coups d'aiguillon suffisaient, un seul peut-être. Peu à peu, la volumineuse proie a été préférée, comme réduisant les expéditions de chasse. à mesure que les générations succe
des lois somptuaires qu'il ne transgresse pas. Celui qui, pour nourriture du jeune age, re?ut des Charan?ons, met dans la cellule de sa larve des Charan?ons et rien autre chose; celui qui fut approvisionné de Buprestes, persiste dans le menu adopté et sert à sa larve des Buprestes. Pour un Sphex, il faut des Grillons; pou
ellule, ou bien grosse et unique, la proie consisterait toujours en chenilles. Jusque-là tout est bien. Mais il reste l'unité rempla?ant la multiplicité, et je ne connais pas encore un seul cas de pareil changement dans les usages de l'hyménoptère. Qui garnit le terrier d'une pièce unique ne s'avise jamais d'en empiler plusieurs de taille
a blessure, l'animal en deviendrait plus dangereux. Le dard doit atteindre un centre nerveux, probablement dans la région moyenne du chapelet de ganglions. C'est ainsi, du moins, que me paraissent agir les Ammophiles d'aujourd'hui, adonnées au rapt de chenilles fluettes. Quelle chance a l'opérateur d'atteindre c
assez? C'est tout au plus la moitié de ce qui est rigoureusement nécessaire. Un autre ?uf est indispensable pour compléter le couple futur et donner descendance. Il faut donc qu
t au sérieux, il faut néanmoins admettre que cet acte fortuit, indifférent pour l'animal, a laissé trace profonde et fait telle impression que désormais la savante man?uvre qui paralyse en lésant les centres nerveux est transmissible par hérédité. Les successeurs de l'Ammophile, par un privilège prodigieux, hériteront de ce que la mère n'avait pas. Ils sauront par instinct le point ou les points où doit se porter l'aiguillon; car s'ils en étaient encore au noviciat, s'ils avaient à courir, eux et leurs su
t du desnucador, par cela seul qu'il est le fils de son père, sans l'intervention de l'exemple et de la parole, conna?t à fond l'art d'abattre les b?ufs. Le père ne travaille pas de sa lame un petit nombre de fois, par hasard; il opère tous les jours, à nombreuses reprises, il pr
abitude acquise, que l'hérédité transmet en l'améliorant, expliquez-nous au moins comment l'homme, le plus haut degré d'évolution de votre plasma primitif, est privé de semblable privilège. Un insecte de rien transmet à son fils son savoir-faire, et l'homme ne le peut. Quel avantage incommensurable pour l'humanité si nous étions moins exposés
observateur, aux prises avec la réalité des choses, ne trouve sérieuse explication à rien de ce qu'il voit. Dans mon entourage, je m'aper?ois que les plus affirmatifs dans ces questions ardues sont ceux qui ont