Nouveaux souvenirs entomologiques - Livre II
tour est-elle digne de confiance? Je l'ai cru d'abord, tant elle s'accordait avec l'idée émise par l'illustre ma?tre, idée si pleine d'espérances. Maintenant, ma foi s'ébra
; ils viennent d'observateurs improvisés, sans critique, portés à l'exagération. Il n'est pas donné au premier venu de parler correctement de la bête. Lorsque quelqu'un qui n'est pas du métier me dit de l'animal: c'est noir, je commence par m'informer si par hasard ce ne serait pas blanc; et bien des fois le fait se trouve dans la proposition renversée. On me célèbre le chat c
ié de sa misère. Du pain trempé dans du lait lui fut présenté au bout d'un roseau. Il accepta. Les bouchées se succédèrent si bien que, repu, il partit malgré tous les ?Minet! Minet!? de ses compatissants amis. La f
le sort du chat. Ils firent tant que la sauvage bête resta. Bient?t ce fut un superbe matou. Sa grosse tête ronde, ses jambes musculeuses, son pelage roux avec taches plus foncées, rappelaient un petit jaguar. On le nomma Jaunet à cause de sa co
t, dans la mesure du possible à cette époque, la grande question qui s'agite aujourd'hui. Bien volontiers je prêtai mon humble concours à cette ?uvre de lumière. Je fus chargé de l'enseignement des sciences physiques et naturelles. J'avais la foi e
re, la foudre; par quel artifice la pensée se transmet à travers les continents et les mers au moyen d'un fil de métal; pourquoi le foyer br?le et pourquoi nous respir
abomination de la désolation dans ces nouveautés de l'enseignement. Je n'avais pas avec elles d'engagement écrit, propre à me protéger. L'huissier parut avec du papier timbré. Sa prose me disait que j'avais à déménager d
es si souvent caressées. Les jeunes et les chattes voyageront sans encombre: cela se met dans un panier, cela se tient tranquille en route; mais pour les vieux matous, la difficulté n'est pas petite. J'e
eille close. à peine étions-nous à table pour le repas du soir, causant de l'heureuse chance échue à notre matou, que nous vo
Le lendemain je
chose aisée: il fallait traverser la ville dans une grande partie de sa largeur, il fallait parcourir un long dédale de rues populeuses, au milieu de mille périls, parmi lesquels les gamins d'abord et puis les chiens; il fallait enfin, obstacle peut-être encore plus sérieux, franchir un cours d'eau, la Sorgue, qui passe à l'intérieur d'Avignon. Des ponts se présentaient, nombreux même, mais l'animal, tirant au plus court, ne les
u poil hérissé, aux yeux injectés de sang, aux lèvres blanchies de bave, griffant et soufflant. Je le crus enragé, et quelque temps le surveillai de près. Je me trompais: c'était l'effarement de l'animal dépaysé. Avait-il eu de graves affaires avec le voiturier au moment d'être saisi? avait-il souffert en voyage? L'histoire là-dessus reste muette. Ce que je sais bien, c'est que l'animal semblait perverti: plus de ronrons amicaux, plus de frictions contre nos jambes; mais un reg
rai. Un nouveau déménagement est résolu pour trouver à la fin des fins la tranquillité nécessaire
seul occupe le sien, sinon la paix serait compromise. Le voyage se fait en voiture, en compagnie de ma famille. Rien de saillant jusqu'à l'arrivée. Extraites de leurs paniers, les chattes visitent le nouveau domicile, elles explorent une à une les pièces; de leur nez rose, elles reconnaissent
pprendre qu'il n'est pas seul dans la maison; on a pour lui mille petits soins dans l'espoir de lui faire oublier Orange. Il para?t l'oublier en effet: le voilà doux sous la main qui le flatte, il accourt à l'appel, il ronronne, il fait le beau. C'est bien: une semaine de réclusion et de doux traitements o
Comme il nous a trompés! Il est parti, il est à Orange. Autour de moi, personne n'ose croire à cet auda
fourrure avait retenu la poussière rouge des champs traversés. La distance en ligne droite de Sérignan à Orange est de sept kilomètres. Deux ponts se trouvent sur l'Aygues, l'un en amont, l'autre en aval de cette ligne droite, à une distance assez grande. Le chat n'a pris ni l'un ni l'autre: son instinct lui
n malheureux sort. Un voisin de mon ancienne demeure, en pleine campagne, m'a raconté l'avoir vu un jour se dérober derrière une haie avec un lapin aux dents. N'ayant plus de patée, lui, habitué à toutes les douceurs
s plus précises sont venues m'en démontrer l'inutilité. Le premier qui me fit conna?tre la méthode du sac tournant parlait d'après le récit d'un autre, qui répétait le récit d'un troisième, récit fait sur le témoignage d'un quatrième, etc. Nul n'avait pratiqué, nul n'avait vu. C'est une tradition dans les campagnes. Tous préconisent le moyen comme infaillible sans l'avoir, pour la plupart, essayé.
aux jeunes, non émancipés encore. Avec ces néophytes, un peu de lait suffit pour chasser les chagrins de l'exil. Ils ne reviennent pas au logis, qu'ils aient tourné ou non dans un sac. Par surcro?t de précaution, on se sera
iencieuse, l'animal revenait toujours. J'ai en mémoire surtout un ravageur des poissons rouges d'un bassin, qui, dépaysé de Sérignan à Piolenc suivant la méthode sacramentelle, revint à ses poissons; qui, transporté dans la montagne et abandonné au fond des bois, revint encore. Le sac et la rotation restant sans effet, il fallut abattre le mécréant. J'ai recensé un nombre