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Nouveaux souvenirs entomologiques - Livre II

Nouveaux souvenirs entomologiques - Livre II

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Chapter 1 L'HARMAS

Word Count: 3499    |    Released on: 06/12/2017

, mais enclos et soustrait aux inconvénients de la voie publique; un coin de terre

age l'expérimentation; là, sans expéditions lointaines qui dévorent le temps, sans courses pénibles qui énervent l'attention, je pourrais combiner mes plans d'attaque, dresser mes

de le dire. Il est venu, et avec lui, condition plus grave, peut-être un peu de loisir. Je dis peut-être, car je tra?ne toujours à la jambe quelques anneaux de la cha?ne de for?at. Le v?u s'est réalisé. C'est un peu tard, ? mes beaux insectes! je crains bien que la pêche ne me soit présentée alors que je commence à n'avoir plus de dents pour la manger. Oui,

e à chaux et à sable; c'est mon amour pour la vérité scientifique. Est-ce assez, ? mes industri

, dites-leur que ce n'était pas oubli de ma part, lassitude, abandon; je pensais à vous; j'étais persuadé que l'antre du Cerceris avait encore de beaux secrets à nous apprendre, que la chasse du Sphex

être obscur. Venez ici, tous tant que vous êtes, vous les porte-aiguillon et vous les cuirassés d'élytres, prenez ma défense et témoignez en ma faveur. Dites en quelle intimité je vis avec vous, avec quelle patience je vous observe, avec quel scrupule j'enregi

tifs la cellule et le protoplasme, j'étudie l'instinct dans ses manifestations les plus élevées; vous scrutez la mort, je scrute la vie. Et pourquoi ne compléterais-je pas ma pensée: les sangliers ont troublé l'eau claire des fontaines; l'histoire naturelle, cette magnifique étude du jeune age, à force de perfectionnements cellulaires, est devenue chose odieuse, rebutante. Or, si j'écris pour les savants,

d par hasard il a plu et qu'il y pousse un peu d'herbe. Mon harmas toutefois, à cause de son peu de terre rouge noyée dans une masse inépuisable de cailloux, a re?u un commencement de culture: autrefois, dit-on, il y avait là des vignes. Et, en effet, des fouilles, pour la plantation de quelques arbres, déterrent ?à et là des restes de la précieuse souche, à demi carbonisés par le temps. La fourche à trois dents, le seul instrument de culture qui puisse pénétr

la force à des clous. Il est dominé par l'onoporde d'Illyrie, dont la tige, isolée et droite, s'élève de un à deux mètres et se termine par de gros pompons roses. Son armure ne le cède guère à celle du scolyme. N'oublions pas la tribu des chardons. Et d'abord le cirse féroce, si bien armé que le collecteur de plantes ne sait pas où le saisir; puis le cirse lancéolé, d'ample feuillage, terminant ses nervures par des pointes de lance; enfin le chardon noircissant, qui se rassemble en une rosette hérissée d'aiguilles. Dans les intervalles rampent à terre, en longues cordelettes armées de crocs, les pousses de la ronce à fruits bleuatres. Pour visiter l'épineux fourré lorsque l'Hyménoptère y butine, il faut des

s attire tous à la ronde. Jamais, en mes chasses entomologiques, je n'avais vu réunie en un seul point pareille population; tous les corps de métier s'y donnent rendez-vous. Il y a là des chasseurs en tout genre de gibier, des batisseurs en pisé, des ourdisseurs en cotonnades, d

e sont des Mégachiles, portant sous le ventre la brosse de récolte, noire, blanche, ou rouge de feu. Elles quitteront les chardons pour visiter les arbustes du voisinage et y découper sur les feuilles des pièces ovales, qui seront assemblées en récipient propre à contenir la récolte.-Et ceux-ci, habillés de v

les Eucères, dont les males sont hautement encornés; les Dasypodes, qui possèdent aux pattes postérieures, pour organes de récolte, un volumineux pinceau de poils; les Andrènes, si variées d'espèces; les Halictes, au ventre fluet. J'en passe et en foule. Si je voulais le poursuivre, ce dénombrement des h?tes de mes chardons passerait à peu près en revue toute la gent mellifère. Un savant entomologiste de Bordeaux, M. le profes

emière année. Les Chalicodomes avaient choisi les interstices des pierres comme dortoir pour y passer la nuit, en groupes serrés. Le robuste Lézard ocellé, qui, traqué de trop près, court sus, gueule béante, tant à l'homme qu'au chien, s'y était choisi un antre pour guetter le scarabée passant; le Motteux Oreillard, costumé en dominicain, ro

phex languedocien y tra?nait par les antennes son éphippigère; un Stize y mettait en cave ses conserves de Cicadelles. à mon grand regret, les ma?on

errier n'est pas rare dans l'harmas. Ce terrier est un puits vertical, avec margelle de fétus de gramen entrelacés de soie. Au fond du repaire on voit reluire, comme de petits diamants, les yeux de la robuste arané?de, objet d'effroi pour la plupart. Quel gibier et quelle chasse périlleuse pour le Pompile! Voici maintenant, par une chaude après-midi d'été, la Fourmi amazone, qui sort des

t accourue y gémir, y miauler. Devant la maison est un vaste bassin alimenté par l'aqueduc qui fournit l'eau aux fontaines du village. Là, d'un kilomètre à la ronde, se rendent les Batraciens en la saison d'amour. Le Crapaud des joncs, parfois large comme une assiette, étroitement galonné de jaune sur le dos, s'y donne rendez-vous pour y prendre son bain; quand arrive le crépuscule du soir, on voit sautiller sur les bords le Crapaud accoucheur, le male, portant appendue, à ses pattes postérieures, une grappe d'?ufs gros comme des grains de poivre; il vient de l

visiter à quelques kilomètres; chaque fois c'était une expédition sous l'accablant soleil du mois d'ao?t. Aujourd'hui je le retrouve devant ma porte, nous sommes d'intimes voisins. L'embrasure des fenêtres closes fournit au Pélopée un appartement à température douce. Contre la paroi en pierres de taille est fixé le nid, ma?onné avec de la terre. Pour rentrer chez lui, le chasseur d'araignées profite d'un

s de connaissance plus récente, tous sont là, chassant, butinant, construisant dans une étroite proximité. D'ailleurs, s'il faut varier les lieux d'observation, à quelques centaines de pas est la montagne, avec ses maquis d'arbousiers, de cistes et de bruyère

ravageant nos récoltes. à quand donc un laboratoire d'entomologie où s'étudierait, non l'insecte mort, macéré dans le trois-six, mais l'insecte vivant; un laboratoire ayant pour objet l'instinct, les m?urs, la manière de vivre, les travaux, les luttes, la propagation de ce petit monde, avec lequel l'agriculture et la philosophie doivent très sérieusement compter. Savoir à fond l'histoire du ravageur de nos vignes serait peut-être plus important que de savoir comment se termine tel filet nerveux d'un Cirrhipède; établir expérimentalement la démarcation entre l'intelligence et l'instinct, démontrer, en c

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