Au Maroc
e ma première visite à notre campement de route, qui se prépare là-ba
de charge, entravés par des cordes, paissent une herbe rase, très odorante; on dirait une tribu quelconque, un douar; l'ensemble exha
egarde longuement ces personnages et ces choses, avec lesquels il va falloir se f
scule, accentuent-comme il arrive toujours-l'impressi
montagne; ses blancheurs, en s'obscurcissant, tournent au bleuatre glacé; au delà s'étend la mer d'un bleu sombre;-au delà encore, en silhouette d'un gris d'ardoise, se dessine l'Espagne, l'Europe, une proche voisine
cées, pour venir jusqu'ici où finit la vieille Afrique; jusqu'ici, en face de la pointe d'Europe, au seuil de notre civilisation moderne. Des bruits de voix humaines très rauques et des grognements de bêtes s'élèvent de ces masses confuses qui couvrent le sol de la place. Devant un petit feu, qui flambe jaune, au milieu d'un cercle de gens accroupis, un sorcier nègre chante doucement et bat du tambour. L'air de la nuit, de plus en plus frais, promène des exhalaisons fauves. Le ciel s'étoile partout,
temps anciens, l'hymne des passés morts... Et j'ai un instant de plaisir étrange à songer que je ne suis encore ici qu'au seuil, qu'à l'entrée profanée par tout le monde, de cet empire du Mo