Voyage musical en Allemagne et en Italie, I
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e comparables aux siens. La musique y est dans l'air, on la respire, elle vous pénètre. On la trouve au théatre, à l'église, au concert, dans la rue, dans les jardins publics, partout; grande et fière toujours
ents, je dirai même les soubresauts progressifs de l'art nouveau, sans négliger la conservation des chefs-d'?uvre de l'Ecole ancienne. Il a une mémoire prodigieuse, embarrassante même pour ses bibliothécaires et ses ma?tres de chapelle quand il leur demande à l'improviste l'exécution de certains fragments des vieux ma?tres que personne ne conna?t plus. Ri
nd monde ne croient point déroger en chantant un oratorio de Bach à c?té de Mantins, de Bo?ticher ou de Mademoiselle Hahnel. La plupart des chanteurs de l'Académie de Berlin sont musiciens, et presque tous ont des voix fra?ches et sonores; les soprani et les basses surtout m'ont paru exc
des cours de chimie; un espace de trois à quatre pieds seulement séparait les deux ch?urs. Les deux orchestres, peu nombreux, accompagnaient les voix du haut des derniers gradins, derrière les ch?urs, et se trouvaient en conséquence assez éloignés du ma?tre de chapelle, placé en bas sur le devant et à c?té du piano. Ce n'est pas piano, c'est clavecin qu'il faudraient dire; car il a presque le son des miséra
et sert probablement à maintenir au diapason les premiers rangs du ch?ur qui sont censés ne pas bien entendre dans les tutti l'orchestre trop éloigné d'eux. En tout cas c'est l'habitude. Le clapottement continuel des accords plaq
omme celle de Bach, où les deux ch?urs dialoguant fréquemment, sont en outre coupés à chaque instant par des solos récitants, il s'ensuit qu'il y a toujours quelque groupe qui se lève ou quelque autre qui s'assied, et à la longue cette succession de mouvements de bas en haut et de haut en bas finit par être assez ridicule; elle ?te d'ailleurs à certaine
nce de ce grand coup de vent harmonique! Il faut reconna?tre cependant qu'on se blase sur cette belle sonorité beaucoup plus vite que sur celle de l'orchestre, les timbres des voix étant mo
a exécuté au Conservatoire, il y a trois ans, peut être considéré comme le type du style et de la manière de l'auteur dans cet ouvrage. Les Allemands professent une admiration sans bornes pour ses r
t; pas un mouvement dans l'auditoire, pas un murmure d'approbation ni de blame, pas un applaudissement; on est au prêche, on entend chanter l'évangile, on assiste en silence non pas au concert, mais au service divin. Et c'est vraiment ainsi que c
re l'?uvre de prédilection du ma?tre de chapelle du grand Frédéric! Voyez mon malheur! je tombe malade précisément ce jour-là; le médecin (un grand amateur de musique pourtant, le savant et aimable docteur Gaspard) me défend de quitter ma chambre; vainement on m'engage encore à venir admirer un célèbre organiste: le docteur est inflexible; et ce n'est qu'après la semaine sainte, quand il n'y a plus ni oratorio, ni fugues, ni chorals à entendre, que le bon Dieu me rend à la santé. Vo
Berlin et de Postdam (Wibrecht) peut former quand il veut. Figurez-vous qu'il a sous ses ordres une masse de six cents musiciens et plus, tous bons lecteurs, possédant bien le mécanisme de leur instrument, jouant juste, et favorisés par la nature de poumons infatigables et de lèvres de fer. De là l'extrême facilité avec laquelle les trompettes, cors et cornets donnent les
te du c?té de la plus grande salle du palais, dont un vaste rideau nous dérobait la vue. S. A. R. avait eu la courtoisie de faire commencer le concert par l'ouverture des Francs-Juges, que je n'avais jamais entendue ainsi arrangée pour des instruments à vent.
oyant, exécuté par quinze grands trombones basses, dix-huit ou vingt trom
ute, qu'il y ait jamais régné. C'est un grand instrument en cuivre, dérivé du bombardon et pourvu d'un mécanisme de cinq cylindres qui lui donne au grav
édium et du haut de l'instrument est d'ailleurs très-noble, il n'est point mat, comme celui de l'ophiclé?de, mais vibrant et très-sympathique au timbre des trombones et trompettes dont il est la vraie contre-basse et avec l
r l'ambassadeur d'Angleterre, comte de Westmoreland. Ce morceau très-remarquable fait le plus grand honneur à l'auteur du Torneo, du Magnificat, et de tant d'autres compositi
erbeer, sous le titre: la Danse aux Flambeaux, et dans lequel se trouve un long trille sur le ré, que dix-huit trompette
ien écrite et d'un beau caractère, composée par
et les connaissances en compositions rendent le suffrage si précieux. S. A. R. parle en outre notre langue avec une pureté et une élégance qui intimidaient fort son interlocuteur. Je vo
sa tache d'accompagnateur, céda sa place; à qui? je vous le donne à deviner; au premier chambellan du Roi, à M. le comte R?dern, qui accompagna en pianiste et en musicien consommés, le Roi des Aulnes, de Schubert, à madame Devrient! Que dites-vous de cela? Voilà bien la preuve d'une étonnante diffusion
ir un instant de conversation. C'est ainsi que j'ai retrouvé chez le roi de Prusse, M. Alexandre de Humboldt, cette éblouissante illustration de la science lettrée, ce grand anatomiste du globe terrestre,
nder mon opinion sur les principaux artistes prussiens, me questionner sur mes procédés d'instrumentation, etc., etc. Le roi prétendait que j'avais mis le diable au
ue nous donnerez-nous da
amme précédent, en y ajoutant cinq morce
un voyage! Il faut pourtant que no
nq minutes avant l'heure annoncée, le roi de
r tourner et vaincre les difficultés qui surgissaient à chaque instant, Meyerbeer a d? employer plus de force et d'adresse, à coup s?r, que lorsqu'il s'est agi pour lui de monter pour la première fois les Huguenots. Et puis j'avais voulu faire entendre à Berlin les grands morceaux du Requiem, ceux de la Prose (Dies ir?, Lacrymosa, etc.), que je n'avais pas encore pu aborder dans les autres villes d'Allemagne; et vous savez quel attirail vocal
bligés de renoncer, n'ayant pu parvenir, après une heure de travail, à en dire plus de la moitié. L'orchestre pourtant, je le répète, était on ne peut mieux composé. Mais le temps manquait, et nous d?mes remettre le scherzo au second concert. Je finis par m'accoutumer un peu au vacarme que nous faisions, et à démêler dans ce chaos de sons ce qui était bien ou mal rendu par les exécutants; nous poursuiv?mes donc nos études sans tenir compte de l'effet fort différent, heu
uatrième. Rien n'est plus facile à concevoir qu'une pareille succession, rien n'est plus facile à entonner aussi que chacune de ces notes. Eh bien! quand ce Requiem fut monté pour la première fois aux Invalides, il fut impossible d'obtenir l'exécution de ce passage. Lorsque j'en fis ensuite entendre des fragments à l'Opéra, après avoir inu
artistes prussiens parviendront
d ni du troisième groupe; le quatrième même, n'entendant pas sa réplique qui devait être donnée p
ait trè
no 3, je lui
corde sans
sont écrites!... Impossible! tout-à-fait impossible! et il faut y renoncer!.... Comp
ils ne jouaient pas dans la fatale mesure, ils n'ont su que me répon
cet ouvrage à Saint-Pétersbourg, pour savoir
t; on attaquait à faux, ou sans assurance, et dans le Lacrymosa les ténors ne chantaient plus du tout. Je ne savais à quel saint me vouer. Meyerbeer, très souffrant ce jour là, n'avait pu quitter son lit; le directeur des ch?urs, Elssler, était malade aussi; l'orchestre se démoralisait en voyant la débacle vocale... Un instant je me suis assis, brisé, anéanti, et me demandant si je devais tout planter là et quitter Berlin le soir même. Et j'ai pensé à vous dans ce mauvais moment, en me disant:-Persister, c'est folie! Oh! si Desmarest était ici, lui qui n'est jamais content de nos répétitions du Conservat
s?rs de l
sommes très-fatigués, mais nous avons compri
ner un bon accompagnateur, puisque Elssler est malade, et vous, Ganz, ou bien vous, Ries, vous
y serons, les ordr
oprani, les seconds soprani, les premiers ténors, les seconds ténors, les premières et les secondes basses, nous les faisons chanter par groupe de di
? mon char mar
te du Cinq Mai ont été royalement exécutées. Avec un pareil orchestre et un chanteur comme Bo?ticher, il n'en pouvait pas être autrement. Mais quand est venu le Requiem, tout le monde étant bien attentif, bien dévoué et désireux de me seconder, les orchestres et le ch?ur étant placés dans un ordre parfait, chacun étant à son poste, rien ne manquant, nous avons commencé le Dies ir?. P
rgo cum
latet a
ant à moi, j'avais le battant d'une cloche dans la poitrine, une roue de moulin dans la tête, mes genoux s'entre-choquaient, j'enfon?ais mes ongles dans le bois de mon pupitre, et si, à la dernière mesure, je ne m'étais efforcé de rire et de parler très haut et très vite avec Ries qui me soute
e nerveux avaient fait un trop rude effort, je me crétinisais pour me reposer. Il n'y eut que Wibrecht, qui, par son étreinte de cuirassier, eut le talent de me faire reveni
est quelquefois sage de faire une folie; car sans mon extravagante audace, le concert n'e?t pas eu lieu, et les tr
aubert avaient étudié attentivement la partition de ce scherzo, et quand ils me virent décidé à le donner, ce fut leur tour d'avoir peur: ?Nous n'en viendrons pas à bout, me dirent-ils, vous savez que nous ne pouv
a déjà une idée de ce scherzo par la première épreuve partielle que nous en avons faite, et Meyerbeer en a parlé au Roi qui veut l'entendre, et je veux que les artistes aussi sachent ce que c'est, et il marchera.? Et
ffet d'accompagnement de l'allegretto, et ne se doutait pas que ce f?t avec des sons harmoniques de violons et de harpes à plusieurs parties. Le Roi a préféré le morceau de la Fête chez Capulet et m'en a fait demander une copie; mais je crois que les sympathies de l'orchestre ont été plu
e co
ol en long
miter le rossignol. Oh! Mademoiselle!!! quelle
liette, au concert et au bal de Capulet, aux espiègleries de la Reine Mab, à tout ce que j'ai fait entendre à Berlin, il y a eu des gens qui ont préféré tout bonnement le Cinq Mai!... Les impres
nez-moi vos seize violoncelles les grands chanteurs; je serai bien heureux de les réentendre et de vous voir à leur tête. Il y a s
à v