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F. Chopin

Chapter 7 No.7

Word Count: 8004    |    Released on: 04/12/2017

sait plus tard: ?Si je suis fachée de l'avoir écrit, c'est parce que je ne puis plus l'écrire. Revenue à un

numentale et qui, longtemps contemplées, nous émeuvent douloureusement comme si, par un miracle contraire à celui de Pygmalion, c'était quelque Galathée vivante, riche en suaves mouvements, pleine d'une voluptueuse palpitation et animée par la tendresse, que l'artiste amoureux aurait enfermée dans la

t d'une soumission confiante et aveugle, d'un dévouement muet et ardent; pour laisser protéger ses obéissances par ta force d'amazone! Femme-héros, tu as été vaillante et avide de combats comme ces guerrières; comme elles tu n'as pas craint de laisser haler par tous les soleils et tout les autans la finesse satinée de ton male visage,

a grandeur suprême de l'anéantissement dans l'amour, cette grandeur que le poète au vaste cerveau fit monter au plus haut de l'empyrée et qu'il appela ?l'éternel féminin? (das ewig Weibliche); cette grandeur qui est l'amour préexistant à toutes ses joies, survivant à toutes ses douleurs;-après avoir fait maudire Don Juan et chanter un hymne sublime au désir, par celle qui, comme Don Juan, repoussait la seule volupté capable de combler le désir, celle de l'abnégation,-après avoir vengé Elvire en créant Sténio;-après avoir plus méprisé les hommes que Don Juan n'avait rabaissé les femmes, Mme Sand dépeignait dans les Lettres d'un voyageur

abituel sur ce sujet, rehaussé alors par le souvenir récent des sublimes sacrifices dont elles avaient donné tant d'exemples dans la dernière guerre. Elle entrevit à travers leurs récits et les poétiques inspirations de l'artiste polonais, un idéal d'amour qui prenait les formes du culte pour la femme. Elle crut que là, préservée de toute dépendance, garantie de toute infériorité, son r?le s'élevait jusqu'aux féeriques puissances de quelque intelligence supérieure et amie de l'homme. Elle ne devina certainement pas quel long encha?nement de souffrances, de sile

cture elle-même de son sol, pour la suspendre dans les nuages, comme les palais aériens de la Fata-Morgana, Mme Sand n'en fut peut-être que plus attiré par ces formes d'une légèreté impalpable, vers l'idéal qu'elle croyait y apercevoir. Quoique son bras e?t été assez puissant pour sculpter la ronde bosse, sa main était assez délicate pour avoir tracé aussi ces

quatiques, où s'entendent les sifflements de la vipère amoureuse. Elle avait suivi les saltarelles que dansent les feux-follets au bord des prés et des marécages, elle avait deviné les demeures chimériques vers lesquelles leurs bondissements perfides égarent les piétons attardés. Elle avait prêté l'oreille aux concerts que chantent la cigale et ses amies dans le chaume des guérets, elle avait app

qui s'éprennent dès leur enfance des grandes coquilles de nacre, où l'on monte pour aborder à ces ?les où tous sont beaux et jeunes... hommes et femmes couronnés de fleurs, les cheveux flottants sur les épaules... tenant des coupes et des harpes d'une forme étrange... ayant des chants et des voix qui ne sont pas de ce monde... s'aimant tous également d

fables sourires sur les portraits des morts[30]; elle qui avait vu sur quelles fêtes les rayons du soleil viennent poser une auréole, en descendant du haut de quelque vitrage gothique comme un bras de Dieu, lumineux et int

t voir de ses yeux celui qui, les ayant aussi découverts, ne voulait plus les déserter, ni jamais faire retourner son c?ur et son imagination à ce monde si semblable aux plages de la Finlande, où l'on ne peut échapper aux fanges et aux vases bourbeuses qu'en gravissant le granit décharné d

e mélancolie que ne parviennent plus à interrompre, ni l'enthousiasme, ni l'admiration. L'ame engouffre ces tableaux, elle les absorbe, sans même en être agitée, pareille aux eaux dormantes d'un lac qui reflètent à leur surface le cadre et le mouvement de ses rivages, sans se réveiller de leur engourdissement.-?Cette mélancolie atténue jusqu'aux vivaces bouillonnements du bonheur, par la fatigue attachée à cette tension de l'ame au-dessus de la région qu'elle habite naturellement... elle fait sentir pour la première fois l'insuffisance de la parole

esse? Il faut, à quelques égards du moins, être instinctivement dissimulé à leur manière pour saisir dès l'abord le mystère de ces caractères concentrés, se repliant promptement sur eux-mêmes, pareils à certaines plantes qui ferment leurs feuilles devant les moindres bises importunes, ne les déroulant qu'aux rayons d'un soleil propice. On a dit de ces natures qu'elles sont riches par exclusivité, en opposition à celles qui sont riches p

dire. Il évita, il retarda sa rencontre. Mme Sand ignora et, par une simplicité charmante qui fut un de ses plus nobles attraits, ne devina pas cette cra

accompagner. On choisit pour s'y rendre les ?les Baléares, où l'air de la mer, joint à un climat toujours tiède, est particulièrement salubre aux malades attaqués de la poitrine. Lorsque Chopin partait, son état fut si alarmant que plus d'une fois on exigea dans les h?tels où il n'avait passé qu'une couple de nuits, le payement du bois de lit et du matelas qui lui avaient servis afin les de br?ler aussit?t, le croy

er de la décadence, quelles énergies elle peut insuffler aux organes atones! Qui sait enfin, où finit l'empire de l'ame sur la matière? Qui peut dire en combien notre imagination domine nos sens, double leurs facultés ou accélère leur éteignement, soit qu'elle ait étendu cet empire en l

site même au v?u ardent des jeunes ames, espérant encore en leurs plus bénignes et plus na?ves illusions, soupirant après le bonheur dans une ?le déserte! Il y respira cet air après lequel les natures dépaysées ici-bas éprouvent une cruelle nostalgie; cet air qu'on peut trouver partout et ne rencontrer nulle part, selon

nheur dans leurs tendresses: quand ils ne l'y trouvent plus, ces tendresses s'en vont tout doucement; en cela ils sont comme tout le monde. Mais lui, aimait pour aimer. Aucune souffrance ne pouvait le rebuter. Il pouvait entrer dans une nouvelle phase, celle de la douleur, après avoir épuisé celle de l'ivresse; mais la phase du refroidissement ne devait jamais arriver pour lui.

ses forces, ni son humeur ne fléchirent à la tache, comme chez ces mères aux robustes santés qui paraissent communiquer magnétiquement une partie de leur vigueur à leurs enfants débiles, dont on peut dire que plus ils réclament constamment leurs soins, et plus ils absorbent leurs préférences. Enfin, le mal

ayon d'espoir dans les ames. On respire plus librement, comme ceux qui, perdus dans une noire caverne, aper?oivent enfin une lueur, f?t-elle encore douteuse! Cette lueur indécise est la première aube, projetant des teintes si incolores qu'on pourrait croire assister à une tombée de nuit, à l'éteignement d'un crépuscule mourant. Mais l'aurore s'annonce par la fra?cheur des brises qui, comme des avant-coureurs bénis, portent le message de salut dans leurs haleines vivaces et pures. Un baume végétal traverse l'air, comme le frémissement d

s. Des oppositions tranchées se forment, des nuées s'amoncellent en bancs sablonneux; on dirait des digues accumulées pour arrêter les progrès du jour. Mais, comme ferait l'irrésistible courroux des grandes eaux, la lumière les ébrèche, les démolit, les dévore et, à me

tout respire, tout palpite, s'anime, remue, bruit, chante: les sons se mêlent, se croisent, se heurtent, se confondent. L'immobilité ténébreuse fait place au mouvement; il circule, s'accélère, se répand. Les vagues du lac se gonflent, comme un sein ému d'amour. Les larmes de la rosée, tremblantes comme celles de l'attendrissement, se distinguent de plus en plus; l'on voit étinceler, l'un après l'autre, sur les herbes humides, des diamants qui attendent que le soleil vienne peindre leurs scintillements. à l'O

ve lentement; mais à peine s'est-il dévoilé tout entier, qu'il s'élance, se dégage de tout ce qu

nt faisait passer la petite lanterne magique du monde, il sentait un affreux malaise, comme si, au milieu d'un concert sublime, une vielle criarde venait mêler ses sons aigus et un motif musical vulgaire aux pensées divines des grands ma?tres?[35]. Dans la suite, il parla de cette période avec une reconnaissance toujours émue, comme d'un de ces bienfaits qui suffisent au bonheur d'une existence, il ne lui semblait pa

assigner, dans le moment, à chaque impression l'accident qui en était la source. En véritable musicien, il se contentait d'extraire, pour ainsi dire, le sentiment des tableaux qu'il voyait, paraissant abandonner à l'inattention la partie plastique, l'écorce pittoresque qui ne s'assimilaient pas à la forme de son art, n'appartenant pas à sa sphère plus spiritualisée. Et cependant (effet qu'on retrouve fréquemment dans les organisations comme la sienne), plus il s'éloignait des instants

mosphère elle-même, prendre des teintes flamboyantes. Cette garde-malade si admirable, n'était-elle pas un grand artiste? Rare et merveilleux assemblage! Quand la nature, pour douer une femme, unit les dons les plus brillants de l'intelligence à ces profondeurs de la tendresse et du dévouement où s'établit son véritable, son irrésistible empire, celui en dehors duquel elle n'est plus

naturelles, ne croit-elle pas avoir droit à de légitimes exigences, et la légitime force de la femme n'est-elle pas d'abdiquer toute exigence personnelle et égo?ste? La royale pourpre et les flammes ardentes du génie, peuvent-elles flotter inoffensives sur l'azur immaculé d'une destinée de femme, quand elle ne compte qu'avec les joies d'ici-bas et n'en attend aucune de là-haut; d'un esprit de femme

é de son imagination, pour être per?ues par la vue, ce sens qui fait conna?tre et penser; par l'ou?e, ce sens qui fait sentir et aimer! Véritable création, dans la plus belle signification du mot, l'art étant l'expression et la communication d'une émotion au moyen d'une sensation, sans l'intermédiaire de la parole, nécessaire pour révéler les faits et les raisonnements. Après cela, Dieu donna à l'artiste

re sur ses semblables! Mais, l'homme n'exerce sa royauté qu'en cherchant le bien dans les limites du vrai; l'artiste ne peut revendiquer sa supériorité qu'en renferment seulement le bien sous les contours du beau.-Comme la plupart des artistes, Chopin n'avait point un esprit généralisateur; il n'était guère porté à la philoso

rgeait notre c?ur de félicité, en préparant son irrémédiable malheur! Tous nous avons subi l'influence de ce qui nous environnait sans nous en rendre compte, pour ne retrouver dans notre mémoire que bien plus tard, la familière image de chaque minute et de chaque objet. Mais, pour un artiste éminemment subjectif, comme l'était Chopin, le moment vient où son c?ur sent un impérieux besoin de revivre un bonheur que les fl

de son épanouissement,-revient sous la figure d'un corps glorieux, impérissable désormais, irradiant d'une éternelle sublimité. N'étant plus encha?né, ni aux lieux, ni aux années d'autrefois, ce qui est ainsi transfiguré après avoir été ressuscité

ce fils de l'héro?que Pologne, où femmes et hommes versent jusqu'à la dernière goutte de leur sang afin d'attester la réalité de leur idéal, tout idéal manqué, privé de réalité, était un avortement. Mais tout avortement, qui est une mort dans le monde des vivants, n'est même pas né dans le monde de la poésie; l'on ignore son nom dans le monde du beau! Aussi, Chopin a-t-il chanté les impressions, les bonheurs, les admirations, les enthousiasmes de sa jeunesse, tout naturellement, comme l'oiseau chante dans les bois, comme le ru

ffaient et ensevelissaient à jamais les souvenirs d'une heure de joies na?ves, innocentes et modestes. Par ainsi, celle qui croyait être la poésie en personne, n'a point inspiré de chant; celle qui se croyait la gloire elle-même, n'a point été glorifiée; celle qui prétendait que, comme un verre d'eau, l'amour se donne à qui le demande, n'a point vu son amour béni, son image hon

s le droit de propriété sur sa personne quand elle l'exposait aux corruptions de la mort ou de la volupté.-Chopin ne pouvait encore quitter sa chambre, pendant que Mme Sand promenait beaucoup dans les alentours, le laissant seul, enfermé dans son appartement, pour le préserver des visites importunes. Un jour, elle partit pour explorer quelque partie sauvage de l'?le; un orage terrible éclata, un de ces orages du midi qui bouleversent la nature et semblent ébranler ses fondements. Chopin, qui savait sa chère compagne voisine des torrents décha?nés, éprouva des inquiétudes qui amenèrent une crise nerveuse des plus violentes. Comme

pathique, entre deux natures qui paraissaient ne s'être compénétrées par une attraction subite et factice, que pour employer de longs efforts à se repousser avec toute la force d'une inexprimable douleur et d'un véhément ennui,-se révèle en cet incident! Son c?ur à lui, éclatait et se brisait à la pensée de perdre celle qui venait de le rendre à la vie. Son esprit à elle, ne voyait qu'un passe-temps amusant dans une course aventureuse dont le péril ne contrebalan?ait pas l'attrait et la nouveauté. Quo

était inconscient, quoiqu'il s?t qu'un mal pareil avait détruit le génie de plus d'un grand poète, de plus d'un grand artiste. Ces grandes ames, voulant échapper à la torture de leur enfer terrestre, se transportent dans un monde qu'elles créent. Ainsi fit Milton, ainsi fit le Tasse, ainsi fit Camo?ns, ainsi fit Michel Ange, etc. Mais, si leur imagination est assez puissante pour les y emporter, elle ne peut les empêcher de tra?ner avec eux la flèche barbelée qui

rds, ses regards de spectre sans sépulture décente, sur les régions aériennes, fra?ches, irisées comme les vapeurs matinales d'un beau printemps, où il avait coutume de se rencontrer avec sa muse. Cependant, tout résolu qu'il fut à ne chercher dans l'art que le pur idéal de ses premiers enthousiasmes, Chopin y mêla, à

ments de vaincus dignes d'un meilleur sort, que l'artiste polonais entendait dans son passé à lui,-les soupirs d'un c?ur malade, les révoltes d'une ame désorientée, les colères rentrées d'un esprit fourvoyé, les jalousies trop nauséabondes pour être exprimées, qui l'oppressaient dans son présent. Toutefois, il sut si bien leur imposer ses lo

de ses légitimes successeurs. Car, si indiciblement qu'il ait souffert, jamais il ne sacrifia le beau dans l'art au besoin de gémir; jamais il ne fit dégénérer le chant en cri, jamais il n'oublia son sujet pour peindre ses blessures; jamais il ne se crut permis de transporter la réalité brutale dans l'art, cet apanage exclusif de l'idéal, sans l'avoir d'abord dépouillée de sa brutalit

que la passion lui faisait surmonter, mais qui, refoulées, se vengeaient en déchirant les fibres vives de son ame comme des épines de fer rouge. Il se fut contenté de ne vivre que parmi les radieux fant?mes de sa jeunesse qu'il savait si éloquemment invoquer, parmi les navrantes douleurs de sa patrie auxquelles il donnait un noble asile dans sa

rfument les violettes et les muguets, les lis et les roses, qu'attristent seulement les scabieuses, fleurs de la viduité, les immortelles, fleurs de la gloire, pour les transplanter dans la région où croissent l'euphorbe superbe, mais vénéneuse, le mancenillier fleuri, mais mortel!-Terrible pouv

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