icon 0
icon TOP UP
rightIcon
icon Reading History
rightIcon
icon Log out
rightIcon
icon Get the APP
rightIcon

Les Roquevillard

Chapter 7 LES RUINES

Word Count: 3438    |    Released on: 30/11/2017

te promenade, Maurice fut

ttre chargée. Le f

t lu le chiffre de la recommandation, l'observait d'un air admiratif. La lettre, encadrée de noir, contenait à l'intérieur un

e dit-il, je s

remier deuil cesse le crédit de l'avenir. Séparé des siens, privé de nouvelles, préservé par l'insouciance de l'age et l'égo?sme de l'amour, il avait pu ignorer cette inquiétude qui brutalement étreint la poitrine lorsque le souvenir intervient. Souvent, de plus en plus souvent, il évoquait sa famille, il imaginait la place vide qu'il avait laissée. La présence d'édith ne suffisait pas to

s se la faire: elle s'imposait. Il prit son chapeau et sortit, la lettre à la main. Comment l'aurait-il lue dans ce bureau d'h?tel? Pas même sur la terrasse, ni dans l'avenue, ni sous le bois: édith

ée qu'on poursuit. Tant qu'il aper?ut des maisons, il continua sa course. Il cherch

vant le destin. à mesure qu'il reprenait son souffle, la peur s'emparait de lui et le tenaillait davantage. La lettre de plusieurs feuillets qu'il tenait toujours dans sa main crispée, il n'osa

ry, 2 n

her Ma

dais depuis longtemps. Je pensais bien qu'elle viendrait, ou toi. Notre mè

compris que nous n'avons plus maman. Pour te le dire, je retrouve toute ma souffrance que je ne veux pas perdre, et qui me rapproche d'elle. Pleure av

it pas. Elle ne cessait pas de prier. Un soir, sans que rien n'e?t fait prévoir davantage une fin aussi prompte, elle a passé en priant. Père et moi, nous étions là. Elle nous

Il est plus malheureux que coupable. Il l'ignore encore et il l'apprendra. Il aura besoin de tout son courage. Promets-moi, toi, lorsqu'il viendra, de le recevoir, de le réconcilier avec son père, avec sa famille, de le défen

Maintenant il ne parle plus de toi, jamais. Je devine qu'il y pense souvent, et qu'il en a beaucoup de peine. Souviens-toi de lui, Maurice, souviens-toi de lui autant que de notre mère qui se repose. Il a changé, beaucoup changé. Lui qui avait gardé tant de jeunesse dans la démarche, dans l'expression, dans la voix, il a vieill

t embarqué au mois de mai dernier à destination du Soudan. Il commande un poste très avancé, à

sacrés sur la frontière de la Chine. Au lieu de s'en affliger, elle se réjouissait pour eux de leur martyre, et regrettait de ne pouvoir donner sa vie pour celui

ait une occasion de se rapprocher de sa famille qui est de Villefranche, tu le sais; il devait en profiter. Ils sont venus passer les vacances avec nous à la Vigie. Pierre et Adrienne y ont pris de bonnes joues rouges.

res. Tu vois que je tache de la remplacer. Pour ce qui me reste à te dire, c'est plus difficile. Pourtant, je te le dirai sans récrim

on t'a jugé par contumace. Je t'explique avec les mots qu'on a employés. Les conseillers ne voulaient pas te condamner. Mais les clercs de l'étude, surtout M. Philippeaux, ont témoigné contre toi à l'audience. Ils ont déclaré que tu savais que le coffre-fort contenait tout cet argent, et puis que tu étais resté le dernier à l'étude, avec les clefs, et que tu connaissais le chiffre qui sert à ouvrir. Alors, on t'a condamné, avec les circo

l para?t que c'est la loi. Tous les vieux Roquevillard qui ont rendu

l. Charles soutient au contraire que les payer, c'est te reconna?tre coupable, et qu'il ne le faut à aucun prix. Mais il n'a pas charge de l'honneur de la famille, et moi je suis avec père. Dans tous les cas, la justice a nommé un séquestre qui a fait diviser la fort

moi, s'il ne revient pas

toi, de Germaine et de ta petite soeur, au nom de tous les n?tres qui pendant tant d'années n'ont donné que des exemples d'honnêteté, et qui te conjurent de ne pas renverser en un jour l'oeuvre de toute une suite de générations, reviens. Je t'attends. Je serai là. Je t'aiderai. J'ai confiance que,

t'attendrais encore. Je t'attendrais toute ma vie. Elle est à notre père et à toi. Sache que jamais je ne t'abandonnerai. Ne l'ai-je pas promis à maman? Tu as été sa dernière

ce, je t'embr

GUER

de la race qui retentissait dans sa poitrine, et voici qu'au lieu de faiblir, il ramassait toutes ses forces pour faire face au désastre qui venait l'accabler. La pensée de la mort est naturelle aux amants dès qu'ils con?oivent des doutes sur l'éternité de leur bonheur. Or, il ne s'agissait plus de son bonheur, chose individuelle dont il se croyait le ma?tre, à la perte de quoi il se croyait le droit de ne pas survivre s'il en jugeait ainsi. Avec lui, sa famill

r sur eux-mêmes, à leurs regrets. N'avait-il point sa part dans cette fin dont aucun pressentiment ne l'avait averti? Il se souvenait que le médecin ne

plus à la maison que son père devenu un vieillard et Marguerite. Mais Marguerite, pourquoi ne s'était-elle pas mariée? Son fiancé aurait-il été assez lache pour la charger de la faute d'un autre? Elle n'en parlait point dans sa lettre. Elle s'oubliait elle-même

pendant sa jeunesse exaltée et studieuse à la fois, qui avait passé sur son coeur comme ces souffles embrasés que les lyres légendaires suspendues aux arbres attendaient pour vibrer, il lui attribuait toute sa sensibilité, comme au vent le son des cordes. Et il le chargeait des enthousiasmes et des faiblesses dont la source

mal, et en croyant exercer un droit. S'il l'avertissait, elle s'étonnerait, et sans hésiter reviendrait à Chambéry crier aux juges l'innocence de son amant. De cette générosité, il ne voulait pas. Il valait mieux qu'elle demeura

chapelles, à tous les témoins de leur tendresse. Il assista véritablement à son agonie. Pourtant il y avait tant de ressort en elle, une telle frénésie de vivre, qu'elle résisterait et se reprendrait. Ne l'avait-il pas vue se dresser contre lui, frémissante et ré

oupira-t-il. Je n

qui le frappait ne lui permettaient pas de discuter. Il ne lui restait qu'à régler les détails de son départ, à atténuer dans la mesure du possible le mal

r le pas de l'h?tel. Dès qu'elle l'

omme une plainte légère,

ya de s

our,

rvait le visage de son amant e

eur, maintenant,

r de

tu ne revi

chér

e gravement. Un jour

e ce n'est

ith. Je t'aim

? quoi qu

qu'il

ment d'adoration la porta à ses lèv

elles de France, ce

O

bo

if. Puisqu'il gardait sa peine pour lui seul, c'e

ais de nouvelles. Tu e

errasse où leur petite table était

la force d

Claim Your Bonus at the APP

Open