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Les Demi-Vierges

Chapter 7 7

Word Count: 3743    |    Released on: 30/11/2017

dire; car Mathilde, tracassée de superstitions, ne se séparait pas volontiers des objets compagnons de son passé et, suivant les diverse fortunes de ses années, les acquisitions, les cadeaux, les souv

bois sculptés et doré, recouverts de gobelins pure soie, meubles qui se fabriquaient dans les manufactures royales, à la destination spéciale de présents royaux. Quelques ébauches amusantes représentaient une jeune femme, le haut du buste nu, en corset ou en chemise (Mathilde Duroy avait été célèbre pour ses épaules et ses bras). Et plus d'une fois, au coin des pochades, comme sur la garde de tels romans nichés dans la bibliothèque Boule, cette dédicace revenait, souscrite de signatures célèbres: "A la bonne Mathilde... son ami". La bonne Mathilde ! Bonne, ?'avait été son surnom toute la vie; une bonté vide et vaine, un peu niaise, passant de la prodigalité à l'avarice, toujours préoccupée d'amasser une fortune et se décavant subitement de toutes ses économies pour le plus sot caprice, parfois même par toquade de charité. Que serait-elle devenue si, durant vingt années de sa vie, elle n'avait pas gardé l'amitié généreuse et accommodante d'Asquin, à qui suffisait, lorsqu'il venait à Paris, le plaisir de retrouver une sorte de famille entre une ma?tresse encore jolie et la jolie Etiennette, bien élevée au couvent de Picpus, qui l'appelait papa ? La mort subite du député mona

a résolution d'honnêteté qui la sauvegarda au Conservatoire, où tant d'autres prennent leurs premiers grades de filles galantes. Les amis de "cette bonne Mathilde" la visitèrent assid?ment pendant les premiers temps de maladie; mais une femme de plaisir, malade, n'a plus de raison d'exister. Bien peu montèrent encore l'escalier de la rue de Berne; les derniers sept mois, quand Mathilde hydropique ce

de sa présence, trouvant chaque jour quelques heures pour elle dans une des vies les plus disputées de Paris. Elle lui gardait la tendresse spéciale des femmes chastes qui veulent donner leur corps en preuve de suprême abandon, mais pour cela même, sachant combien il souille l'amour, elle repoussait l'argent de l'homme qu'elle aimait. Paul céda au charme de cette tendresse désintéressée. Il s'y enlisa peu à peu: on n'échappe guère, surtout à pareil age. Peu à peu il n'imagina plus Etiennette hors de sa vie; mais comment y demeurait-elle s'il ne l'épousait ? A la vérité il s'exagérait encore l'opiniatreté de sa résistance; il ne soup?onnait pas que la jeune fille, i

sa voisine, une certaine Mme Gravier, il était ci

la petite bonne en ouvrant la

octeur est là ? de

O

qui en sortait, accompagné de la garde. C'était un homme encore jeune, robuste et sanguin, à cheveux noirs

. ? demanda-t-il à la garde

'ai vu la malade... Elle est assoupie en ce moment... Vous savez, n'est-ce pas, que le c

avec un peu d'impatience, tout est-il désesp

ore, puis pre

à fait inutile ici. Il n'y a plus qu'à asseoir à c?té du lit et à attendre... Votre mère,

sse émotion indécise lui gonflait le coeur, s

pour les sacrements

je vous

elle... fit

e regard au frais éclat de la gorge n

on e?t installé sur les jambes. La face encadrée par un joli bonnet de nuit très blanc, d'où sortaient quelques mèches bizarrement nuancées, grises sous le blond artificiel des teintures, semblait au contraire presque maigre, d'une paleur de vieille cire décolorée: un tremblement intermittent agitait les traits, surtout les paupières et la bouche, et to

va mo

sibilité. Etiennette était horriblement triste, mais les larmes ne venaient toujours pas. Un doigt pos

e la rue de Turin. Voilà bient?t six heures, il d

et quitta la chambre. La garde, une femme m?r

iller, mademoiselle... bien vite...

ée. Elle vint s'asseoir au pied du lit; elle attacha ses yeux aux paupières fermées et attendit. La garde s'était réinstallée sur la chaise longue; elle

s moitiés de noms: "Etienne... Suz...", les noms de ses filles mêlés à des noms d'amants de jadis, "Maurice... Asq... Berly..." Puis une phrase vide de sens: "Elle n'a pas voulu... voulu dire pourquoi elle était partie..." De nouveau la voix charria des résidus de mots méconnaissables, longtemps, longtemps, combien de temps ? Etiennette souffrait de se sentir plut?t nerveuse qu'attendrie: "Je ne pleure pas, pourquoi ?... Cependant j'ai du chagrin..." Pour se forcer à pleurer, elle se replia sur soi-même. "Je vais être toute seule..." Certes, la pauvre Mathilde, depuis de mois, n'égayait poin

es hommes, j'

ation du sexe, l'appel au ch?mage, à la grève... "Oh !les hommes, j'en ai assez !" A travers le vagissement indistinct de l'agonie, la phrase revenait maintenant ab?mée, boiteuse, informe, mais reconnaissable pour Etiennette qui la guettait et, chaque fois, à la reconna?tre, sentait une br?lure à son coeur: "Pourvu que la garde n'entende pas !" Etiennette écouta:

aille. En deux ans, le souffle cruel de la réalité avait tout emporté, même les prières du matin et du soir, même les pratiques les moins gênantes. Le chagrin présent, l'effroi de l'isolement ressuscitèrent les pieuses paroles sur les lèvres de la jeune fille: "Je vous salue, Marie, pleine de grace.

garde, préparait les huiles pour les sacrements, ce prêtre s'approchait du lit, prenait la main, disait: "Ma chère fille, m'entendez-vous ?"

rd, dit sévèrement le p

cheveux gris tout frisés, une sou

t-il encore à l'enf

ur tu? omnipotens Deus... Indulgentiam, absolutionem et remissionem peccatorum..." Son oraison latine, sifflante et chantante, s'unissait maintenant au vagissement de l'agonisante de plus en plus ra

esclavage abominable aboutissant à cette agonie, jamais, jamais pour elle-même ! L'alanguissement qui, tout à l'heure, s'était emparé de son coeu

mourante, puis il appela Etiennette et l'emmena dans le salon. Il lui par

lle des habitudes rel

. oui, je crois... Elle fais

quentait pas l

ette h

crois pas

. Dieu est très miséricordieux, mais i

silence,

us d'autre

prit et pardonna le mensonge de sa réponse: "No

! Vous voilà toute seule dans la vie... Si vous vous sentez le coeur tr

le salon quand elle entendit un grand cri; elle se précipita dans la chambre... Mme de Gravier et la garde étaient déj

ce que la voix de Mme Gra

n peu, ma petite, ou vous

es rideaux des fenêtres. Il faisait dans la chambre un petit jour rose et gai de printemps

oisine, buvait distraitement un peu de café sur un coin de table, dans la salle

oiselle". Elle e

ui, depuis deux mois, avait des rendez-vous assez fréquents dans l'ancienne chambre de Suzan

ent, pourtant si prévu, de la mort de sa mère, il lui demeurait, en même temps qu'une résolution plus robuste de vivre honnête et indépendante,

dire, mademoiselle ? d

s que j

s deux l'embrassèrent tendrement sur s

a ch

auvre e

re eux. Etiennette, par brève

faire maintenan

d'incertitude et

i donc ce que je vous propose,d'accord avec elle et avec Mme de Rouvre... Oh ! soyez tranquille, reprit-il, répondant à un geste de refus qu'il devinait. Je ne vous offre aucune espèce de se

je crois, de calmer la jalousie de qui tu sais. Et puis, du reste, j'ai horreur de Paris

: "Décidément, Paul songe à m'épouser... Et Maud a peur de Suberceaux si elle reste à Paris. Cette c

mbrass

ma chérie, et

si réconfortée par cette étreinte qu'elle pensa, plus tendrement

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