Les Demi-Vierges
s, mar
ous, il me semble que je dois n'être plus rien dans votre souvenir. Oh ! comme je me sens loin de vous, pas seulement par des lieues et des lieues, mais par la distance autrement grande de nos fa?ons d'être et de vivre. Je vous en supplie, ne croyez pas que je dise
n'est pas fait pour moi, je serais si maladroit, si ridicule ! Sur ce terrain-là, je suis vaincu d'avance; vous avez autour de vous vingt admirateurs, plus séduisants, hélas ! que l'humble solitaire de Vézeris. Moi, je ne mets à vos pieds que ma
nité, il est pourtant une chose dont je m'enorgueillis: c'est que je vous donne une ame meilleure, plus haute, plus digne de vous que ceux de Paris, dont le vide ou le vice m'épouvantaient. Par grace, n'aimez pas un de ces hommes ! Quand je songe que peut-être, en ce moment, il en est un auprès de vous, qui vous parle, qui v
orance, je l'adorai aussit?t. Je résolus d'y verser seul la connaissance et la réflexion, afin qu'elle f?t le meilleur de moi, éclos en elle; et je me suis tenu parole. Jeanne n'a pas eu d'autre éducateur ni d'autre ami; hors des besognes toutes féminines auxquelles ma mère l'a fa?onnée, chacune de ses
e me mentais. Je ne vous veux pas autre que vous n'êtes. Les derniers mots que vous m'avez dits me rassurent: notre heure de solitude, ces minutes exaltées que j'ai vécues près de vous, juste avant de vous dire adieu, leur so
t, mais je vous supplie de me dire: "Cela est toujours." Il me faut c
érente, je ne jouis plus de la présence de Jeanne qui s'en désole, la pauvre chérie ! Je me sens dans la vie effroyablement seul. Ce n'est plus moi qui marche, qui parle, qui travaille ici: c'est une espèce de fant?me désinté
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lus prompte. Hélas ! je serai éternellement, comme je l'entends dire depuis dix ans dans notre petit coin de monde, "celui des Le Tessier qui ne fait rien". Ne méprisez pas trop mon inactivité, vous le laborieux. Je ne fais rien, c'est vrai, je suis lent à l'effort au point de retarder quinze jours une lettre à un ami que j'aim
elques représentations que vous en avez eues... Votre lettre, mon cher lieutenant, palpite de curiosité. Vous voulez savoir l
s Maud chaque mardi, car je suis, ce jour-là, un fidèle de la maison. J'y ai rencontré Mme de Chantel, qui me semble en meilleure santé; vous avez lieu, sur ce point, d'être fort rassuré. Miss Maud, elle, est toujours la royale magicienne que vous savez; un peu distraite en ce moment, un peu indifférente à ses propres sortilèges. Elle nous conf
ui nous a valu nombre de d?ners, de soirées, de courses en mail où ont brillé la Ucelli et son inséparable Cécile qui devient spectrale à force de morphine. Sachez que le beau Suberceaux compromet en ce moment la petite Juliette Avrezac, sous le patronage de la mère, une charmante femme qui sait parfaitem
argent américaines avant la baisse, et que Mlle Suzanne du Roy, la soeur de la jolie Etiennette que vous avez admirée à Chamblais, est toujours absente en un pays inconnu, que s
m'en vais achever ce qui me reste de jeunesse à regarder gigoter tous ces fantoches indifférents: les Suberceaux, des filles de
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vertissements, je vous en prie. Si vous saviez combien de fois j'ai souhaité planter là tous ces faux amis, tous ces faux vivants, et m'en aller résolument être un autre homme, ailleurs. Mais cet autre "soi", o
pour d?ner avec des demoiselles plus bêtes et plus guindées que des mondaines; après quoi on ira un instant
ecret de vous à moi) dites-moi si la douce petite compagne
, mar
ctor Le Tessier à votre soeur Jeanne (je ne choisis point ces noms au hasard), écrite sur le ton de la dernière que vous m'avez adressée, seriez-vous bien satisfait ? Ne jugeriez-vous pas qu'une jeune fille veut être plus ménagée dans l'expression d'une affection, même
pays natal, les qualités que je prise entre toutes, la loyauté et la bonté, avec un peu de cette brusquerie qui va bien à un honnête homme. Plus que vous, je suis lasse des sceptiques indulgents, des résignés, des énervés qui sont la société masculine contemporaine; aucun de ceux-là, allez ! ne me prendra jamais une pensée. C'est eux que je sens loi
sortie le soir, ni pour le bal, ni pour le théatre, depuis votre absence. Je ferai ma "rentrée dans le monde" sous vos yeux, chez nous. Nous avons, le 3 avril, une grande réception: de la musique jusqu'à m
dire avec respect et avec foi. J'embrasse de tout mon coeur la jolie Jeannette, en
au
s, mar
us embrasser. Il me semble qu'il y a une éternité que je ne vous ai vue. Figurez- vous que, moi qui pense sans cesse à vous, je ne vois plus bien votre visage, ou du m
ses genoux et m'embrasse très fort, à me faire mal, mais ce n'est plus sa bonne affection égale d'autrefois. Il ne m'aime plus par-dessus tout. Il aime mieux la belle Maud de Rouvre. Alors pourquoi ne nous le dit-il pas ? Je ne demande pas mieux que de l'aimer aussi, cette demoiselle, si elle l'aime et
! J'aime bien danser, vous le savez, mère chérie ! mais il faut aussi causer avec les danseurs, à P
ier, la servante du Croisset, qui a épousé Joseph Lepéroux (le second des Lepéroux), il y a quatre mois, vient d'avoir un joli petit gar?on. Elle est bien c
vous embrasse respectueusement et tendremen