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Les femmes d'artistes

Chapter 10 LA MENTEUSE

Word Count: 1993    |    Released on: 30/11/2017

ma célébrité d'aujourd'hui, tellement à ses c?tés le travail m'était facile, l'inspiration naturelle. Dès que je l'eus rencontrée, il me sembla qu'elle était mienne depuis toujours. Sa bea

le pliante, sa paleur dorée, ses traits de juive d'Orient, réguliers et fins dans la bouffissure légère du visage, son parler lent

i arrivait de dire tout à coup: Quand j'étais à Tampico... ou bien: une fois dans la rade de Valparaiso... à part cela, rien dans son allure, dans son langage, ne sentait la vie nomade, rien ne trahissait le désordre, la précipitation des pro

ais. J'évitai dès lors de la revoir; et comme ma pensée était trop atteinte, trop occupée pour me permettre le moindre travail, je résolus de voyager. Je faisais mes prépar

imez? Moi aussi, je vous aime... Seulement (ici sa voix trembla un

lus la recevoir. Elle était nièce du grand-rabbin. Sa s?ur, veuve d'un officier supérieur, avait épousé en secondes noces le garde général de la forêt de Saint-Germain. Quant à elle, ruinée par son mari, elle avait heureusement ga

s et des pelouses tranquilles, une petite maison pour nous deux. J'aurais passé là un an à l'écouter, à la regarder, sans songer au travail. Ce fut elle la première qui me renvoya à mon atelier, et je ne pus pas l'empêcher de reprendre ses le?ons. Cette dignité de s

uelque cadeau, mais elle se disait en riant plus riche que moi, et le fait est que ses le?ons devaient produire beaucoup, car elle s'habillait toujours avec une élégance chère, et le noir, dont elle se couvrait par une coquetterie de teint e

'allions nulle part. Seulement, le dimanche elle partait pour Saint-Germain voir sa s?ur, la femme du garde général, avec qui, depuis quelque temps, elle avait fait sa paix. Je l'accompagnais à la gare. Elle revenait le soir même, et souvent, dans les longs jours, nous nous donnions rendez-vous à une station du parco

e abondance de détails supposés, d'intrigues, imaginaires qu'elle inventait en dépit de tout. Si calme, elle voyait toujours le roman autour d'elle, et sa vie se passait en combinaisons dramatiques. Ces chimères troublaient mon bonheur. Moi qui aurais voulu m'

ir lorsqu'elle arriva toute pale, toute troublée. Sa s?ur était malade; elle avait d? rester pour la soigner. Je crus ce qu'elle me disait, sans me méfier de ce flux de paroles débordant à la moindre question, noyant toujours l'idée principale sou

. Puis je ne songeai plus qu'à lui rendre ses dernières heures plus douces. Cette famille qu'elle aimait tant, dont elle était si glorieuse, je la ramènerais à ce lit de mourante. Sans lui rien dire, j'écrivis d'abord à sa s?ur, à Saint-Germain, et moi-même je courus chez

a des moments où toutes le

le se tournait vers

rep

nièce v

je n'ai pas de nièc

s sottes rancunes de famille... Je vous pa

eloche... Vous confondez, m

ge, en effet. Ce que j'apprenais était si inattendu, si terrible... Elle m'avait donc menti... Pourquoi?... Tout à coup une id

u domestique

est pa

une dame qui donne des le?on

ez nous, pas même de piano... Je ne

la porte au n

n rentrant à notre pauvre petite maison, on me remit une lettre timbrée de Saint-Germain. Je l'ouvris, sachant d'avance ce

elle était en train de mourir. Toutes les questions qui me tourmentaient tombèrent ensemble sur ce lit de douleur: ?Qu'alliez-vous faire à Saint-Germain le dimanche?... Chez qui passiez-vous vos journées?... Où avez-

ourir en repos... Mais je l'avais trop aimée. La jalousie était plus forte que la pitié. Je continuai: ?Tu m'as trompé pendant cinq ans. Tu m'as menti tous les jours, à toutes les heures... Tu connaissais toute ma vie, et moi je ne savais rien de la tienne. Rien, pas même ton nom. Ca

lle, comme si elle avait craint que son dernier regard me livrat son secret... Et c'est

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