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Les femmes d'artistes

Chapter 9 LA VEUVE D'UN GRAND HOMME

Word Count: 1510    |    Released on: 30/11/2017

ne vie très-dure, traversée de caprices, de fantaisies éclatantes dont Paris s'était quelquefois occupé. Sur la grande route de gloire qu'il avait parcourue triomphal

us seulement. Il appartient bien plus au pays, à l'art, qu'à la famille... Et qui sait si chacune de ces fautes que vous lui reprochez ne nous a pas valu des ?uvres sublimes?...? à la fin pourtant, lassée de tant de patience,

onde jeunesse presque aussi séduisante que la première. D'ailleurs le noir lui allait bien; puis elle avait la contenance responsable, un peu fière, d'une femme restée seule dans la vie avec tout l'honneur d'un grand nom à porter. Très-soigneuse de la gloire du défunt, cette gloire maudite qui lui avait co?té tant de larmes et qui maintenant grandissait de jour en jour comme une fle

curiosité des hommes célèbres et la na?veté enthousiaste des artistes encore jeunes. Aussi, quand on lui montra la femme du ma?tre, il en eut un éblouissement. C'était comme l'image même de la muse glorieuse qui lui apparaissait. Tout de suite il fut amoureux, et la veuve commen?ant déjà à revoir un peu le monde, il se fit présenter chez elle. Là sa passion s'accrut de l'atmosphère de génie qui fl

onnu et chétif... Et mille autres na?vetés de ce genre. Pensez qu'au fond du c?ur la dame était très-flattée de sa conquête, mais elle joua la comédie du c?ur brisé, et prit les airs dédaigneux, blasés de la femme dont la vie est finie sans espoir de recommencement.

Mais lui ne s'en blessait pas au contraire. Il était si convaincu de son infériorité et trouvait si naturel que le souvenir d'un pareil homme se f?t installé despotiquement dans un c?ur! Pour l'entretenir dans cette humilité d'attitude, elle relisait quelquefois avec lui les lettres que le ma?tre lui écrivait quand il lui faisait la cour. Ce retour au passé la rajeunissait de quinze ans, lui donn

uefois au théatre. Personne n'aurait reconnu la jeune femme craintive, un peu timide, qui

sur la tête l'auréole de son premier mari, dont le nom résonnait autour d'elle comme un hommage ou un reproche. L'autre, assis

son mari par-dessus l'épaule, de l'appeler ?mon pauvre ami? en l'accablant des corvées de réception, d'un air de dire: ?Vous n'êtes bon qu'à ?a.? Autour d'elle se tenait le cercle des intimes d'autrefois, de ceux qui avaient assisté aux éclatants débuts du ma?tre, à ses luttes, à ses succès. Avec eux elle minaudait, faisait la petite fille. Ils l'avaient connue si jeune! Presque tous l'appelaient ?Ana?s? de son petit nom

nthousiaste le joua au piano, au milieu de l'émotion recueillie. à la dernière note de cet admirable morceau, la dame fondit en larmes. ?C'est plus fort que moi, disait-elle. Je n'ai jamais pu l'entendre

ons, Ana?s,

de sa femme, l'air ému, pénétré, distribuait des poignée

l en s'épongeant les yeux. C'était

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