La San-Felice, Tome I
à; jamais passé ne fut tout à la fois plus sombre et plus éblouissant que le sien; elle n'avait jamais su ni son age précis, ni le lieu de sa naissance; au plus loin que sa mémoire pouvait atteindre,
nne qui la prenait entre ses bras lorsqu'elle était trop fatiguée,
'avoir eu faim et f
elque riche maison ou devant la boutique d'un boulanger; que, là, d'une voix suppliante, elle demandai
pauvres voyageuses de coucher dans une étable étaient des nuits de fête; l'enfant se réchauffait rapidement à la douce haleine des animaux, et presque toujours, le matin, avant de se remettre en rout
son père. Ce dernier avait, cherchant du travail, quitté le comté de Flint pour celui de Chester; mais le travail avait été peu productif.
, pour une fermière des environs, chez laquelle sa mère était servante, un troupeau de quelques moutons, et séjournant de préférence près d
n de ses caprices aristocratiques, avait trouvé la mère d'Emma encore belle, envoya une petite somme dont partie était destinée au bien-être de la mère, partie à l'éducation
ides progrès, lorsqu'un matin sa mère vint la chercher. Le comte d'Halifax était mort et avait oublié les deux femmes dans son testament. Emma ne pouvait plus rester en pension, la pension n'étant plus p
e Londres, nommée miss Arabell, et un peintre d'un grand talent, son amant du jour, s'étaient arrêtés, le pein
pour voir ce que faisait le peintre. Emma les suivit; le peintre, en se retournant, l'aper?ut e
t de répondre à ces questions avec une certaine élégance. Il s'informa combien elle gagnait à soigner les enfa
donnerai cinq guinées chaque fois que vous consen
wmney, Cavendish square, n° 8,? en même temps que miss Arabell tirait de sa
, la mit dans sa poitrine; mais, ins
t, lui disant que cet argent se
es, j'irai avec les petites économies que j'
gs par mois? demanda
pondit simplemen
ut fi
re; lui aussi fut frappé de la beauté d'Emma Lyonna, et, pendant tout le temps qu'il resta dans la petite ville
rtit, laissant deux guinées pour la petite bonne d'enfan
cepta sans
ppelait Fanny Strong et avait elle-
que ne semblait le permettre sa fortune; sans doute croyait-elle qu'elle prélevait sa
evant la boutique d'un marchand de glaces pour se regarder dans un gran
y Strong, qui la tirai
là? lui dem
ndant vrai, elle eut d? dire: ?Je
oin de réponse pour savoir ce qui
s aussi jolie que toi, je ne resterai
tu? lui de
ie figure, on fait fortune à Londres. Vas-y, et, quand tu s
allions ensemble?
possède pas six pence, et je ne crois
, j'ai près de
ous faut pour toi, moi
yage fut
ersonne, les trois fugitifs prirent,
de Chester, Emma partagea les vingt-deux schell
te rue de Villiers, aboutissant d'un c?té à la Tamise et de l'autre au Strand, qu'était située cette auberge. E
il était ni quand il reviendrait; on le croyait e
e lueur lui traversa le cerveau; elle pensa à M. James Hawarden, le célèbre chirurgien qui, en quittant la maison de son p
deux ou trois fois elle avait porté à la p
Leicester s
er square, peu distant de Cavendish square, frappa
ié, promit de s'employer à la protéger, et, en attendant, il la re?ut sous son toit
des premiers magasins de bijouterie de Londres; mais, la veille du jour où Emma dev
tte, ce rêve d'amour qui n'a son pareil dans aucune langue; elle rentra folle, éblouie, enivrée; elle passa la nui
. Hawarden où elle pourrait acheter la pièce qu'elle avait vu représenter la veille
ison que forme le magique mélange de l'amour et de la poésie; elle voulait à tout prix rentrer dans ce monde enchanté qu'elle n'avait qu'entrevu, lorsqu'un splendide équipage
livres sterling de bijoux, et invita le marchand à lui envoyer ses emplettes par s
iselle de magasi
n voiture avec les écrins, et on l
était au comble: elle était la ma?tresse d
a distraire dans ses heures d'ennui, plut?t que de retourner au magasin. Emma ne demanda qu'une chose, ce fut s'il lui serait permis d'all
ma. Le joaillier dont miss Arabell était une des meilleures prat
te belle créature auprès d'elle? Les ennemis de miss Arabell-et sa haute fortune lui en avait fait beaucoup-donnèrent à
inzième année, elle était dans toute la fleur de sa jeunesse et de sa beauté; sa taille souple, harmonieuse, se pliait à toutes les poses, et par ses ondulations naturelles, atteignait les artifices des plus habiles danseuses. Quant à son visage, qui, malgré les vicissitudes de la vie, conserva toujours les couleurs immaculées de l'enfance, le velouté virginal de la pudeur, doué par l'impressio
eur. Richard, le frère de Fanny, pour nous servir du terme consacré, Richard fut pressé et fait marin malgré lui. Fanny accourut réclamer l'assistance de son amie;
avec son amie trouver l'amiral: elle obtint ce qu'elle demandait; mais l'amiral, lui aussi,
vaux à elle; mais cette fortune eut l'éclat et la rapidité d'un météore: l'escadre partit, et Em
ait fait le premier pas sur le brillant chemin du vice; elle accepta, devint, pendant une saison entière, la reine des chasses, des fêtes et des danses; mais, la saison finie, oubliée de son second amant, avilie par un
la dépravation publique, frappée de la distinction et de la modestie de sa nouvelle pensionnaire, au
mystique et voluptueux, qui professait devant la je
starté était trouvée sous le
lus transparent que le filet sous lequel Vulcain avait retenu Vénus captive aux yeux de l'Olympe, et annon?a dans tous les journaux
de cette grande religion de l'amour, qui étend son culte sur
culpture n'avaient jamais produit un semblable c
Flint. Il la peignit sous toutes les formes, en Ariane, en bacchante, en Léda, en Armide, et nous possédons à la Bibliothèque impérial
a Lyonna, et, dans l'éblouissement que lui causait une si complète beauté, en devint éperdument amoureux. Les plus brillantes promesses furent faites à Emma par le jeune lord; mais elle p
l'époux d'Emma Lyonna, dès qu'il aurait atteint sa grand
, et, sur la parole de leur père, trois enfants na
bout de trois ans et quand, grace aux meilleurs professeurs de Londres, Emma Lyonna avait fait d'immenses progrès dans la musique et le dessin; elle avait en outre, tout en se perfec
emander de l'argent. A chacune de ses demandes, son oncle fit droit d'abord; mais enfin, à une dernière, sir William Hamilton, répo
presque également l'arrivée de sir William. Tout à coup, il entra chez eux sans
eu, et ceux auxquels il s'était adressé n'avaient pas manqué de lui dire que la cause
ne lui offrit d'autre alternative que d'abandonner à l'instant même Emma L
onnant trois jours à so
; c'était à elle d'obtenir de sir William Hamilton le pard
illement de sa jeunesse, le chapeau de paille et la robe de bure; ses larmes, se
adroitement combiné, soit effet du hasard, les cordons de son chapeau se
était inimitable
la beauté vivante l'emporter sur la froide et pale beauté des déesses de Praxitèle et de Phidias. L'amour qu'il n'avait pas voulu comp
phes, la vénalité des caresses: tout, jusqu'aux enfants nés de leur amour, sir William accepta tout,
conditions complètes; une seule promesse de mariage l'avait unie au neveu: elle
am consen
n effet accoutumé; non-seulement
a capitale des Deux-Siciles en hommes de science, en hommes politiques et en artistes. Peu de jours suffirent à Emma, si artiste elle-même, pour savoir, de la politiq
it en public avec la prostituée de Haymarket, parcourait la rue de Tolède et la promenade de Chia?a dans le même carrosse qu'elle et portant la même toilette qu'elle, mais, après les soirées employées à reproduire les
euse et soudaine intimité; mais elle était un de ces coeurs absolus, une de ces ames vaillantes qui, la tête haute, affrontent la calomnie et m
Louis XVI et de Marie-Antoinette, ceux de 96 et de 97, c'est-à-dire les victoires de Bonaparte en Italie, victoires qui ébranlère
la main sur leurs couronnes vacillantes. Or, à tout prix, Marie-Caroline, la femme avide de richesses, de pouvoir, d'ambition, voulait conserver la sienne; il n'est donc pas étonnant qu'appelant à son aide la fascination qu'elle exer?ait
ie-Caroline, à propos de l'amiral Horace Nelson, ce qu'Emma Lyonna
i devait sa grandeur à son propre courage et sa renommée à son génie; ce dut être une glorieuse récompense des blessures re?ues, que de