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L'Immortel

Chapter 8 No.8

Word Count: 2972    |    Released on: 06/12/2017

fermés, Paris dispersé, la Chambre, l'Institut en vacances, quelques délégués des sociétés nombreuses dont il fut

issant une semaine toute blanche, sans crime, ni duel, ni procès célèbre, ni incident politi

qu'était Loisillon, ce qu'il avait fait dans ses soixante-dix ans de séjour parmi les hommes, la signification de cette majuscule brodée d'argent sur la haute tenture sombre, bien peu la savaient dans cette foule uniquement impressionnée par ce déploiement de police, tant d'espace l

ités par l'Imprimerie Nationale du temps où Loisillon était surintendant des Beaux-Arts. L'homme: un type d'avoué retors, plat, piteux, le dos courtisan, un geste perpétuel de s'excuser, de demander grace, grace pour ses croix, pour ses palmes, son rang dans cette Académie où sa rouerie d'homme d'affaires servait d'agent de fusion entre tant d'élé

ient sous le voile, à faire retourner un agent des moeurs, toute la congrégation des dames de l'Académie, ses ferventes, ses dévotes, venues là, moins pour honorer la mémoire de feu Loisillon que pour contempler leurs idoles, ces Immortels fabriqués, pétris de leurs petites mains adroites, vrais ouvrages de femmes où elles avaient mis leurs forces inemployées d'orgueil, d'ambition, de ruse, de volonté. Des actrices s'y joignaient sous prétexte de je ne sais quel orphelinat dramatique présidé par le défunt, témoi

z raison, je s

ure que des cierges pointillent tout au fond, tombe à genoux sur un prie-Dieu, c?té des dames, s'y prostre, s'y a

.? répond l'amie du m

l dominait de toute la tête: ?La famille, messieurs!...? il amenait jusqu'aux premiers rangs le provincial enchanté de la rencontre, un peu confus tout de même, car le sculpteur parlait haut et librement, à son habitude. ?Hein! ce veinard de Loisillon... autant de monde que Béranger... voilà qui doit donner du coeur au ventre à la jeunesse...? Tout à coup, voyant Freydet se découvrir à l'apparition du cortége: ?Qu'as-tu donc d

chapeau de travers sur les inégalités de son crane, le vert végétal de l'habit accentuant encore la graisse terreuse, squameuse de son masque proboscidien. Près de lui le sinistre, long, Laniboire, ses marbrures violettes, sa bouche tordue de guignol hémiplégique, cachait ses palmes sous un pardessus trop court laissant voir un bout d'épée, les basques du frac qui, avec les pointes de son chapeau, lui donnaient l'air d'un employé des p

rt, ce fauteuil vacant à point pour sa candidature. Malgré tout, l'appareil funèbre dont les vieux parisiens se blasent par l'habitude, cette haie de soldats, le sac au dos, les fusils tombant sur les dalles d'un seul coup de crosse au commandement d'un sacré petit officier, très jeune, pas commode, la jugulaire au menton, dont cet enterrement devait être la première affaire, surtout la musique noire, les tambours voilés le saisirent d'un grand respect ému; et, comme toujours quand un sentiment vif le poignait, des rimes s

ses vers, le candidat se mit à ruminer son plan d'attaque, ses visites, la lettre officielle pour le secrétaire perpétuel. Mais, au fait, il était mort, le perpétuel... Allait-on nommer Astier-Réhu avan

'il dorme tranquille après tant d'agitation et d'intrigues!...? A ce chant triste, irrésistible, répondaient dans la nef les sanglots des femmes dominés par le hoquet tragique de Marguerite Oger, son terrible hoquet du ?Quatre? dans Musidora. Tout ce deuil pénétrait le bon candidat, allait rejoindre

tête, Gazan, Laniboire, Desminières, son bon ma?tre Astier-Réhu. Tous très beaux maintenant, noyant dans le mystère des hautes, vo?tes le vert perroquet chamarré des uniformes, ils descendaient la nef deux par deux, très lentement, comme à regret, vers ce grand carré de jour découpé au portail ouvert. Derrière, toute la compagnie, cédant le pas à son doyen, l'extraordinaire Jean

murés par la foule évoquaient des oeuvres mortes, oubliées depuis longtemps. A c?té de ces revenants, de ces ?permissionnaires du Père-Lachaise,? comme les appelait un malin de l'escorte, les autres académiciens semblaient jeunes, ils se campaient, bombaient leurs torses sous des regards extasiés de femmes les br?lant à travers les voiles noirs, l'entassement de la foule, les

ssées. Remuez-vous!... Ne bougez plus!... Quel avis suivre et croire le meilleur? Son ma?tre Astier le lui dirait sans doute, et il essaya de le rejoindre dehors. Ce n'était pas chose commode avec l'encombrement du parvis pendant que se classait le cortége et qu'on hissait le cercueil, écrasé d'innombrables couronnes, rien d'animé comme cette sortie d'enterrement dans la lumière d'un beau jour

pas... le dernier mardi...? minaudai

ous jusq

reconduis

z Keyser; ?a semblera b

files sombres. Freydet, ébloui de soleil, son chapeau en abat-jour, regardait cette foule à perte de vue, se sentait très fier, reportant à l'Académie cette gloire posthume qu'on ne pouvait attribuer vraiment à l'auteur du Voyage au Val d'Andorre, et en même temps il avait le chagrin de constater

pour parler, sentir une sympathie. L'autre, à c?té du corbillard, sans répondre feuil

le ma?tre tout haut, très brutal; et, le temps d'un

boutons, s'examina jusqu'à l'extrémité des bottes avec inquiétude, sans pouv

t la même ride profonde de l'idée fixe, aux yeux le même regard haineux et méfiant du voisin. Quand, remis de son malaise, il put mettre des noms sur ces personnages, il reconnut la figure fanée, dé?ue, du père Moser, l'éternel candidat; l'honnête mine de Dalzon, l'homme au livre, le retoqué des dernières élections; et de Salèles, et Guérineau. La remorque, parbleu! ceux dont l'Académie ne s'occupe plus, qu'elle laisse filer a

es; puis la musique reprenait à longs cris la ?marche pour la mort d'un héros.? Et devant ces grandioses honneurs, ces funérailles nationales, cette orgueilleuse révolte de l'homme humilié, vain

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