Journal d'un sous-officier, 1870
lleuses grin?aient toujours. Derniers efforts du général Peytavin qui, vers quatre heures, avait apporté l'appui du 15e corps. Arrêté par les troupes du prince Frédéri
les combattants, et le feu de la p
progressivement s'épaississait et encombrait le ciel. Fort loin à la ronde, le champ de bataille en était éclairé, comme par une aurore boréale. Les survivants sans blessure e
e. Tous, quoique désorientés, perdus, affirmaient que la journée nous appartenait. Chacun, sans exception, en toute sincérité, disait avoir as
miné de temps à autre par les cris des blessés qui avaient été déposés en travers des caissons où ils étaient horriblement secoués. Tout cela s'apercevait à peine dans l'obscurit
une résistance pour déployer sa force, le général Chanzy se raidit contre l'insuccès et alors il apparut plus grand que dans la victoire. Assumant sans hésiter la responsabilité de diriger, en même temps que le sien, le 17e corps privé de son chef
herches furent vaines. Les Allemands n'avaient évacué Terminiers que l'avant-veille: il n'y avait pas à glaner derrière eux et l'humanité ordonnait de laisser aux blessés qui arrivaient les refuges qu'offraient les maisons toutes abandonnées du village. Un pailler toutefois nous offrit de quoi garnir légèrement le sol de nos tentes. Mais le général Chanzy se souvint qu
ions être aux environs de Villepion. Nous grelottions en plein champ, sous la bise du nord qui ravivait l'incendie maintenant à quelques centaines de pas. Au pied de la haie de faisceaux aux ba?onnettes flamboyantes, nous nous couchames malgré tout, avec la
de l'esprit. Oui, moins abrités du froid que les Gro?nlandais, à une portée de fusil des barbares qui en pleine France détruisaient nos demeures, nous p?mes fermer les yeux, nous endormir, reposer. Chose curieuse, l'esprit, comme pour acquitter aussit?t sa dette de reconnaissance envers le corps qui lui accordait quelques heures d'oubli, é
éteinte, et, vers l'orient, l'azur céleste s'éclaircissait à l'approche de l'aube. Notre compagnie fut chargée de pousser une reconnaissance. Nous aper??mes vaguement, dans le demi-jour naissant, un assez gros parti de uhlans. Ayant sans doute distingué la mass
Lumeau, partaient quelques brefs coups de sifflet. Des ombres se montrèrent un instant à l'entrée de chaque village et presque aussit?t se dérobèrent à l'abri d
ions que le général Chanzy avait arrêtées et fait approuver pendant la nuit, s'échelonnaient, bataillon par bataillon, en colonne de compagnie, avec une batterie dans chaqu
er la dernière, sous la direction de l'amiral Jauréguibe
ns-j'avais peine à la garder. Invinciblement, mes regards étaient attirés vers le village des échelles, à l'entrée duquel se montraient quelques groupes. Cette curiosité était-elle excessive, justifiait-elle un blame? Le salut de l'armée nécessitait-il qu'o