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Les femmes d'artistes

Chapter 4 UN MéNAGE DE CHANTEURS

Word Count: 1786    |    Released on: 30/11/2017

sionnée. On ne joue pas impunément avec le feu. On ne se dit pas vingt fois par mois: ?Je t'aime!? sur des soupirs de fl?te et des trémolos de violon sans finir par se prendre

et Lohengrin ouvrent toute grande sur

r les senteur

s colonnes blanches du

s'attardent sous

le jour, ce n'es

e lune qui monte du banc rustique aux volets de la petite cha

sse-moi contemp

mme la toile achevait de se baisser, séparant la salle bruyante d'applaudissements et la scène semée de bouquets, où la robe blanche de Juliette tra?nait sur des camélias effeuillés, les deux chanteurs furent pris d'un élan irrésistible, comme si leur

'une élève admirablement douée, la promesse d'un génie futur; sa voix trop jeune avait des angles, ainsi que ses épaules un peu minces et grêles. Aussi, au retour, quand elle parut dans un de ses r?les d'autrefois et que le son plein, riche, étoffé, s'échappa dès les premières notes, abondant et pur comme l'eau d'une source vive, il y eut dans la salle un charme d'étonnement si grand que tout l'intérêt de la soirée se co

onnait la flamme à ces yeux profonds; et cette idée aurait d? le rendre fier, mais la vanité du comédien fut plus forte. à la fin du spectacle, il appela le

t et s?re d'une ovation. à chaque nouveau succès le mari se montrait triste, nerveux, irritable. Cela lui faisait l'effet d'un vol, cette vogue qui s'en allait de lui à elle sans retour. Longtemps il essaya de cacher à tous, surtout à sa femme, cette souffrance inavouable; mais un soir, comme elle montait l'escalier de sa l

ide, féroce, implacable. Parfois, quand elle s'arrêtait à la fin d'un air et que les bravos multipliés tombaient vers elle de t

fini d'applaudir,

sser. Les grands comédiens ne meurent ni de maladie ni de vieillesse; ils cessent d'exister quand on ne les applaudit plus. Celui-ci, devant l'indifférence du public, fut pris d

pourtant... Et

e. D'abord elle avait songé à amoindrir son succès, en se ménageant, en ne donnant pas toute sa voix, tous ses moyens; mais ses résolutions comme celles du mari ne tenaient pas devant le feu de la rampe. Son talent,

homme, ce ton de fausse camaraderie que les comédiens ont entre

?a ne va pas en ce moment.

l voulait l'emp

ais trop... Ne lasse pas ta chance... Tie

Elle était enrhumée, pas en voix. Ou bien

nale du duo... tu as tué mon

phe rend indulgent, et chaque soir, de l'ombre où elle essayait de se blottir, de s'effacer, le succès l'obligeait à repara?tre glorieusement en pleine lumière. Au théatre, on s'aper?ut vite de ce singulier cas de jalousie, et les camarades s'en amusèrent. On accablait le chanteur de compliments sur le talent de sa femme. On

alages comme une chance de succès, par les étiquettes menues et dorées des confiseurs, des parfumeurs, avait l'existence la plus triste, la plus humiliée. Elle n'osait plus ouvrir un journal, de peur de lire son éloge, pleur

est moi qui t'a

upplice continu

and duo avec son mari, au moment où sa voix superbe, montée au plus haut point de son registre, achevait le son sur une suite de notes égales et pures comme les perles rondes d'un collier, une bordée de sifflets l'arrêta net. La salle était aussi émue, aussi surprise qu'elle-même. Le souffle des respirations paraissait suspendu, prisonnier dans les poitrines comme le tr

ri qui l'avait

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