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La Maison

Chapter 3 LES ENNEMIS

Word Count: 4119    |    Released on: 30/11/2017

, c'était

sque je rencontrai devant le portail, en rentrant, Oui-oui qui hochait la têt

ize ou la Louise était une folle à qui l'on versait régulièrement chaque semaine un modeste subside de cinquante centimes qu'elle appelait sa rente. Sa folie ne diminuait pas ses exigences: une nouvelle servante, mal infor

t pour augmenter leur prix. Nous avions encouru sa colère, ma soeur Mélanie et moi, dans une circonstance mémorable. Mélanie, ayant lu dans l'Evangile qu'un verre d'eau donné à un pauvre nous serait rendu au centuple, s'avisa d'en offrir un à Oui-oui.

ne! Plut?t que d'en toucher,

it, puis un second, puis un troisième. Toute la bouteille y passa. Grand-père, s'il

oment de sa promenade quotidienne, réclamait qu'

larait-il. Partageons nos

etrouvait, émietté, devant la grille, au pied des colonnes de pierre

sans même attendre la réponse. Je ne refermai pas le portail qu'ils avaient laissé ouvert, et je me glissai dans le corridor qui conduisait à la cuisine, car je m'étais attardé, au retour du collège, jouer avec des camarades dans un petit chemin qu'on appelait derrière les murs, parce qu'il longeait

nde, et on la ligote comme

s de chez nous, j'aurais bien admis que rien ne

rêté par nos protestations, attendait patiemment que nous eussions fini, et parfois même s'intéressait aux péripéties du jeu, après quoi il continuait son chemin. Personne, a

dans l'air. Ma mère, qui ne manquait pas d'allumer sa chandelle bénite dès que le tonnerre commen?ait de rouler, multipliait ses prières, et je voyais bien qu'elle avait du souci, car ses yeux clairs ne savaient rien dissimuler. Tante Dine promenait dans les escaliers une fébrile ardeur guerrière. La colère qui l'échauffait lui communiquait des forces invincibles, dont le Pendu s'émerveillait et dont patirent des araignées qui pouvaient se croire hors d'atteinte et que délogea sans pitié la tête de loup vengeresse. Elle adressait des menaces à des ennemis invisibles. Ah! les mi

allait se promener. Rien ne changeait, rien ne pouvait changer que les nuages sur le soleil. Quant aux choses de la terre, elles étaient dénuées de gravité. Une fois mon père tenta de lui demander avis ou de lui représenter le péril d'une situation que je ne pouvais guère soup?onner. Son discours fut suppliant, émouvant, pathétique, et plein d'un respect qui ne réuss

s faudra quit

atigué, comme s'il écartait une mouche, le laissa retomber le long de son corps et

tte maison ou une autre,

t de son éternel pe

e, on réclame des réparations.

ent si terribles que j'eus peur et fus pris de la chair

mon petit. Ce n'

amais venue, ne me serait jamais venue, qu'on p?t habiter une autre maison. J'avais l'impression d'avoir assisté à un sacrilège, et en même temps ce sacrilège s'acclimatait dans mon cerveau parce qu'il n'avait pas eu de sanction immédiate, et qu'il s'était accompli sans aucune solennité comme un acte de rien du tout. Etait-il possi

llait mourir, je l'ai plié dans une couverture et j

me débita fièrement, comme s'il rappelait un trait

procès qui

is pas ce que c'était, et bien que j'eusse verg

que c'est

sans doute pour che

onheur. Mais pour celui qui perd, c'est très embêtant. A ca

ir la maison. J'avais une peur spéciale des courtilières qui ont un corps long et gluant et deux antennes sur la tête, et qui jouissent dans le monde agricole d'une réputation détestable: on leur attribue toutes sortes de méfaits, elles ravag

le coeur. Qu'est-ce que vous voulez? Il se fiche de tout, et quand o

rs je pensais qu'il ne jouait aucun r?le, à la fa?on des rois fainéants, mais voilà qu'il provoquait des catastrophes. D'un mot il fermait les chapelles, supprimait les portraits des ancêtres, et surtout ?a lui était parfaitement égal d'habiter une maison ou une autre.

heurtai à tante Dine, dont le Pendu quêtait l'assistance p

i criai-je pou

ta net dans

t'a p

Bos

et individu. Béatrix

trix son véritable nom. Comprit-elle à mon accent ou à ma figur

est là, il n'y a jamais r

immédiatem

e que Mariette, sans doute, avait refusé de confier à celui-ci. En s'éloignant elle agi

emple, il ne manq

tte n'était pas à son fourneau. Elle discutait violemment avec Philomène, la femme de chambre, qui portait la soupière au risque d'en

ra. D'abord, moi, je ne v

e fit et, reprenant bient?t son s

Fran?ois. Le second coup de clo

nant vers

-tu là, plantée

oujours à table la dernière, parce qu'elle découvrait, le long de l'escalier, trente-six opérations à commencer ou terminer qui l'obl

le p

on attend l

le no

'hui qu'on le

lébrait mon manuel d'histoire. Un grand personnage, un roi avec une couronne d'or sur la tête, et revêtu d'une cha

rdinaire, ma mère venait dans la salle à manger avant nous, pour servir le potage. La loquacité de Philomène avait empêché cette opération préliminaire, et j'en bénéficiai. Mes parents, d'ailleurs, ne

?a de donner à la conversation un tour général. Mais il parlait presque seul. Son calme, sa bonne humeur même achevèrent de me rendre la confiance que deux ou trois cuillerées bien chaudes avaient déjà commencé de me communiquer. Tante Dine, qui ne pouvait rester inactive pendant les intervalles du service, s'occupait à l'avance de battre la salade dont elle conservait la spécialité, bien qu'il e?t été souvent question de lui retirer cet office à cause du vinaigre qu'elle r

mbre plus profonde. Par les fenêtres ouvertes, le jardin nous envoyait, pêle-mêle, l'air frais, une odeur de fleurs et des phalènes qui, attirées par la lumière, s

anger, tenant à la main un télégramme. Elle n'avait pas pris la peine de le poser sur un plateau, elle ne l'avait pas remis à la femme de chambre qui était chargée de

M. Rambert

mme si elle accomplissait son devoir en allant tendre le papier bleu à mon père qui éta

oulez

rand-père avec son petit

solennel, si complet que j'entendais la déchirure du papier. Comment mon père pouvait-il l'ouvrir avec si peu d'impatience? Je m'imaginais l'ouvrant à sa place crr... crrr... ?a y était. Tous nos regards convergeaient sur le travail prudent de ses deux mains, sau

r, dit-il. Ce n'est

tait restée penchée derrière le dossier

ler, Mariette,

, sans rien savoir,

devait pas en app

dut absorber le texte d'un trait. Déjà il mettait le télégramme dans sa poche sans un mot, sans même un jeu des m

e ga?ment. Le jour dure encore. Dépêchez-vous d'a

u qui brillèrent et disparurent sans tomber. Elle avait compris. Je compris après elle et par elle. La mystérieuse Cour avait jugé contre nous. Le procès, le terrible procès était perdu. Nous étions tous consternés sans conna?tre au juste pourquoi, mais nous avions senti passer sur nous le vent de la défaite. Mon père, cependant, ne manifestait aucune gène, aucune tristesse, et mon grand-père, après son gruy

davantage. Et dans cette catastrophe une parole me revenait, incompréhensible, effroyable et cependant obsédante: Qu'on habite une maison ou une autre, qu'est-ce que ?a peut bien faire? Ce propos de mon grand-père me révoltait et en même temps me stupéfiait, m'attirait presque par son audace. Il me donnait une sorte de vertige. Comment acceptait-on d'abandonner sa maison, sans la défendre jusqu'à la limite de ses forces? Intérieurement je criais aux armes. Et pour réaliser ce qui se passait en moi, je saisis une des épées fabriquées par Tem Bossette, j'enfourchai mon échalas favori et, malgré la brusque venue des ténèbres qui éteignaient

d'entendre, en me rapprochant,

ois! F

eur; mon retour précipité

rnelle. Je fus longtemps avant de m'endormir. Sous la porte de communication, j'apercevais une raie de lumière. Cette lumière dut briller très tard, et j'enten

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