La guerre et la paix, Tome III
suivait, dans les hautes sphères de Saint-Pétersbourg, entre les partis de Roumiantzow, des amis de la France,
de temps à autre, causait-on à voix basse de la conduite si différente tenue par les deux Impératrices dans ces graves circonstances. Tandis que l'Impératrice mère, dans la pensée de sauvegarder les divers établissements placés sous son patronage, avait pris déjà toutes les mesures nécessaires pour le transfert des instituts à Kazan, et fait emballer tou
ui se flattait d'être un lecteur hors ligne (il lui arrivait parfois de lire chez l'Impératrice), devait en donner connaissance. Son talent consistait à hausser la voix et à passer du grave au doux, sans tenir compte de la signification des mots. Cette lecture avait, comme tout ce qui se faisait chez Anna Pavlovna, une importance politique: la soirée
fier à une célébrité de la ville, se faisait soigner par un jeune docteur italien; cet Italien la traitait au moyen d'un remède nouveau et complètement inconnu. Il était plus que probable que la maladie de la charmante comtesse provenait de l'embarras où el
sse très mal: le médeci
s c'est une ma
ciliés?... Le vieux comte est touchant, à ce qu'il para?t. Il a pleur
ande perte!... C'est
c'est la plus charmante femme du monde, répliqua Anna Pavlovna en souriant de son propre enthousiasme. Nous appartenons à des
e qui abritait le secret de la comtesse se permit de faire observer que le char
ant à partie le jeune homme, mais je sais de bonne source que ce médecin est un hom
du c?té de Bilibine, qui était en train de
plomatique qui accompagnait l'envoi de drapeaux autrichiens pris par Wi
c l'intention de provoquer un silence qui lui pe
e qu'il avait du reste composée lui-même: ?L'Empereur renvoie les drapea
rmant! dit le
prononcées de cette fa?on passaient parfois pour très spirituelles; aussi avait-il à tout hasard jeté les premiers mots qui s'étaient trouvés au bout de sa langue, en se disant: ?Il en sortira peut-être quelque chose de très bien; dans le cas contraire, il se trouvera toujours quelqu'un qui en tirera parti.? Le pénible silence qui suivit son mot fu
ance, elle chante avec extase: ?Hosannah, béni soit celui qui vient!? On sentait des larmes dans la voix du prince Basile à cette dernière phrase. Bilibine regardait attentivement ses ongles; d'autres personnes avaient l'air embarrassé. Anna Pavlovna, prenant les devants, murmurait in petto la phrase qui suivait: ?Qu'importe que le Goliath impudent et hardi...? tandis que le prince Basile reprenait tout haut: ?Qu'importe que le Goliath impudent et hardi, venant des frontières de la France, apport
ria-t-on de tous c?tés en louant
ongtemps encore de la situation du pays et se livrèrent à maintes et maintes s
'anniversaire de la naissance de l'Empereur, on au