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Sur la pierre blanche

Chapter 3 No.3

Word Count: 8716    |    Released on: 06/12/2017

eut achevé sa lecture,

ent de leurs cris am

auriers plantés sur la voie Sacrée élevaient dans l'air léger leurs rameaux no

trompait pas aisément. Le procès intenté par Sosthène à saint Paul devant

er en convint

les versets 12 à 17, que je puis vous lire, car j

il

les Juifs d'un commun accord s'élevèrent c

suader aux hommes d'adorer Dieu d

ifs: ?O Juifs, s'il s'agissait de quelque injustice, ou de quelque m

e, de mots, et de votre loi démélez vos différends comme

retirer ainsi d

une synagogue, le battirent devant le tri

ue et comme un homme agréable à ces professeurs athéniens dont les Romains admiraient l'esprit. Il était très instruit. Il avait écrit un livre des questions naturelles et composé, croit-on, des tragédies. Ces ouvrages sont tous perdus, à moins qu'il ne se trouve quelque chose de lui dans ce recueil de déclamations tragiques attribué, sans raisons suffisantes, à son frère le philosophe. J'ai supposé qu'il était sto?cien et pensait, sur beaucoup de points, comme ce frère illustre.

rois Sénèques, Helvia, perdit son mari, le plus célèbre de ses fils composa pour elle un petit traité philosophique. En un endroit de cet ouvrage, il l'exhor

allion est parvenu aux honneurs par ses talents. Méla les a dédaignés par sa sagesse. Jouis de la considération de l'un, de la tranquillité de l'autre, de l'amour de tous deux

tique, Méla vint à Rome et se fit nommer administrateur des biens de Néron. On en conclut qu'il était habile en affaires, et même on le soup?onna de n'être pas aussi désintéressé qu'il voulait le para?tre. C'est possible. Les Sénèques, qui affichaient le mépris des richesses, en possédaient d'immenses, et l'on a grand'peine à croire le précepteur de Néron quand il se repré

femme Pauline voulut mourir avec lui, d'une mort semblable. Sur l'ordre de Néron, on banda les poignets que Pauline s'était fait ouvrir. Elle vécut, gardant une paleur mortelle. Tacite rapporte que le jeune Lucain, soumis à la torture, dénon?a sa mère. Cette infamie serait certaine, q

père initié au secret de la conjuration et l'on produisit une fausse lettre de Lucain. Néron, après l'avoir lue, ordonna qu'elle f?t apportée à Méla. A l'exemple de son frère et de tant de victimes de Néron, Mé

t le Sénat envoyaient gouverner les provinces, avaient toujours avec eux des fils de grandes familles, qui venaient s'instruire aux affaires par leur exemple, et des hommes d'un esprit subtil comme mon Apollodore, le plus souvent des affranchis, qui leur servaient de secrétaires. Enfin, je me suis persuadé que, au moment où saint Paul fut amené devant la justice romaine, le proconsul et ses amis s'entretenaient librement des sujets les plus divers, art, philosophie, religion, politique, et qu'ils laissaient percer, à travers des curiosités variées, une préoccupation constante de l'avenir. Il y a que

n Romain, Gallion, frère de Sénèque, l'ornement et la lumière de son siècle. Il s'inquiète de l'avenir, il s'efforce de reconna?tre le mouvement qui emporte le monde, il recherche les destinées de l'Empire et des dieux. A ce moment, par une fortune

est à grand'peine qu'il se faisait entendre des gens qui vivaient et pensaient à peu près comme lui. Il n'avait jamais adressé la parole à un homme cultivé. Il n'était nullement préparé à conduire sa pensée et à suivre celles d'un interl

a toujours des Juifs en ornements chez les antisémites. C'étaient des meschoumets. Paul était un nabi. Ce Syrien ardent et fier, dédaigneux des biens que recherchent tous les hommes, avide de pauvreté, ambitieux d'outrages et d'humiliations, mettant toute sa joie à souffrir, ne s

e, mais parce qu'il avait un respect infini du gouvernement. ?Que chacun soit soumis aux puissances régnantes, écrivait-il à ses églises. Les gouvernants font peur au mal. Ils ne font pas peur au bien. Veux-tu ne pas craindre l'autorité? Fais le bien et tu obtiendras d'elle des louanges.? Gallion aurait peut-être trouvé c

gérie. Une conversation de Gallion et de saint Paul n'aurait eu que trop de ressemblance, j'imagine, avec la conversation du général Desaix et de son derviche. Après la bataille des Pyramides, le général Desaix, à la tête de douze cents cavaliers, poursuivit, dans la Haute-égypte, les mamelouks de Mourad-bey. Se trouvant à Girgeh, il apprit qu'un vieux d

an?ais sont venus porter en E

s viendraient, ré

nt le s

éclipse

leil put-elle t'instruire d

l qui se met devant le soleil pour annoncer a

es la vraie cause des éclipses;

t de crayon et un chiffon de

il, B la lune, C

eut terminé sa

la théorie des éc

viche murmurait

manda le général

'ange Gabriel qui cause les éclip

n fanatique! s

erviche à grands c

ée entre saint Paul et Gallion, aurait fini à peu prè

rable sous-secrétaire d'état aux colonies de Sa Majesté Britannique n'a pas rencontré sans doute le marabout qui donnera son nom à la plus vaste église de Londres; vous conviendrez que notre gouverneur civil de l'Algérie ne s'e

ce dont saint Jér?me et saint Augustin parlent avec considération. Si ces lettres sont celles qui nous sont parvenues sous les noms de Paul et de Sénèque, il faut que ces Pères ne les aient pas lues ou qu'ils eussent peu de discernement. C'est l'ouvre inepte d'un chrétien qui ignorait tout de l'époque de Néron et était bien incapable d'imiter le style de Sénèque. Est-il besoin de dire que les grands docteurs du moyen age crurent fermement à la vérité des relations et à l'authenticité des lettres? Mais les humanistes de la Renaissance n'eurent pas de peine à démontrer l'invraisembl

omme ils devaient réellement penser et parler et qu'ils n'ont que des idées de leur temps. C'est là, ce me semble

Je n'y ai rien mis que je ne p

é, de la terre, s'efforcer de découvrir le nom du successeur de Jupiter. Tandis qu'ils se livrent à cette recherche anxieuse, l'ap?tre du dieu nouveau parait devant eux et ils le mépr

'un esprit étroit et léger dans ce dédain que le proconsul éprouva pour le Juif de Tarse qui comparaissait à son tribunal. Il en prend occasion pour déplorer la mauvaise philosophie des Romains. ?Que les gens d'esprit, s'écrie-t-il, ont parfois peu de prévoyance! Il s'est trouvé plus tard que la querelle de ces sectaires abjects était la grande affaire du siècle.? Renan semble croire que le proconsul d'A

les confins de l'univers. On sait ce que cette erreur, commune à tous les Romains, co?ta de larmes et de sang à l'Empire. Troisièmement, Gallion, sur la foi des oracles, croyait à l'éternité de Rome. Il se trompait si l'on prend sa prophétie au sens étroit et littéral. Il ne se trompait pas si l'on considère que Rome, la Rome de César et de Trajan, nous a donné ses coutumes et ses lois et que la civilisation moderne procède de la civilisation romaine. C'est à la place auguste où nous sommes, du haut de la tribune rostrale et dans la curie que fut délibéré le sort de l'univers et con?ue la forme dans laquelle les peuples sont encore aujourd'hui contenus. Notre science est fondée sur la science grecque que Rome nous a transmise. Le réveil de la pensée antique au XVe siècle en Italie, au XVIe siècle en France et en Allemagne, fit rena?tre l'Europe à la science et à la raison. Le proconsul d'Acha?e ne se trompait pas. Rome n'est pas morte puisqu'elle vit en nous. Considérons en quatrième lieu les idées philosophiques de Gallion. Sans doute il n'avait pas une très bonne physique et il n'interprétait pas toujours avec une suffisante précision les phénomènes naturels. Il faisait de la

in, qu'ils n'en annon?aient pas moins l'éternité de l'Empire, Paul la croyait toute proche et se préparait à ce grand jour. En cela il se trompait et cette erreur est plus grosse à elle seule, vous en conviendrez, que toutes les erreurs réunies de Gallion et de ses amis. Ce qui e

avenir du christianisme qui devait en peu d'années se dégager à peu près entièrement des idées de Paul et des premiers hommes apostoliques. En sorte que, si l'on ne s'arrête pas à des textes liturgiques, dépouillés de leur sens primitif, et

papale, tout offusquerait ses yeux clignotants. A Londres, à Paris, à Genève, il chercherait en vain des disciples. Il ne comprendrait ni les catholiques ni les réformés qui citent à l'envi ses épitrès vraies ou supposées. Il ne comprendrait pas mieu

Dufresne

sien, qui ne peut en aucun cas devenir le sien, et cette imagination absurde fait na?tre tout à coup une multitude d'images incongrues. On voit, par exemple, ce tapissier nomade dans le carrosse d'un cardinal et l'on s'amuse de la figure que feront deux êtres humains d'un caractère aussi opposé. Si vous ressuscitez saint Paul, ayez le bon go?t de le replacer dans sa race et dans son pays, chez les sémites d'Orient, qui n'ont pas beaucoup changé depuis vingt siècles et pour qui la Bible et le Talmud contiennent toute la science humaine. Plantez-le parmi les Juifs de Damas ou de Jérusalem. Conduisez-le à la synagogue. Il y entendra sans surprise les enseignements de son ma?tre Gamaliel. Il d

es principaux fondateurs du christianisme, et qu'il aurait pu fournir à Gallion quelques i

rien de l'esprit qui les créa. Les dieux changent plus que les hommes, parce qu'ils ont une forme moins précise et qu'ils durent plus longtemps. Il y en a qui s'améliorent en vieillissant; d'autres se gatent avec l'age. En moins d'un siècle, un dieu devient méconnaissable. Celui des chrétiens s'est transformé plus complètement peut-être qu'aucun autre. Cela tient, sans doute, à ce qu'il a appartenu successivement à des civilisations et à des races très diverses, aux Latins, aux Grecs, aux Barbares, à toutes les nations formées sur les débris de l'Empire romain. Certes, il y a loin du roide Apollon de Dédale à l'Apollon classique du Belvédère. Il y a plus loin encore du Christ éphèbe des Catacombes au Christ ascétique de nos cathédrales. Ce personnage de la mythologie chrétienne surprend par le nombre et la diversité de ses métamorphoses. A

oubin, qui n'aimait l'ex

observer alors que le tort de Gallion, que le tort des philosophes e

vité de terribles malentendus. Il ne manquait pas de Juifs instruits, comme Philon, pour expliquer la loi de Mo?se aux Romains, si ceux-ci avaient eu l'esprit plus large et un plus juste pressentiment de l'avenir. Les Romains ressentaient devant la pensée asiatique

onfuse et féconde d'Isra?l qu'il ne connaissait pas lui-même? Qu'aurait-il appris à Gallion touchant la foi des Juifs, sinon des niaiseries littéraires? Il lui aurait exposé que la doctrine de Mo?se est conforme à la

me, de la Grèce, de l'Asie et de l'égypte. Jésus ne fut en somme qu'un nabi et le dernier des prophètes d'Isra?l. On ne sait rien de lui. Nous ne connaissons ni sa vie ni sa mort, car les

pensées simples par lesquelles on se concilie le monde. Il annon?a le bonheur universel, l'avènement d'un messie bienfaisant et pacificateur. Son prophète Isa?e lui souffla sur cet admirable thème des paroles d'une poésie délicieuse et d'une douceur invincible: ?La maison d'Iaveh sera établie sur le sommet des montagnes et s'élèvera par-dessus les collines. Alors toutes les nations s'y rendront, les peuples innombrables la visiteront, disant: ?Montons à la montagne d'Iaveh, à la maison du Dieu de Jacob, afin qu'il nous enseigne ses voies et que nous marchions dans ses sentiers. Car de Sion sortira la loi et de Jérusalem la parole d'Iaveh. Il jugera entre les nations; il jugera entre les peuples innombrables. De leurs épées ils forgeront des hoyaux et de leurs lances des faucilles. Alors le loup habitera avec l'agneau. Le lionceau et les brebis seront ensemble et un petit enfant les conduira...? Dans l'Empire romain, le dieu des Juifs travaillait à la conquête des classes laborieuses et à la révolution sociale. Il s'adressait aux malhe

in Leclerc, vous avouerez

essemblance si on les avait mis en état de faire la comparaison. Pourtant ils avaient beaucoup contribué eux-mêmes à rendre acceptable l'austère monothéisme des judéo-chrétiens. Il y avait loin sans doute de la fierté sto?que à l'humilité chrétienne, mais la morale de Sénèque, par sa tristesse et son mépris de la nature, préparait la morale évangélique. Les sto?ciens étaient brouillés avec la vie et la beauté; cette rupture, que l'on attribua au christianisme, fut commencée par les philosophes. Deux siècles plus tard, à l'époque de Constantin, les pa?ens et les chrétiens auront, autant dire, une même morale, une même philosophie. L'empereur Julien, qui rétablit la vieille religion de l'Empire abolie par Constantin l'Apostat, passe avec raison pour un adversaire du Galiléen. Et, quand on lit les petits traités de Julien, on est frappé de la quantité d'idées que cet ennemi des chrétiens possède en commun avec eux. Comme eux il

e lurent dans l'avenir. Personne n'y lit. N'est-ce pas un de v

prévoir que ces rapports changeront dans un avenir très lointain. Car on fonde sur la mécanique céleste cette prophétie encore, que l'astre aux cornes d'argent ne tracera pas éternellement le même cercle autour de notre globe et que des causes qui agissent actuellement, à force de se répéter, changeront son cours. Vous pouvez annoncer que le soleil s'assombrira et n'élèvera plus au-dessus de nos océans glacés qu'un globe rétréci. A moins qu'il ne lui soit venu, d'ici là, de nouveaux aliments: ce qui est bien possible, car il est capable d'attraper des essaims d'astéro?des comme l'araignée des mouches. Vous pouvez annoncer pourtant qu'il s'éteindra et que les figures disloquées des con

nfini de l'espace et du temps se réaliseront toutes les combinaisons possibles et nous nous retrouverons de

ya les verres

t-il, des idées

'univers actuel, qui n'est pas près de finir, ne semble pas propre à vous satisfaire à cet égard. Ne comptez pas non plus sur les suivants qui seront sans doute du même genre. Pourtant ne perdez pas tout espoir. Il est possible qu'après une succession indéfinie d'univers, vous renaissiez,

forme et la vie se développent exactement de la même manière dans un grand nombre de mondes. Selon lui, une multitude de soleils, tout semblables au n?tre, ont éclairé, éclairent ou éclaireront des planètes toutes semblables aux planètes de notre système. Il est, il fut, il sera à l'infini des Vénus, des Mars, des Saturnes, des Jupiters tout semblables à notre Saturne, à notre Mars, à notre Vénus, des terres toutes sembl

x d'étendue et de forme et que les substances qui s'y br?lent ne sont pas réparties entre tous dans les mêmes proportions. Ces différences en doivent produire une infinité d'autres que nous ne soup?onnons pas. Il suffit

as ses amis s'étendre davant

op loin de nous pour nous toucher. Ce qui nous intéresse vivement, ce que nous serions cur

s même avouer une curiosité qu'ils n'espèrent point satisfaire. On se propose volontiers de rechercher ce qui serait si les hommes devenaient plus sages. Platon, Thomas Morus, Campanella, Fénelon, Cabet, Paul Adam reconstruisent leur propre cité en Atlantide, dans l'Ile des Utopiens, dans le Soleil, à Salente, en Icarie, en Malaisie, et ils y établissent une police abstraite. D'autres, comme le philosophe Sébastien Mercier et le socialiste-poète William Morris, pénètrent dans un lointain avenir. Mais ils avaient emporté leur morale avec eux. Ils découvrent une nouvelle Atlantide et c'est la cité du rêve qu'ils y batissent harmonieusement. Citerai-je encore Maurice Spronck? Il nous montre la République fran?aise conquise, en l'an 230 de sa fond

une fin qu'il ne lui souhaitait pas, selon toute apparence; car c'est une dure solution des questions sociales, que l'établissement d'un prolétariat anthropophage et d'une aristocratie comestible. Et tel est le sort qu

outumés à supporter l'idée des moeurs les plus différentes des leurs quand ces moeurs sont plongées dans le passé. Ils se félicitent alors des progrès de la morale. Mais, comme leur morale est réglée en somme sur leurs moeurs ou du moins sur ce qu'ils en laissent voir, ils n'osent s'avouer que la morale, qui jusqu'à eux a changé sans cesse avec les moeurs, changera encore après eux et que les hommes futurs pourront se faire une idée tout autre que la leur de ce qui est permis et de ce qui n'est pas permis. Il leur en co?terait de reconna?tre qu'ils n'ont que des vertus transitoires et des dieux caducs. Et, bien que le passé leu

t Joséphin Leclerc,

tranquille, ils gagnèrent, par les rues populeuses de la

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