L'effrayante aventure

L'effrayante aventure

Jules Lermina

5.0
Comment(s)
8
View
15
Chapters

Nous sommes au début du 20e siecle. La découverte d'un corps, dans le centre de Paris, pose un probleme a la police : qui est-il et comment est-il arrivé la? Un policier britannique de passage a Paris croit reconnaître la victime. Mais... cette derniere a été vue la veille au soir a Londres. Comment cela est-il possible?...

Chapter 1 LE CRIME DE L'OBéLISQUE

Vers onze heures du matin, par un doux soleil de printemps,-on était au commencement d'avril, le 2, pour bien préciser-tout à coup des hurlements éclatèrent dans la rue Montmartre, à proximité du boulevard, tandis qu'une foule de coureurs rapides, mais peu élégants, se ruaient du coin de la rue du Croissant, les uns vers le carrefour, les autres dévalant vers les Halles, mais tous glapissant des sons aigus, incohérents, à travers lesquels l'oreille déchirée cependant percevait des fragments de mots sinistres:

-Le crime de l'Obélisque.... D'mandez le Nouvelliste, édition spéciale.-Horribles détails.

Après quelques hésitations-car combien de fois n'avait-on pas été mystifié par la rouerie des camelots!-quelques-uns achetaient la feuille, l'examinaient, puis subitement entourés, s'arrêtaient sur place comme médusés, et lisaient au milieu d'un groupe d'où émergeaient des faces anxieuses....

-Oui, oui!... un crime!... un assassinat!... De qui?... On ne sait pas.... L'assassin est-il arrêté?... Je t'en fiche!...

Voici l'article court mais sensationnel qui motivait cette émotion:

?Ce matin, à quatre heures et demie, à l'heure où Paris désert appartient aux balayeurs et n'est sillonné que par des haquets d'arrosage, un journalier, M. H... se rendait à son travail et, pour atteindre les chantiers de la Madeleine, traversait, venant de Grenelle, la place de la Concorde, quand tout à coup, du trottoir des Tuileries par lequel il la contournait, ses outils sur l'épaule, il lui sembla apercevoir, au pied de l'Obélisque, un peu au-dessus du sol, quelque chose d'anormal.

?Il passait d'ailleurs, sans plus se préoccuper de ce détail, quand, s'étant retourné une dernière fois ?pour se rendre compte?, il lui sembla que ce-quelque chose-avait forme humaine.

?Il se décida alors à traverser et marcha tout droit vers le monolithe, et quelle ne fut pas sa surprise quand, n'étant plus qu'à quelques pas, il reconnut que l'objet qui avait attiré son attention était un corps humain, appuyé debout devant la grille et dont les pieds ne touchaient pas le sol.

?Pris de peur et redoutant d'être mêlé à une mauvaise affaire, l'ouvrier avait fait volte-face et s'éloignait, quand le hasard voulut qu'il croisat deux agents de la ville. Ceux-ci, frappés du trouble de sa physionomie, l'interpellèrent et, ahuri, trouvant difficilement ses mots, il leur fit part de son étrange découverte, et tous trois revinrent vers l'Obélisque.

?Il ne s'était pas trompé: c'était bien le corps d'un homme qui se trouvait accroché aux piques de la grille, la tête penchée en dedans de la cl?ture.

?Tout d'abord on crut qu'il s'agissait d'un cas de pendaison, de suicide probablement; mais quand les sergents de ville essayèrent de soulever l'homme afin de chercher le lien et le couper, ils s'aper?urent que leur supposition était mal fondée.

?Le corps était suspendu sur deux des piques de bronze qui avaient pénétré dans la poitrine, si profondément que, malgré tous leurs efforts, les trois hommes ne parvinrent pas à soulever suffisamment le cadavre pour le dégager.

?En vain l'un des deux sergents de ville sauta par-dessus la grille sur le soubassement de granit: il vit bien la tête de l'homme, couverte de sang coagulé qui formait sur la face un masque rouge, mais il lui fut impossible de dégager le thorax des pointes qui le transper?aient.

?Comme par miracle, des passants avaient surgi de toutes parts et formaient groupe autour du mort. Les sergents de ville lancèrent des coups de sifflet d'appel et bient?t deux autres agents arrivèrent et fendirent la foule. Quand ils eurent constaté le fait, un d'eux se détacha pour aller prévenir le commissariat.

?Ainsi un quart d'heure se passa. Enfin, M. Richaud, le sympathique commissaire du quartier, arriva, accompagné de l'officier de paix et des hommes du poste.

?S'aidant les uns les autres, ils parvinrent enfin à enlever le corps qu'ils étendirent sur le trottoir.

Au premier coup d'?il, il apparut que ce n'était pas celui d'un Fran?ais. La coupe et l'étoffe des vêtements étaient anglais, à n'en pas douter. La face, rapidement lavée et dégagée des caillots de sang qui la cachaient, était large, glabre, avec les machoires proéminentes, de caractère saxon certainement.

?Le crane portait, à la partie frontale, une effroyable blessure, causée évidemment par un instrument contondant. Des parcelles de cervelle giclaient hors de la plaie.

?Le corps a été transporté au commissariat et les autorités ont été prévenues. M. Davaine, le chef de la S?reté, vient d'arriver et procède à une première enquête. On attend M. Lépine d'un moment à l'autre....

?Il ne nous appartient pas d'insister sur les bruits qui se répandent: notre discrétion bien connue nous faisant un devoir de ne pas risquer d'entraver les recherches de la justice.

?Cependant, d'après l'examen du cadavre et quelques indices déjà recueillis, voici ce qui semble d'ores et déjà à peu près établi: le mort appartiendrait au monde du sport. Probablement à la suite de quelque querelle, il aurait été assommé, à l'aide d'un marteau, ou peut-être d'une clef anglaise. Son meurtrier, aidé de quelques complices, aurait transporté le moribond sur la place et on aurait tenté de jeter le corps par-dessus la cl?ture. Mais son poids l'aurait retenu sur les piques de la grille où on l'aurait abandonné.

?Des renseignements importants ont été recueillis, qui paraissent devoir promptement mettre la police sur la trace du ou des coupables. Dans notre édition de cinq heures, nous donnerons les détails de cette horrible affaire qui para?t appelée à produire dans le public une profonde sensation et qui provoquera très vraisemblablement des révélations inattendues.?

On comprend facilement l'émotion qui courut dans Paris à l'annonce de ce mystérieux forfait.

Et encore qui aurait pu se douter des étonnantes, des incroyables conséquences que devait décha?ner cet événement.

* * *

Continue Reading

You'll also like

THE SPITEFUL BRIDE: MARRY TO RIVAL'S SON

THE SPITEFUL BRIDE: MARRY TO RIVAL'S SON

Ray Nhedicta
4.6

"Let's get married," Mia declares, her voice trembling despite her defiant gaze into Stefan's guarded brown eyes. She needs this, even if he seems untouchable. Stefan raises a skeptical brow. "And why would I do that?" His voice was low, like a warning, and it made her shiver even though she tried not to show it. "We both have one thing in common," Mia continues, her gaze unwavering. "Shitty fathers. They want to take what's ours and give it to who they think deserves it." A pointed pause hangs in the air. "The only difference between us is that you're an illegitimate child, and I'm not." Stefan studies her, the heiress in her designer armor, the fire in her eyes that matches the burn of his own rage. "That's your solution? A wedding band as a weapon?" He said ignoring the part where she just referred to him as an illegitimate child. "The only weapon they won't see coming." She steps closer, close enough for him to catch the scent of her perfume, gunpowder and jasmine. "Our fathers stole our birthrights. The sole reason they betrayed us. We join forces, create our own empire that'll bring down theirs." A beat of silence. Then, Stefan's mouth curves into something sharp. "One condition," he murmurs, closing the distance. "No divorces. No surrenders. If we're doing this, it's for life" "Deal" Mia said without missing a beat. Her father wants to destroy her life. She wouldn't give him the pleasure, she would destroy her life as she seems fit. ................ Two shattered heirs. One deadly vow. A marriage built on revenge. Mia Meyers was born to rule her father's empire (so she thought), until he named his bastard son heir instead. Stefan Sterling knows the sting of betrayal too. His father discarded him like trash. Now the rivals' disgraced children have a poisonous proposal: Marry for vengeance. Crush their fathers' legacies. Never speak of divorce. Whoever cracks first loses everything. Can these two rivals, united by their vengeful hearts, pull off a marriage of convenience to reclaim what they believe is rightfully theirs? Or will their fathers' animosity, and their own complicated pasts tear their fragile alliance apart?

HIS DOE, HIS DAMNATION(An Erotic Billionaire Romance)

HIS DOE, HIS DAMNATION(An Erotic Billionaire Romance)

Viviene
4.9

Trigger/Content Warning: This story contains mature themes and explicit content intended for adult audiences(18+). Reader discretion is advised. It includes elements such as BDSM dynamics, explicit sexual content, toxic family relationships, occasional violence and strong language. This is not a fluffy romance. It is intense, raw and messy, and explores the darker side of desire. ***** "Take off your dress, Meadow." "Why?" "Because your ex is watching," he said, leaning back into his seat. "And I want him to see what he lost." ••••*••••*••••* Meadow Russell was supposed to get married to the love of her life in Vegas. Instead, she walked in on her twin sister riding her fiance. One drink at the bar turned to ten. One drunken mistake turned into reality. And one stranger's offer turned into a contract that she signed with shaking hands and a diamond ring. Alaric Ashford is the devil in a tailored Tom Ford suit. Billionaire CEO, brutal, possessive. A man born into an empire of blood and steel. He also suffers from a neurological condition-he can't feel. Not objects, not pain, not even human touch. Until Meadow touches him, and he feels everything. And now he owns her. On paper and in his bed. She wants him to ruin her. Take what no one else could have. He wants control, obedience... revenge. But what starts as a transaction slowly turns into something Meadow never saw coming. Obsession, secrets that were never meant to surface, and a pain from the past that threatens to break everything. Alaric doesn't share what's his. Not his company. Not his wife. And definitely not his vengeance.

Chapters
Read Now
Download Book